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Depuis un siècle, le monde est
devenu horrible. Le siècle passé a connu deux guerres mondiales avec d'atroces
conséquences, la perte de plusieurs millions d'êtres humains. Le monde dit
civilisé, en a été l'acteur principal, le « reste du monde » vivant alors sous
le système hideux du colonialisme. La bombe A fut expérimentée sur le Japon.
Les îles Marshall ont été le site d'essais nucléaires américains dans les
années 1950-1960 ayant laissé des traces indélébiles avec un risque majeur pour
la population locale et au delà. Le tout sans excuses
ni réparation. Une tare impardonnable d'un monde pratiquant la démocratie et
les droits de l'Homme par sélection.
Ce monde hideux... Ce monde produit plus de nucléaire militaire à même de détruire deux à trois la Terre que de droits; en prime, l'esclavagisme avec absence de droits civiques pour les Afro-Américains, après le massacre des Amérindiens dans le cas des Etats-Unis. La surindustrialisation imposée au monde et à la Terre a généré le réchauffement climatique. La mondialisation, pendant de l'impérialisme, a accentué la dépendance des pays d'Afrique et d'Amérique Latine, le monde arabe s'abreuvant à outrance de pétrodollars et de protection de l'Oncle Sam (l'Europe étant sous la coupe de l'OTAN) et désormais sous perfusion de pseudo « normalisation » avec l'entité sioniste, au détriment de la Palestine et des droits de leurs peuples (pourquoi les régimes arabes n'ont-ils pas consulté leurs peuples par référendum ?). L'Asie, sans doute plus de la moitié de l'humanité actuelle, tente de s'imposer comme alternative avec une Chine qui devient, mutatis mutandis, la première puissance économique de ce monde. Au jour d'aujourd'hui, elle aurait jugulé la propagation du virus Corona. Elle a planté son drapeau sur la lune, elle a coiffé au poteau les supercalculateurs des pays d'Occident par son ordinateur quantique, elle produit des millions de doses de vaccin promis aux pays moins nantis qu'elle, son économie repart... Elle est talonnée par l'Inde caractérisée également comme un géant en puissance -démographiquement surtout- avec tout de même près de la moitié de la population vivant avec à peine 1,5 dollar par jour. La pauvreté, bombe à retardement. Ce monde qui compte près de 8 milliards d'âmes est en quête davantage de survie alimentaire que d'une nouvelle utopie conçue comme vecteur de valeurs humaines. Il y aurait 1.542 milliardaires sur terre sur 8 milliards d'êtres humains dont la majorité continue de survivre en dehors de l'Europe et de l'Amérique du Nord. Pourcentage infime de milliardaires qui maîtrisent la finance internationale (à travers également les institutions à vocation internationale, type FMI et Banque mondiale, mais également les divers paradis fiscaux comme niches des bourgeoisies du monde...) et qui vivent cloîtrés dans d'énormes palais surveillés technologiquement. Ainsi confinés, que savent-ils du monde et de leurs semblables (y compris vivant sur leurs territoires, leurs propres concitoyens) à part gérer leurs billets verts. Vivement la fin de ce monde dominé par la finance ! Et que naisse une nouvelle utopie à base d'écologie à dimension humaine ! Et coronavirus fut... Le coronavirus accapare tellement les esprits, y compris les plus scientifiques, qu'il éclipse toutes les autres pathologies qui demeurent présentes et tuent depuis de nombreuses années : accidents de la route, cigarette et alcool. Tant de victimes de maladies devenues ordinaires pour des pays comme l'Algérie qui manquent extraordinairement de moyens médicaux, pharmaceutiques, appareils (« nos dirigeants » soignant souvent leurs bobos à l'étranger que les harraga tentent d'atteindre avec comme seuls passeports diplomatiques leur indicible envie d'en découdre avec l'au-delà). Combien de femmes et d'hommes souffrent et sont condamnés à une mort certaine faute de moyens (notamment financiers) et ne pouvant, pour la majorité, accéder à des prises en charge qui font le délice de nos hommes au pouvoir à ce jour (y compris après le départ forcé du président déchu) ? Le coronavirus sera sans doute un souvenir douloureux dans l'Histoire de l'Humanité (qu'il faudra, en temps opportun, investiguer), même si les pays du Nord sont mieux pourvus médicalement pour faire face à cette étrange et impromptue pathologie. Pour rappel, la « grippe espagnole » a fait quelques 50 millions de morts. C'était juste après la Première Guerre mondiale. C'était au siècle dernier. Et pourtant, c'est oublié. L'individu, comme l'humanité, a cette capacité d'oublier, de s'adapter. Quelles leçons de sagesse pourrions-nous alors tirer de cet épisode malencontreux à l'échelle de notre village planétaire ? Certes, l'état de sous-développement à tous points de vue des pays du Sud les expose davantage à toutes sortes de pathologies. Certes, les pays développés situés dans le Nord de notre unique planète (d'un unique univers) disposent de moyens plus conséquents. Cependant, l'imprévisible (si imprévisible que ça ?) comme l'arrivée du coronavirus est venu bousculer bien des certitudes. Le monde va mal. Nous le savions. Et pas seulement à cause de l'instinct de l'homme (fut-il civilisé et du Nord), mû uniquement par sa survie et la recherche éperdue d'autres continents en dehors de la Terre. Sur Mars, n'y aurait-t-il pas l'équivalent de coronavirus ? Cette Terre qui n'en peut plus de subir les affres de cet homme cupide : réchauffement climatique, effet de serre... Et pas seulement. La surindustrialisation des pays du Nord, suivis par celles des deux mastodontes (Chine et Inde), creuse davantage le déficit en sagesse des dirigeants de ce monde ; ainsi, ceux des pays dits « G7 » qui décident impunément la destruction de pays entiers par leur coûteux arsenal (Afghanistan, Irak, Lybie ...). La France, troisième pays exportateur d'armement, a décrété officiellement la « guerre » au coronavirus, cet invisible ennemi. Et pourtant, cet armement excessif des pays riches (avec une technologie sophistiquée) ne permet pas de faire face à cette nouvelle pathologie qui a fait déjà sa renommée mondiale avec tant de décès. Les pays du Nord découvrent, avec effarement, qu'ils manquent de... masques pour protéger d'abord leur population médicale qui se trouve aux avant-postes dans ce combat acharné dont l'issue se révèle aujourd'hui incertaine (pour combien de temps encore ?). Quelle sage Humanité après-coronavirus ? Et pourtant, l'Humanité était prévenue. Les esprits scientifiques les plus éclairés nous ont, depuis de nombreuses années, affranchi sur les méfaits de l'homme sur la nature et sur son semblable : guerres mondiales au siècle dernier, catastrophes naturelles avec pluies diluviennes, séismes ravageurs et tsunami, réchauffement climatique déréglant l'écosystème, insécurité nucléaire après essais des pays du Nord sur le Sud démuni (Etats-Unis sur Iles Marshall, France dans le Sud algérien...), « accidents nucléaires » avec contamination radiologique : Tchernobyl (Russie), Bhopal (Inde), Fukushima (Japon)... Et dire que chez nous, en Algérie, des esprits malsains, paresseux à souhait, mal éclairés et habitués à la perfusion constante de la rente des hydrocarbures veulent nous lancer dans l'aventure du gaz de schiste à peine maîtrisé par la première puissance économique du moment (USA). Que faire ? Que dire ? Etre à la recherche permanente de l'équilibre à l'intérieur comme à l'extérieur de ses frontières, la Terre étant indivisible. L'homme se doit de renouer avec sa propre nature : ne plus se livrer à l'individualisme et adopter la solidarité comme instinct grégaire... Les Etats du Nord, hors demande d'excuses et réparation légitime des crimes barbares commis au nom de l'esclavagisme, du colonialisme et autres, doivent reconsidérer leurs doctrines nucléaristes et leurs logiques financières ayant pour but la domination du monde par « mondialisation » interposée. La Terre a besoin de souffler. Et l'Humanité, une et indivisible, a de nombreuses blessures à soigner. Que coronavirus nous apporte sagesse pour un monde meilleur ! Le Hirak algérien donne l'exemple et mérite tous les égards. Demain, le coronavirus vaincu, il sera toujours temps pour revenir plus forts et plus solidaires. Le Hirak algérien pourra ainsi donner l'exemple d'un mouvement pacifique et susciter un Hirak mondial pacifique afin de sauver notre planète Terre où l'Humanité pourra vivre en symbiose, où le Nord et le Sud ne seront plus que de simples notions géographiques sans connotation politique à haute teneur de déséquilibre mondial. Vivement la sagesse... *Avocat-Auteur algérien |