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Souhila Faci est un personnage
hors du commun dans le monde de la philatélie et des collections de monnaie et
cartes postales. Native de Mohammadia
dans la banlieue Est d'Alger, Souhila a transformé le
sous-sol de son domicile à la cité Djémila, près de Bab Ziara à Remchi,
en une galerie de collections où trônent tous ses classeurs, documentations
relevant de la philatélie datant de 1924 et toutes les émissions des timbres de
l'Algérie depuis 1962, albums, magazines, livres et des objets d'art, qu'elle a
remis en ordre, classé, pris le temps de se pencher davantage sur son trésor,
dans un contexte spécial de la crise sanitaire, qui prévaut toujours.
Elle connaît le timbre, sa grande et ses petites histoires sur le bout des
doigts. Les timbres, leur collection font partie de sa vie depuis qu'elle était
en 1ère année moyenne. Une passion d'adolescence encouragée par son professeur
de français et écrivain dans la revue parcours maghrébin M. Mâameri
et son papa M. Amer. Elle a poursuivi sans relâche la collection des timbres
après mon mariage en 1995 à l'Oise en France. De la création du premier timbre
en 1924 pendant la période coloniale, à son apparition en Algérie en 1962. « Il
ne faut pas oublier que le timbre est une invention qui permet de faire payer
l'expéditeur de la missive, et non plus le destinataire car jadis c'était le
destinataire qui payait le timbre », a expliqué Souhila
lors d'une brève entrevue avec notre journal. Titulaire d'une licence en droit,
cette femme a consacré plus de 17 ans de son temps en France et en Algérie à la
recherche chez les brocanteurs de la rue tout ce qui est d'Algérie. « La
philatélie et les collections des cartes postales et des objets anciens sont
pour moi un ancrage culturel profond d'un loisir qui traverse les époques et
les générations. J'ai commencé la collection de timbres il y aura bientôt 38
ans et mon cœur d'activité n'a pas changé. J'ai déambulé dans les brocantes
pour constituer ce trésor inestimable ! Mon mari et mes filles m'ont beaucoup
aidé à agrandir ma galerie de collections avec désormais un vaste espace dans
mon habitation dédié à ce genre de collections. Mais, le hic
c'est que j'ai eu du mal à collecter les timbres de la Corée du nord, c'est le
seul pays qui me manque», a ajouté Souhila,
soulignant que l'environnement est parfois hostile et certaines mentalités
compliquent l'activité de cet art dont on apprend plein de choses sur la
géographie, l'histoire, le patrimoine, etc. « Il faut encore du temps pour
pouvoir convaincre et séduire certaines mentalités, qui préfèrent entrer dans
un marché de fruits et légumes que de découvrir des timbres et objets
collectionnés d'un philatéliste ou de se rapprocher d'un brocanteur dans une
allée de la ville. Même avant la Covid, il n'y
avait pas de foule, je ne sais pas pourquoi. Le timbre a
une grande valeur pédagogique, il met en lumière quelques facettes de notre vie
et enrichit la culture. Les jeunes doivent s'intéresser à cet univers, ils
doivent apprendre à lire la gravure, le dessin et les couleurs du timbre. Pour
les philatélistes, il existera toujours quelque chose de nouveau à découvrir ».
De simple collectionneur, Souhila est aujourd'hui devenue philatéliste à part entière. Dans ses coffres de collections, on trouve aussi des enveloppes de premier jour de timbres (FDC), des pièces de monnaie et billets de plusieurs dizaines d'année, des cartes postales très anciennes, des recueils de journaux de 1954 à 1962 (Echo d'Alger, la dépêche quotidienne, le journal agricole, le quotidien d'Algérie, le journal d'Alger sport) et d'anciennes photos de l'aéroport d'Alger, djebel Kouive, gorges de Roumel, terrasses, squares, faculté de la Casbah, jardin d'essai d'Alger et des sites et monuments anciens de Cherchell, Djamila, Constantine, Annaba, Tlemcen et Oran. Avec la pandémie de la Covid-19, Souhila a eu du mal à faire découvrir les trésors de son musée ambulant. « La crise de la Covid a fait passer mon activité à la trappe au cours de ces deux années déstabilisantes, mais je suis quand même restée active lorsqu'on m'invite pour exposer certaines collections », a commenté cette philatéliste. Et de poursuivre : « Je souhaite à tout le monde une très belle année 2022 ! Que cette nouvelle année soit une année remplie de bonheurs où l'on pourra retrouver le dynamisme après une longue période difficile où la crainte et les interdits ont été omniprésents, le meilleur reste à venir. Je l'espère de tout cœur ! ». |