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Au marché des dupes

par El-Houari Dilmi

Les agents chargés du contrôle des prix jouent au jeu du chat et de la souris. Alors que l'on nous dit que le prix de la volaille a entamé un « atterrissage contrôlé » et que l'huile est de retour sur les étals, voilà que le fruit du pauvre qu'est la pomme de terre reprend son décollage à la verticale ! Sans continuer à pérorer sur les raisons réelles ou supposées de l'envolée des prix à la consommation, il suffit de faire une virée dans les marchés pour se rendre compte que la patience des Algériens a atteint ses limites. L'annonce de l'augmentation des pensions de retraite à partir de ce mois de février, en attendant la revalorisation des salaires des fonctionnaires, ne serait-elle pas qu'un simple cautère posé sur une jambe de bois, tant assurer de quoi manger à ses enfants est devenu une véritable lutte au quotidien ? Le rapport de la commission parlementaire sur la pénurie ayant touché plusieurs produits alimentaires de base, même s'il a sérié une vingtaine de raisons, n'a pas encore été rendu public et ses conclusions portées à la connaissance des Algériens. Il est même regrettable de parler de bouffe quand l'heure est à arrimer le pays au train du développement tous azimuts, qui n'attend point les traînards... Au moment où le ciel se montre peu généreux avec un hiver aux allures estivales, une bonne partie des barrages presque à sec, une mercuriale comme prise de folie et le lait conditionné presque introuvable, il s'agit là d'ingrédients, lesquels mis bout à bout n'augurent rien de bon.

Que faut-il faire pour actionner la soupape de sécurité de la cocotte et éviter une implosion, sinon que l'Etat et la puissance publique doivent absolument intervenir pour éviter le scénario de 2011 ? A commencer par donner un peu de répit aux Algériens fatigués, qui doivent oublier leurs préoccupations stomacales pour trouver le temps de penser à autre chose...