
L'Etat n'a
jamais lésiné sur les moyens pour soutenir le complexe sidérurgique d'El Hadjar, avec un résultat qui n'a jamais été à la hauteur
des espoirs pour remettre à flot ce poumon de l'industrie nationale. Une longue histoire de «plans de redressement» du complexe, donnant
lieu à des financements conséquents, qui ont abouti, plusieurs années plus
tard, à un retour à la case départ, en l'occurrence le fait que le complexe
soit au bout de tous les efforts, encore et toujours embourbé dans les
difficultés financières pour commanditer le cycle d'exploitation, et appeler,
une énième fois, à son chevet, les pouvoirs publics pour rechercher une
nouvelle approche qui permettrait de sortir de l'ornière des financements
stériles et atteindre les objectifs de rentabilité économique. N'est-il
pas plus important dans ces conditions de dresser un audit sur les financements
dont a bénéficié le complexe durant cette dernière décennie, avant de faire le
moindre pas en direction d'une quelconque recherche d'une nouvelle approche
pour remédier au mal qui le frappe d'une longue asphyxie ? On ne peut rien
réussir dans cette situation si on ne commence pas par chercher les causes à
l'origine des échecs répétitifs des politiques mises en œuvre pour redonner ses
lettres de noblesse à ce fleuron de l'industrie. Préalablement,
donc, à l'examen par le Conseil des participations de l'Etat (CPE) d'un projet
de restructuration du complexe sidérurgique d'El Hadjar,
qui sera prochainement soumis au Premier ministre pour adoption, il est
indispensable de savoir si tout l'argent injecté, jusque-là, est parti en
fumée, ou s'il a rapporté quelque chose de bien, tant qu'on compte, cette
fois-ci, à travers cette restructuration, mettre en place une ingénierie
financière qui s'appuie sur des crédits bancaires, sans recours aux
financements directs du Trésor. Rappelons, dans ce cadre, que le
complexe Sider El Hadjar a
bénéficié d'un plan de croissance d'environ 80 milliards DA (34 milliards DA
pour la première phase et 46 milliards DA pour la deuxième), orienté vers la
réhabilitation de ses unités les plus importantes, ainsi que de précédentes
enveloppes financières colossales du temps de l'ancien ministre de l'Industrie Bouchouareb, dont le montant dépasse le milliard de dollars
! L'actuel ministre de l'Industrie a souligné qu'il est impératif de préserver
le complexe d'El Hadjar en tant que «patrimoine
industriel national», sans parler de son impact social local avec ses milliers
de travailleurs, qui restent des considérations stratégiques aux connotations
sociales et nostalgiques face à l'impératif de la rentabilité ou la réalité
économique, qui doit primer dans l'avenir dans toute décision visant le
sauvetage du complexe sidérurgique d'El Hadjar.
Ce qui
implique grandement les cadres et les travailleurs. Le ministre de l'Industrie,
lors d'une visite au complexe, effectuée en septembre, a mis l'accent sur cet
aspect, en appelant à «changer les mentalités et à créer un climat de dialogue
et d'action participative pour développer les activités de production».