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Le
25 octobre de chaque année, l'Algérie célèbre la Journée nationale de l'arbre.
Il s'agit d'un évènement à caractère national, c'est une halte correspondant au
lancement de la campagne annuelle de reboisement qui s'étalera jusqu'au mois de
mars prochain.
Il s'agit aussi d'une occasion pour sensibiliser et mobiliser les citoyens, la société civile, les associations et les pouvoirs publics à contribuer à la préservation et la reconstitution des espaces arboricoles et forestiers et rappeler par la même le rôle des arbres dans les équilibres écologiques et leurs impacts sur le développement économique, social et environnemental du pays. La journée est également une opportunité pour évaluer les efforts fournis par le sous-secteur des forêts notamment, de présenter et de mettre en débat les résultats, l'impact des programmes de boisement et reboisement menés et les perspectives futures en matière de gestion forestière, de lutte contre la désertification et de protection de la faune et de la flore et ce, pour une meilleure dynamisation des activités forestières à travers les orientations adoptées au titre de la stratégie sectorielle en matière de développement des écosystèmes forestiers et pastoraux. Cette manifestation d'envergure en relation surtout avec les paysages forestiers est hautement significative car elle coïncide avec les festivités de la célébration du 60ème anniversaire de l'indépendance du pays libéré des affres de la colonisation, suite à une farouche guerre contre les occupants. Ici, est-il nécessaire d'évoquer l'importance des forêts qui constituaient de véritables fiefs pour nos valeureux Martyrs et Moudjahidine lors de la glorieuse révolution du 1er Novembre 1954. C'est dire combien sont importantes les forêts dans notre histoire. Les écosystèmes constituent la trame de la vie Dans ce contexte, il est partout souligné que les écosystèmes constituent la trame de la vie sur terre. Ce sont des milieux dans lesquels, les organismes vivants sont en liaison et interactions multiples. Ils sont en perpétuelle évolution et transformation dans le temps et dans l'espace. Mais cependant, ces écosystèmes sont souvent soumis à des formes de dégradation qui appelle leur restauration à travers la protection de leur biodiversité, le renforcement de leurs ressources et le processus naturel de leur évolution. Les actions en faveur de la restauration des écosystèmes peuvent aussi signifier prévenir la dégradation ou en réduire le niveau et l'étendue. Il ne va pas sans dire que les écosystèmes arboricoles : fruitiers, horticoles ou forestiers demeurent une composante fondamentale de la vie sur terre. Divers rôles sont attribués aux espèces arboricoles dans leur large gamme de diversité structurelle. Ils restent un maillon central dans les équilibres naturels en conservant les sols et réduire leur dégradation, protégeant les agro-systèmes, régulant le climat et conservant les ressources hydriques. De par leurs diverses configurations architecturales, les essences arboricoles et les forêts sont le refuge d'une large gamme de plantes et d'animaux et continuent à être un foyer hautement potentiel de biodiversité pour les êtres vivants. En effet, les arbres, quelle que soit leur nature, relèvent, dans le sens botanique, du règne végétal «les Eucaryotes» ou plantes supérieures. Ils ont toujours été intimement liés à l'évolution de la biodiversité terrestre, surtout pour l'humanité car l'oxygène, l'eau, les aliments, les médicaments et quelques autres dépendent en grande partie des plantes. Dans ce cadre, les écosystèmes forestiers jouent un rôle capital tant environnemental que socioéconomique. A l'échelle planétaire, les forêts couvrent le 1/3 des surfaces terrestres, ce qui équivaut à 4,06 milliards d'hectares. Autrement dit, il y a environ 0,52 hectares de forêt par personne dans le monde, font valoir certaines données statistiques consultées. Alors qu'une large frange de la population mondiale dépend presque entièrement des forêts suggérant ainsi, leur conservation, protection, restauration et mise en valeur non seulement pour leur aspect environnemental et esthétique, mais aussi pour des raisons écologique, économique et sociale. Il est à dire d'une manière globale qu'en matière d'écosystèmes naturels et dans de nombreux cas, ceux-ci font face à de sérieuses menaces. Les écosystèmes forestiers ne sont pas du reste, ils sont souvent soumis à des dégradations d'ordre naturel ou anthropique. La dévastation par les incendies, la surexploitation des terres, les phénomènes d'érosion et de désertification sont autant de facteurs de dégradation de ces écosystèmes. En bref, partout, la forêt est en danger, lorsqu'elle est livrée aux diverses menaces et déprédations de divers types. La forêt algérienne, entre hier et aujourd'hui En Algérie, de nombreux écrits historiques ont mis en exergue la dégradation profonde des milieux naturels algériens au cours du siècle dernier, c'est-à-dire lors de la colonisation. Aussi, sur une superficie initiale estimée à 5 millions d'hectares de forêts, l'Algérie ne disposait en 1962 que de 3 millions d'hectares environ dont deux millions d'hectares représentant des vestiges de forêts. Cette tendance de dégradation est confirmée par de nombreux auteurs. Marc réaffirme en 1930, qu'«en 1830, existait un domaine forestier assez beau, estimé à 5 millions d'hectares et que la sauvegarde de ce patrimoine est indispensable. Il y va de notre avenir dans ce pays». Cependant, les travaux de Mare en 1925, repris par Peyerihmoff en 1941 et Kadik en 1987, ont montré que la surface primitive s'élevait à 7.318.000 ha. Tassy (in Trollard) chargé d'une mission d'étude sur les forêts d'Algérie, en 1871, écrivit dans son ouvrage, paru six années plus tard : «Il faut prendre des mesures énergiques pour arrêter le déboisement de l'Algérie, sinon les sables du Sahara envahiront les Hauts-Plateaux et les pluies torrentielles dépouilleront les pentes de leur terre végétale». FILLIAS, un autre spécialiste de la sylviculture fit noter que « la forêt subira les premières coupes dès l'arrivée des militaires qui, pour leurs besoins et pour leur progression, durent abattre aussi bien les jeunes baliveaux que les arbres séculaires, comme ce fut le cas à Sidi Ferruch, lieu du débarquement, à l'ouest d'Alger. Les ravages étaient si importants qu'un arrêté du 4 septembre 1831, une année après le débarquement, avait interdit la coupe des arbres des hautes futaies mais (...), sans prévoir aucune peine ». Cependant, un an et demi plus tard, le 2 avril 1833, un arrêté, plus explicite et plus complet, interdit à tous les propriétaires, fermiers ou colons, européens ou indigènes, d'abattre ou d'arracher un arbre forestier ou fruitier sous peine d'amende, s'il ne disposait pas d'autorisation. Suivant la loi musulmane, les forêts étaient la propriété du «Beylik», donc de l'Etat, et c'est en vertu de cette disposition que le «Senatus Consulte» du 22 avril 1863 intégra celles-ci dans le domaine de l'État. Selon Djilali Sari, « des incendies de forêt éclatèrent dont les principales dates sont 1872-1873, 1882,1892, puis en 1902 et 1903, suite à la promulgation du code forestier et encore en 1913, 1935, 1948 ». Pour sa part, BOUDY estime qu'entre 1863 et 1865, les superficies sont d'environ 200.000 hectares parcourues par le feu. Alors que Combe rappelle « qu'en date du 17 juillet 1874 fut promulguée une loi relative à la prévention des incendies dans les régions boisées de l'Algérie ». D'après Messaoudene (qu'Allah ait son âme) « dans l'Akfadou, et pour la période 1939-1945, des coupes démesurées ont été pratiquées dans la zéenaie et l'afaressaie. De plus, afin de construire des garnisons, les militaires ont dû recourir aux forêts, comme à Theniet el Had et Ammi Moussa ». Au cours de la guerre d'indépendance de l'Algérie, les forêts ont également subi des ravages, liés surtout au défrichement et incendies causés par l'armée coloniale. BOUDY estime qu'en 1955, la superficie forestière était de 3.800.000 ha, alors qu'elle était de 5 millions d'hectares, au début de la colonisation. A la fin, de cette fâcheuse période coloniale, les espaces forestiers n'étaient que de 3 millions, estiment les données fournies par les services habilités. À l'heure actuelle, ce patrimoine forestier ancestral a été ramené à 4,1 millions d'hectares grâce aux efforts louables de reboisement et de régénération déployés et consentis par l'Etat, depuis le recouvrement de la souveraineté nationale en 1962. Depuis, le pays conscient de raviver son patrimoine forestier a entrepris de nombreux programmes en vue d'accroître le taux de couverture végétale et de lutter contre les phénomènes d'érosion et de désertification. Il s'agit tout particulièrement des chantiers populaires de reboisement (CPR) engagés durant les années 60, de l'initiation du barrage vert en 1970, pour constituer un rempart à la désertification, les grands travaux et du plan national de reboisement (PNR), au cours des années 1990, et les divers programmes de plantation, de reboisement et de restauration des espaces forestiers entrepris le long de ces dernières décennies. A ce titre, on fit noter que les opérations de reboisement et de plantation réalisées durant la période 2000-2022, ont permis la plantation de plus de 600 millions d'arbres, soit l'équivalent d'une superficie de 854.000 hectares de divers types d'arbres, forestiers, fruitiers et fourragers. Alors qu'aujourd'hui en 2022 et à l'occasion de la Journée nationale de l'arbre qui se tiendra le 25 octobre, il est retenu, dans le cadre de la campagne nationale de reboisement pour la saison 2022-2023, la plantation d'une superficie de 13.000 hectares, soit 11 millions de plants (DGF, 2022) et que devrait atteindre 60 millions d'espèces arboricoles, à l'horizon 2025. Aujourd'hui, sur la base du programme de Monsieur le président de la République et le plan d'action du gouvernement pour la période 2020-2024, le secteur de l'agriculture et du développement rural a retenu « le développement forestier » comme un axe prioritaire dans sa stratégie mise en œuvre. Les programmes concernent également les plantes rustiques, résilientes aux changements climatiques surtout dans leurs zones de prédilection et qui devront constituer des formes de boisements pourvoyeurs de richesses, d'emplois et de revenus, hormis leur bienfait environnemental. Il en découle qu'en matière de gestion durable et réhabilitation des forêts, il s'agit de l'évaluation des ressources forestières et alfatières, à travers la réalisation d'un nouveau inventaire forestier national (IFN), dont l'étude est confiée à l'heure actuelle au BNEDER, pour une durée de 4 ans, de la réalisation des travaux de plantations forestières et pastorales dans le cadre du plan national de reboisement (PNR) et la restauration, la réhabilitation et l'extension du barrage vert, un autre chantier d'envergure nationale qui touchera, le long de la période 2022-2035, 13 wilayas, 173 communes, 1.200 localités dont 905 zones d'ombre (DGF, 2022). Il est à rappeler que déjà en 2020, on se pencha sérieusement à la mise en œuvre du cadre conceptuel et opérationnel de relance du Barrage Vert et ce, sur orientations de Monsieur le président de la République, de telle sorte que les résolutions du Conseil des ministres, tenu le 30 août 2020, mentionnent en termes d'urgence «de prendre les dispositions nécessaires pour relancer le barrage vert comme une priorité du secteur pour notamment arrêter la dégradation des terres ». Aujourd'hui, soixante ans d'indépendance du pays, on ne peut qu'être orgueilleux des pleins acquis enregistrés des décennies durant dont le barrage vert en constitue l'une des facettes de ces réalisations de pleine mesure que les autorités d'aujourd'hui veulent lui donner une nouvelle dimension. La réhabilitation de cette œuvre emblématique de notre pays leader africain dans la prise de conscience pour lutter contre la désertification est un acte de civilisation culturale et culturelle, à la fois. Cela étant, une cartographie générale de la forêt algérienne fait état d'un taux de boisement de 16,4% pour le nord du pays et de 1,7% seulement si les régions sahariennes arides sont également prises en compte. Ces taux de boisement sont évidemment insuffisants pour assurer l'équilibre physique et biologique de l'écosystème forestier, suggérant de surcroît, le recours à un intense programme de reboisement rationnellement conçu et mis en place avec une approche participative citoyenne. On s'attache cependant et depuis une dizaine d'années à affirmer que globalement le taux de couverture du patrimoine forestier en Algérie est de 11% et qu'il va falloir le ramener à 13%. Sur le plan de l'identification des essences forestières existantes, il convient de noter que depuis l'indépendance du pays en 1962, deux (2) inventaires forestiers ont été réalisés. Le premier entre 1979 et 1984; le second fut effectué en 2008. Il découle de ce dernier une superficie forestière identifiée de 4.115.908 hectares, soit un taux de boisement de 11%, pour le nord de l'Algérie dont la répartition des terres forestières par type de formation fait état de : -la prédominance des maquis et des maquis arborés qui couvrent 2.413 090 hectares, soit 58,7% du total des formations forestières existantes ; -les forêts proprement dites (forêts et reboisements) couvrent 1.702 818 hectares, soit 42% du total des formations forestières existantes. Il y a lieu de préciser que les forêts de cèdre, de chêne-liège et de chêne zen sont constituées en majorité de vieux peuplements, celles à pins d'Alep, ont une structure assez équilibrée et les forêts de pins maritimes sont à majorité de jeunes peuplements, notent les services des forêts. Tableau .11. Répartition des essences forestières Pin d'Alep -- 1.158.533 ha 68% Chêne liège -- 349.218 ha 21% Chêne zène -- 43.922 ha 3% Cèdre -- 32.909 ha 2% Eucalyptus -- 29.355 ha 2% Pin maritime -- 28.490 ha 1% Divers -- 68.391 ha 4% Source : DGF, Inventaire forestier national, 2008. D'autre part, il est à souligner que la forêt algérienne est caractérisée par de nombreux traits. Tout d'abord, elle est essentiellement de lumière, irrégulière, avec des peuplements feuillus ou résineux, le plus souvent ouverts formés d'arbres de toutes tailles et de tous âges en masse parfois désordonnée. Elle est en outre caractérisée par la présence d'un épais sous-bois composé d'un grand nombre d'espèces secondaires limitant la visibilité et l'accessibilité et favorisant la propagation des feux, puis, elle est caractérisée par la faiblesse du rendement moyen en volume ligneux et l'existence d'un grand surpâturage surtout dans les subéraies et les empiétements sur les surfaces forestières par les populations riveraines. Le patrimoine forestier national couvre 39 wilayas et près de 1.100 communes montagneuses pour la plupart, il fournit des services écosystémiques vitaux notamment en ce qui concerne la régulation du cycle de l'eau et sa purification, la protection des barrages, la séquestration de carbone, la conservation du sol et la résilience au changement climatique outre son importance dans les activités culturelles et touristiques. En montagne, l'agriculture est de type familial. Dans la foulée, l'ensemble de ce patrimoine est géré juridiquement sur la base de la loi 84-12 du 23 juin 1984 modifiée et complétée portant régime général des forêts qui déclare d'intérêt national de la protection, le développement et l'utilisation rationnelle des forêts, des autres formations forestières et des terres à vocation forestière. La loi mentionne aussi que dans le cadre de la politique nationale de développement du secteur forestier, il est établi un inventaire forestier national périodique, quantitatif et qualitatif du patrimoine forestier. Cette loi est en quête de refonte pour s'adapter au nouveau contexte, en parallèle, l'inventaire national est déjà en cours de réalisation. Cependant, une chose est sûre aujourd'hui, l'espace forestier est soumis à un contexte de variabilité écologique liée aux changements climatiques qui en aggravent les effets, par des vagues de chaleur et de sécheresse plus fréquentes, à la récurrence des incendies et parfois les inondations réduisant fortement son rôle écosystémique. Cet état de fait appelle à une gestion durable de ce patrimoine d'importance économique et social notamment à travers la préservation, la réhabilitation, la restauration et l'exploitation rationnelle des espaces forestiers parfois fragiles, s'inscrivant toutefois en droite ligne avec les engagements de notre pays aux divers défis notamment celui de Bonn visant à restaurer 150 millions d'ha à 2020 et 350 millions d'ha de terres forestières dégradées, à 2030, ainsi que les objectifs du développement durable (ODD), en matière de restauration des écosystèmes forestiers. Les espaces forestiers existants en Algérie constituent un patrimoine matériel et parfois immatériel. Sa protection et sa gestion durables exigent sa préservation tout en faisant valoir sa contribution économique à travers la conservation, l'exploitation et l'utilisation durable de ses essences et ses ressources et leur extension. Ici, il ne s'agit nullement d'un débat intellectualisant sur les forêts, mais de la manière par laquelle, elles doivent être scientifiquement, techniquement et surtout durablement gérées. L'université devra être de mise dans une telle approche de développement. L'essentiel de ces espaces forestiers est concentré au nord du pays, ils sont soumis à une forte vulnérabilité liée, répétons-le, au stress hydrique estival, aux incendies de plus en plus fréquents, aux propagations de maladies ainsi qu'aux pressions anthropiques à fort impact sur la biodiversité. Cette concentration exige des efforts supplémentaires en matière de travaux sylvicoles et d'entretien permanents des espaces tant par les services habilités que la population, elle-même, pour laquelle, des programmes de sensibilisation, de vulgarisation et de communication doivent être élaborés et mis en application d'une façon récurrente. Par ailleurs, en milieu forestier, les produits représentent, on le sait, un élément important de l'économie dont il convient d'en tirer profit. Les plantes aromatiques et médicinales dont recèlent les forêts sont d'une richesse inouïe dont il va falloir exploiter d'une manière rationnelle, car elles sont pourvoyeuses d'opportunités d'emplois et de rente pour les populations notamment pour les catégories de jeunes, à travers des microentreprises, des start-up spécialisées et autres formes à caractère touristique. L'écotourisme et même l'agrotourisme dans ces espaces sont importants à promouvoir. Enfin, les forêts doivent être, outre leurs fonctions environnementales, un élément de portée économique et de promotion sociale. Aussi, pour garantir la productivité de nos forêts, il est indispensable de leur appliquer une gestion planifiée et durable, en particulier face aux risques croissants des changements climatiques plus particulièrement. L'opportunité d'exploitation des forêts est aussi liée à leur rentabilisation à travers la création et la mise en valeur des forêts récréatives et la promotion de l'économie forestière par l'usage rationnel et durable du potentiel existant et de mobiliser par la même la société civile pour leur protection et leur préservation. Cependant, comme les forêts méditerranéennes, notre patrimoine forestier national demeure exposé aux incendies, eu égard à sa composition floristique en espèces très combustibles, au climat chaud et sec en été et à l'activité anthropique, sans cesse croissante, sachant toutefois qu'une moyenne de 33.000 hectares sont partis en feux, ces dernières années avec un pic atteint en 2021, avec 101.000 hectares incendiés. Dans ce cadre et en dépit des efforts importants fournis, la protection du milieu naturel passera nécessairement par l'adaptation et l'optimisation des stratégies et des moyens de prévention et de lutte contre ce fléau redoutable dont les retombées sont souvent fâcheuses, non seulement sur les forêts, mais également sur les humains, les biens et l'économie en général. Elle doit ainsi dire, passer par l'implication soutenue des principaux secteurs concernés. A ce titre, l'existence d'un puissant système de veille à tous les niveaux permettra d'atténuer l'impact socio-écologique de la problématique globale liée aux incendies. Dans ce contexte, il est impensable, selon toute logique, qu'on veille scrupuleusement à engager des campagnes de reboisement, parfois tambour battant, pour enfin voir que des centaines d'hectares partent en fumée chaque année. Dans ce cadre, une approche intégrée regroupant l'ensemble des acteurs y compris les associations, les riverains et l'ensemble de la société civile à se prémunir contre les incendies, d'une part, et s'impliquer dans les campagnes de plantation et de reboisement, d'autre part. Parfois, pour réussir, il faut changer la méthode, dit-on. Dans ce cadre conceptuel, la sensibilisation et la mobilisation des citoyens autour des bienfaits de la forêt d'une manière générale et de la nécessité de sa préservation, constituent l'élément clé de la prévention et la lutte contre les incendies de forêts. A ce titre, des efforts importants devront être consentis en matière de communication et d'éducation environnementale surtout, dans un processus continuel toute l'année et pas seulement périodique. L'éducation nationale, les affaires religieuses devront jouer un rôle de premier plan dans toute approche de préservation et restauration de notre patrimoine forestier. En définitive, la forêt algérienne est un patrimoine national relevant du faciès naturel du pays. C'est une composante fondamentale de la vie quotidienne des citoyens, hier comme aujourd'hui et demain. Divers rôles lui sont attribués dans sa large gamme de diversité structurelle. Elle reste de ce fait, un maillon central dans les équilibres naturels en conservant les sols, protégeant les agro-systèmes, régulant le climat, conservant les ressources hydriques et fournir le cadre d'expansion économique et social. De par leurs diverses configurations architecturales, la forêt est le refuge d'une large gamme de plantes et d'animaux et continue à être un foyer hautement potentiel de biodiversité. Sa conservation, restauration et extension sont une affaire de tout un chacun. Les efforts consentis en matière de développement de ce patrimoine doivent être poursuivis dans une logique de continuité et durabilité. Aussi, la Journée nationale de l'arbre est venue ce 25 octobre 2022, nous rappeler une fois de plus, l'importance capitale des arbres et des forêts dans notre quotidien, tout en sachant que l'arbre est source de vie. Ses bienfaits sont multiples, à tout égard. L'opportunité est à saisir pleinement pour planter des arbres, de les conserver et de les protéger contre toute déprédation et menaces pour le bien-être des générations présentes et futures. Y penser, c'est déjà agir. *Agronome Post-Universitaire Référence : - Divers documents émanant de la DGF, de 2010 à 2022. - DGF, Inventaire forestier national, 2008. - Journée d'information et d'évaluation de l'action du secteur des forêts « atouts et contraintes », Batna, le 17 juin 2019. - MARC. (1930) -Notes sur les forêts de l'Algérie, Collection du Centenaire de 'Algérie,1830-1930, Larose, Paris 702 pages - Trollard DR, (1893) La question forestière devant le Sénat. .éd. Casablanca, 204 pp. - Fillias A.(1878)-Notice sur les forêts de l'Algérie, imprimerie administrative Gojosso et Cie, 23 pages. - Sari Djillali (1972)- La dépossession des fellahs. Ed. SNED, 138 pages. - Boudy P. (1955), Economie forestière Nord Africaine. Tome IV; Ed. Larose, Paris,199 pages - Combe AD., 1889, Les forêts de l'Algérie. Giralt imprimeur du Gouvernement général, Alger, 72 pages - Messaoudene M.,2005. Stratégie d'aménagement et le développement durable de la forêt de l'Akfadou. Forum régional du secteur forestier, Silva méditerranea, colloque Rabat 24-26 novembre 2005, 10 pages. |