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Un complexe accroché à la nostalgie !

par Abdelkrim Zerzouri

L'Etat n'a jamais lésiné sur les moyens pour soutenir le complexe sidérurgique d'El Hadjar, avec un résultat qui n'a jamais été à la hauteur des espoirs pour remettre à flot ce poumon de l'industrie nationale. Une longue histoire de «plans de redressement» du complexe, donnant lieu à des financements conséquents, qui ont abouti, plusieurs années plus tard, à un retour à la case départ, en l'occurrence le fait que le complexe soit au bout de tous les efforts, encore et toujours embourbé dans les difficultés financières pour commanditer le cycle d'exploitation, et appeler, une énième fois, à son chevet, les pouvoirs publics pour rechercher une nouvelle approche qui permettrait de sortir de l'ornière des financements stériles et atteindre les objectifs de rentabilité économique. N'est-il pas plus important dans ces conditions de dresser un audit sur les financements dont a bénéficié le complexe durant cette dernière décennie, avant de faire le moindre pas en direction d'une quelconque recherche d'une nouvelle approche pour remédier au mal qui le frappe d'une longue asphyxie ? On ne peut rien réussir dans cette situation si on ne commence pas par chercher les causes à l'origine des échecs répétitifs des politiques mises en œuvre pour redonner ses lettres de noblesse à ce fleuron de l'industrie. Préalablement, donc, à l'examen par le Conseil des participations de l'Etat (CPE) d'un projet de restructuration du complexe sidérurgique d'El Hadjar, qui sera prochainement soumis au Premier ministre pour adoption, il est indispensable de savoir si tout l'argent injecté, jusque-là, est parti en fumée, ou s'il a rapporté quelque chose de bien, tant qu'on compte, cette fois-ci, à travers cette restructuration, mettre en place une ingénierie financière qui s'appuie sur des crédits bancaires, sans recours aux financements directs du Trésor. Rappelons, dans ce cadre, que le complexe Sider El Hadjar a bénéficié d'un plan de croissance d'environ 80 milliards DA (34 milliards DA pour la première phase et 46 milliards DA pour la deuxième), orienté vers la réhabilitation de ses unités les plus importantes, ainsi que de précédentes enveloppes financières colossales du temps de l'ancien ministre de l'Industrie Bouchouareb, dont le montant dépasse le milliard de dollars ! L'actuel ministre de l'Industrie a souligné qu'il est impératif de préserver le complexe d'El Hadjar en tant que «patrimoine industriel national», sans parler de son impact social local avec ses milliers de travailleurs, qui restent des considérations stratégiques aux connotations sociales et nostalgiques face à l'impératif de la rentabilité ou la réalité économique, qui doit primer dans l'avenir dans toute décision visant le sauvetage du complexe sidérurgique d'El Hadjar.

Ce qui implique grandement les cadres et les travailleurs. Le ministre de l'Industrie, lors d'une visite au complexe, effectuée en septembre, a mis l'accent sur cet aspect, en appelant à «changer les mentalités et à créer un climat de dialogue et d'action participative pour développer les activités de production».