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Les conséquences qui
peuvent résulter de la mort du général Qassem Soleimani. Les guerres par procuration dans la crise
libyenne
On le constate encore aujourd'hui. Si Donald Trump a ordonné le raid qui a tué le général iranien Qassem Soleimani, avec l'Irakien Abou Mehdi al-Mouhandis, leader des paramilitaires pro-Iran, désormais intégrés aux forces de sécurité irakiennes, le vendredi à Bagdad, qui n'est ni plus ni moins qu'un assassinat, on peut s'interroger comment une grande puissance est arrivée à de tels expédients, plus terroristes que ce qu'elle qualifie d'antiterroristes. Mais cet homme est un général aimé dans son pays, on ne tue pas sans preuve et d'une manière immorale. De même, la riposte par l'Iran par des missiles sol-sol à partir du sol iranien sur des bases américaines, un acte désormais de guerre, et d'après le décompte fait par l'Iran qui a annoncé 80 morts américains, comme on le lit dans la revue française « Express », du 8 janvier 2020 : « Dans un tweet au ton particulièrement léger et plutôt apaisant, le président américain Donald Trump a indiqué qu'il ferait une déclaration mercredi matin et laissé entendre que le bilan n'était pas très lourd. « L'évaluation des dégâts et des victimes est en cours. Jusqu'ici, tout va bien ! » a-t-il lancé. La télévision publique iranienne a de son côté annoncé 80 morts américains, un chiffre qui n'est pour l'instant absolument pas vérifié » (3). Tout rime que ces événements n'annoncent rien de bon ni pour les États-Unis ni pour l'Iran. Et si ces événements sont aussi « programmés », parce qu'ils doivent contrer les quantitative easing américains, européens et japonais qui sont aussi « programmés » et cherchent à « asphyxier » financièrement le monde. Le désendettement de l'Europe et des États-Unis passent par l'« asphyxie financière » du reste du monde et de son « endettement programmé » grâce précisément au processus des quantitative easing (QE) qui ne disent pas réellement leur « véritable secret » dans le financement mondial. Et ils visent principalement la nouvelle puissance économique mondiale, la Chine. Et tout ce qui se passe entre l'Iran et les États-Unis est en lien avec le « nouvel ordre mondial que la Chine est en train de façonner avec son renminbi (RMB), une monnaie devenue internationale et ses formidables réserves de change ». On a donc une programmation occidentale et probablement, au-dessus, une « programmation » transcendantale. Ou plutôt « toutes deux transcendantales ». L'homme ne fait que ce qui est en puissance dans l'histoire, et non l'histoire fait ce qui est en puissance dans l'homme. Et une guerre qui serait désastreuse entre l'Iran et les États-Unis serait paradoxalement « bénéfique » pour le reste du monde. Le prix du pétrole va exploser surtout si le détroit d'Ormuz, par où passe un quart de la production mondiale de pétrole brute, est fermé par l'Iran. Un pétrole très cher va pousser les injections monétaires occidentales au paroxysme, la demande et la consommation mondiale vont exploser. La croissance économique mondiale va s'élever partout dans le monde, en Occident, en Chine, en Afrique, en Russie, en Amérique du Sud. On comprend dès lors l'importance du monde arabe, de l'Iran et des États-Unis dans la marche de l'humanité. Un monde arabe qui n'a rien fait pour devenir ce qu'il est sinon ce que la géographie-monde a fait de lui. Il est bien évident que ni les États-Unis, ni les pays arabes ni l'Iran ne savent qu'ils ont sauvé économiquement l'humanité entière dans les années 1970 et continuent encore de la sauver y compris dans les années 1980 malgré l'endettement mondial, les années 1990 en permettant à la Chine de monter en puissance et surtout dans les années 2000-2014. Avec la première phase du début du troisième millénaire qui a vu avec l'entrée en guerre des États-Unis en guerre en Irak en 2003, les cours du pétrole plafonnés jusqu'à plus de 100 dollars le baril. Au plus haut de la crise, à l'été 2008, il a établi un record, 147 dollars le baril. Puis la deuxième phase, avec les QE, longtemps les cours sont restés entre 100 et 130 dollars le baril, jusqu'à la fin du premier semestre 2014. De même dans la crise libyenne, une guerre occidentale qui se fait par procuration. Ce qui est incroyable, les États-Unis sont dans les deux camps qui s'opposent en Libye. Présents en Arabie saoudite, en Égypte, aux Émirats arabes unis (EAU) soutenant les troupes du maréchal Khalifa Haftar, rassemblés sous la bannière de l'Armée nationale libyenne (ANL), ces pays sont sous la dépendance américaine, de l'autre le Gouvernement d'union nationale (GAN) dirigé par Faïez Sarraj, reconnu par la communauté internationale, et a le soutien de l'Occident et la Turquie. Il est évident que les États-Unis sont « parties prenantes dans les deux camps ». Et cette guerre entre Libyens et leurs soutiens contradictoires de pays arabes et de la Turquie va au-delà des relations conflictuelles pour la prise de pouvoir en Libye et de leurs soutiens régionaux respectifs. Les États-Unis profitent de cette guerre qui se fait par procuration sous leur égide et explique aussi pourquoi « il n'y a pas de consensus pour mettre fin aux milices armées et créer un État libyen souverain ». Pourquoi ? Parce que le conflit libyen est un peu comme un don de Dieu dans la stratégie planétaire des États-Unis. Stratégie basée sur le pétrole, et le pétrole arabe est leur « survie », c'est lui qui assure la puissance du dollar et les liquidités que la Fed américaine injecte dans le monde sans qu'aucune entité financière et monétaire dans le monde ne puisse contrôler son pouvoir d'émission. Et c'est ce pouvoir qui impose les États-Unis comme première puissance du monde. A suivre *Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale, Relations internationales et Prospective Note: 3. « VIDÉO. L'Iran frappe deux bases abritant des soldats américains en Irak », par la revue française L'Express. Le 8 janvier 2020. https://www.lexpress.fr/actualite/monde/l-iran-frappe-deux-bases-abritant-des-soldats-americains-en-irak_2113713.html? |