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Ni
assises ni colloque ni congrès mais états généraux en plus d'un salon en
parallèle réservé aux fédérations sportives. L'ambitieux intitulé de la
rencontre nationale sur le Sport national renferme une charge sémantique qui
invite, en principe, à un débat qui couvre l'ensemble des segments qui
composent le mouvement sportif national.
Le cachet public «expositions et ateliers de discussion» qui caractérise cet évènement qui s'est tenu du 3 et 5 janvier 2019 au pavillon des Expositions d'Alger où il y avait foule et des familles avec leurs enfants, fait un peu désordre dans le sens où un sujet aussi grave, censé apporter des solutions aux questions sensibles qui perturbent le Sport national, est un moment solennel qui doit bénéficier d'un cadre de réflexion adéquat loin de tout tumulte. D'après les usages, des états généraux sont convoqués pour faire le bilan d'une situation jugée critique qu'il convient de surmonter par un large consensus sur la base d'idées, de propositions qui formeront la trame d'une politique réadaptée, conforme aux exigences du moment. Et dans cet esprit on ne peut que déplorer la précipitation avec laquelle ce regroupement d'acteurs, pour reprendre le qualificatif officiel employé, a été organisé. Il n'a été précédé d'aucune campagne préparatoire associant les partenaires sportifs de l'intérieur du pays, la presse nationale, les anciennes gloires sportives, les techniciens de renom et les anciens cadres sportifs expérimentés reconnus pour leurs compétences. Les thématiques retenues sont d'ailleurs loin de refléter toute la problématique qui freine le développement du sport en Algérie. En leur temps, les premières assises nationales sur le sport qui ont eu lieu les 22 et 23 décembre 1993, sous le règne de Sid Ali Lebib, connurent un grand retentissement dans le milieu sportif grâce aux débats qui ont pris forme dès les consultations démocratiques au niveau de la base avant de s'achever par des recommandations, à l'échelle nationale. Depuis ce conclave, un quart de siècle s'est écoulé et la problématique s'est déclinée sous d'autres formes de contraintes et de défis imposés par l'évolution des mœurs sociales et les vicissitudes de la politique menée par les différents ministres des Sports qui se sont relayés à la tête du secteur, depuis 1962. Ce n'est donc pas un si mauvais choix que de vouloir, après tout ce temps, faire une halte qui aurait pu revêtir une dimension plus pragmatique avec un programme mieux élaboré, couvrant toutes les facettes du secteur des Sports. Le Département de la Jeunesse et des Sports a connu une période faste, entre 1970 et 1982, grâce à l'intelligence d'une génération de cadres hautement professionnels. Les Jeux méditerranéens d'Alger, en 1975, la réforme sportive de 1976, les Jeux africains de 1978 et les titres olympiques remportés par quelques champions d'exception et du hasard (?) constituent autant de jalons qui ont donné au Sport national ses lettres de noblesse. L'effondrement du cours du pétrole, les évènements d'Octobre 88, la décennie noire et les changements récurrents du personnel politique n'ont pas permis de maintenir le cap. Il faut reconnaître, à ce propos, la grande instabilité qui a caractérisé le secteur de la Jeunesse et des Sports. Pas moins de 13 ministres se sont relayé à la tête du département depuis l'intronisation, en 1999 du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, à savoir : Derouaz, Sellal, Berchiche, Benbouzid, Allalou, Haichour, Ziari, Guiddoum, Djiar, Tahmi, Khomri et Ould Ali remplacé, il y a presque une année par Mohamed Hattab. Soit une moyenne d'un ministre tous les 36 mois. Un «Turn-Over» qui donne l'impression que le portefeuille en question est une forme de consolation intervenant au gré des circonstances et ne nécessitant pas de compétences particulières, dès lors que l'on retrouve pêle-mêle des médecins, des juristes, des énarques ou des fidèles. C'est ce persistant malentendu qui obstrue toute vision constructive, sur le long terme. Organisées sous le sceau de la relance, ces Journées nationales parviendront-elles à mettre à plat les multiples dysfonctionnements qui empêchent le mouvement sportif de fructifier les immenses investissements consentis au secteur ? De ce fait, il n'est pas étonnant, aujourd'hui, de relever que les rares analystes, au fait des contradictions qui minent le domaine des Sports, emploient une terminologie où les maîtres mots sont «rénovation» et «refondation du mouvement sportif national». A juste titre. Personnellement il m'est arrivé, dans plusieurs écrits, de critiquer vertement les procédés utilisés en vue de concrétiser certains choix en matière de politique sportive mais j'évitais, par honnêteté, de faire table rase des acquis, au plan des infrastructures et des succès engrangés dans quelques disciplines sportives comme l'athlétisme, la boxe, le judo ou le hand-ball. A croire les sentences péremptoires d'experts auto-proclamés, d'aucuns seraient tentés de penser que l'activité sportive n'est régie par aucune source doctrinale et que le Sport national est une création ex-nihilo. Comme si les différents textes nationaux qui constituent le socle idéologique et politique de l'action de l'Etat, depuis le recouvrement de l'Indépendance souffraient d'un grave déficit de conceptualisation au plan sportif. Alors que des cadres de valeur qui sont loin d'être des demeurés ont élaboré de remarquables outils législatifs dont la loi 95/09. Seulement voilà, le gigantesque effort déployé par l'Etat au profit du développement sportif n'a pas rencontré, sur le terrain, assez d'hommes compétents pour le rentabiliser. La volonté politique a existé comme en témoigne les 250 milliards de dinars investis uniquement pour les installations sportives à l'issue des deux plans de la relance économique. Une politique gouvernementale s'inspire logiquement de la politique d'Etat qui elle, se définit à la lumière des textes de loi (constitution, ordonnances, statuts, décrets ?). Il s'avère normal donc qu'un ministre veuille adapter son action sur le terrain en fonction des circonstances et des impératifs du moment. Toutes les politiques gouvernementales ont tenté de coller aux réalités nationales et toutes ont connu des fortunes diverses. La situation du sport dans notre pays a plus souffert de l'incapacité des responsables placés à la tête des structures de gestion que de l'absence de repères stratégiques dans la conduite des politiques sportives. J'ouvre une parenthèse pour répondre à une interrogation. Pourquoi s'évertuer à considérer le Sport comme une entité à part susceptible d'assumer son propre développement en dehors du système qui le nourrit ? Une singularité qu'il n'est pas prêt d'assumer. L'exemple du phénomène de la violence qui perdure depuis des décennies illustre bien cette dialectique. La matrice de la violence dans les stades est à chercher dans la récente histoire du pays, ponctuée d'évènements douloureux et de scandales liés à la corruption, dans les maux et drames de la société. Le problème donc, n'est pas dans le mauvais énoncé des lois et règlements mais dans les mœurs qui agitent la sphère sportive. Ces «États généraux» ne seraient qu'un énième constat si des mesures pratiques et courageuses ne sont pas prises «Mutatis Mutandis». La présente analyse est le fruit de près quarante années d'expérience sur le terrain. Issu du CNEPS de Ben Aknoun, officier de réserve sorti de l'EMIA de Cherchell (Major des cadres de l'EPS avec citation paraphée par le Président Houari Boumédienne, promotion «Révolution Agraire» 1971), rappelé sous les drapeaux en 1975 pour défendre l'intégrité territoriale, chef du service études et programmation à l'École militaire des Sports de Béni Messous, cadre formateur au CREPS d'Ain El Turck, entraîneur de basket-ball, journaliste- reporter au quotidien ?La République', conseiller pédagogique, S/directeur de l'Education chargé des activités sportives et culturelles, ancien membre du syndicat national de l'Enseignement secondaire et technique, Inspecteur de l'Éducation et de l'Enseignement fondamental/EPS, durant 15 années et plusieurs fois membre des commissions paritaires sous l'égide du MJS, j'ai été amené, durant ce passionnant parcours à côtoyer de grands noms du monde sportif, champions, dirigeants et athlètes de haut niveau. Le diagnostic qui suit ne prétend pas à l'exhaustivité car des études autrement plus fouillées et conçues dans les laboratoires de recherche ont fourni des éclairages très pertinents sur la problématique du Sport en Algérie. A cet égard, je salue mon camarade Fatès Youssef, docteur-chercheur universitaire enseignant à Paris, pour ses travaux académiques sur le sujet. Il satisfait à une vocation déjà affirmée quand il était encore étudiant. Je m'en souviens encore, il était probablement le seul stagiaire du CNEPS de Ben Aknoun, du temps de sa renommée, à lire ?Le Monde Diplomatique' et je n'ai été nullement surpris par son épanouissement intellectuel. Ma contribution, compte tenu de la diversité des segments qui constituent la trame sportive, est une radioscopie des actions qui ont jalonné la marche du secteur. Avec son lot de contradictions et d'inconséquences. Une Gestion débridée du sport Après le désengagement des sociétés appelées à la rescousse à la faveur de la réforme sportive de 1976, ce sont les fonds de wilaya, l'Etat, les APC et les sponsors qui alimentaient les caisses des clubs sans compter les rentrées provenant des recettes de matchs ou le mercato, le marché informe de joueurs. Jusqu'à l'instauration du professionnalisme, dans les conditions que l'on sait, les clubs vivotaient donc accrochés aux subsides de l'Etat. Vint alors l'ordonnance 95/09 du 25 février 1995, relative à l'organisation et au développement du système national de culture physique et sportive qui, dans ses articles 20, 21 et 22, autorise la création de clubs sportifs professionnels. La FAF s'en empare sous la férule de Mohamed Raouraoua lequel président ouvre la voie aux équipes des ligues 1 et 2 pour tenter l'aventure. Avec des cahiers de charges vagues et imprécis et des moyens limités les pensionnaires de l'élite footballistique se jettent à l'eau. La plupart des clubs commencent à crier au secours et les bouées de sauvetage, sous forme de subventions, s'avèreront inopérantes tant les principes élémentaires d'organisation et de fonctionnement de sociétés sportives par actions étaient bafoués. Des sommes faramineuses sont injectées par l'Etat pour éviter aux clubs «professionnels» le naufrage. Aucun garde-fou, aucune structure permanente ne s'est préoccupée de réglementer ce vaste mouvement de capitaux. A telle enseigne que la plupart des dirigeants d'associations ont commencé à croire que tout était permis : primes de joueurs gonflées, opacité totale dans les opérations de transfert, émoluments des entraîneurs dépassant l'entendement. La FAF s'est fourvoyée en octroyant aux entraîneurs des équipes nationales des salaires à faire pâlir des ministres et des professeurs d'universités. Les équipes de la division nationale à la régionale ne sont pas en reste. Les mensualités variant en moyenne entre 100 et 200 millions pour les joueurs et davantage pour les entraîneurs et leurs adjoints. Au final tout ce gâchis a débouché sur des résultats peu flatteurs : instabilité des clubs, une sélection nationale «importée», recrudescence de la violence dans les enceintes sportives, des matches arrangés et un fort climat de suspicion sur des pratiques de corruption. Pendant ce temps, le reste des disciplines sportives et particulièrement les sports collectifs se voyaient marginaliser voire pousser à l'abandon. Certains entraîneurs censés dépendre du M.J.S. et recrutés au prix fort n'hésitaient pas à «déserter» les clubs en pleine saison assurés de la complaisance des dirigeants prompts à faire appel à d'autres techniciens, souvent étrangers, adeptes du nomadisme sportif. La curée a atteint des degrés insoupçonnés. Dans cette ambiance tout le monde crie à la faillite et sollicite en permanence le soutien de l'Etat, des walis, des entrepreneurs locaux et des riches entreprises publiques et privées. Des centaines de milliards sont consommés annuellement par certains clubs dits «professionnels» devenus de véritables gouffres financiers. Une phénoménale escroquerie organisée au vu et au su de tout le monde, sans qu'aucune autorité ne vienne mettre le holà. La paix sociale a atteint un coût par trop exorbitant. Les velléités de contrôler les finances des associations n'ont présentement convaincu personne. Pas même Youcef Fates qui déclarait : «Tous les clubs sont au rouge, c'est une spirale infernale, il faut arrêter les dégâts. Car pour être professionnel les clubs doivent être de véritables entreprises nécessitant des compétences en matière de management de gestion, de communication mais aussi l'utilisation de nouvelles technologies. On copie les autres alors qu'on n'est pas du même niveau.» Quelqu'un encore nous disait, récemment, de manière sentencieuse : «Le jour où l'on arrivera à compter l'argent, tout l'argent qui circule au sein et autour des associations, la moralisation du sport se fera d'elle-même». En clair, si l'Etat parvient à instituer des garde-fous, en amont et en aval de l'utilisation des fonds, il y a de fortes chances pour que de nombreux faux dirigeants abandonnent d'eux-mêmes la partie. Le volet marqué du sceau de l'urgence reste pour l'instant le financement du Sport compétitif de masse, qui n'est pas synonyme de football. Des textes à la réalité Depuis la promulgation du code de l'EPS, en 1976, l'Algérie a connu quatre autres lois relatives au développement de l'EPS et du Sport et la nouvelle loi sur le Sport dite 13/05, adoptée le 23 juillet 2013, risque comme ses devancières de buter devant les inconséquences d'un système sportif fortement marqué par les résistances et les luttes de clans. Pour l'instant une vingtaine de décrets, il en faudra 75, ont été signés dans le sillage de cette loi. Le hic est lorsqu'une nouvelle loi est votée, les textes d'application, généralement soumis à débat, prennent du retard et font parfois polémique du fait que la plupart des décrets, censés donner du sens à l'ancienne loi, ne paraissent pas dans l'intervalle. Il reste que le texte qui ouvre le capital des SSPA à de nouveaux actionnaires pour renflouer les caisses des clubs, constitue une grande avancée. L'autre avatar qui pose problème a trait à la non application ou à l'application erronée des textes. L'affaire de la suspension de la Convention qui liait depuis 2011 la FAF et la Ligue professionnelle accusée d'avoir négligé de mettre ses statuts en conformité avec la loi 13-05 et le décret 14-330 du 27 novembre 2014 est encore dans les mémoires. Devenue caduque depuis 2015, cette convention a, par ricochet, mis à nu la majorité des structures et leurs organes de démembrement qui activent dans l'illégalité avec des statuts périmés. Le piétinement des textes aurait également profité à Rabah Madjer quand il a fallu, pour désigner ce dernier à la tête des «Verts», transgresser l'article 34 et 51 du décret n° 06-297 du 02/09/ 2006 fixant le statut des entraîneurs. A l'image du football, la nouvelle loi sur le Sport, comme ses devancières, risque, elle aussi, de buter devant les inconséquences d'un système sportif fortement marqué par les résistances et les luttes de clan. Les structures centrales du ministère de la Jeunesse et des Sports et les organes de démembrement comme la DJS semblent en déphasage par rapport aux réalités nationales. A la faveur des fréquents mouvements ministériels, le système sportif, surtout depuis les années 90 jusqu'à 2005, a été investi, à tous les échelons de la hiérarchie, par des personnes qui par leur incapacité ont grandement compromis le développement du Sport national pourtant soutenu par d'importants moyens financiers. Aucune évaluation des hommes et des structures n'a été entreprise pour mettre le doigt sur les maux récurrents qui continuaient telle une chape de plomb, d'étouffer toute velléité de changement. Et si l'exemple du football peut servir d'illustration, ne peut-on pas se demander pourquoi des petites équipes africaines à peine sorties des limbes parviennent facilement à nous damer le pion. Pourquoi nos représentants nationaux n'arrivent pas à s'imposer dans les meetings internationaux ? A part dans certains arts martiaux importés des écoles philosophiques de l'extrême-Orient qui ont pour nom Kung Fu, Aïkido, Tay Son Vo Do, Kenpo, Taekwondo, Vovinam Viet Vo Dao, etc.. De prime abord donc, il faut retenir que la loi sur le Sport, votée en 2013, n'a fait l'objet d'aucun débat démocratique au sens large du terme. Ni les instances de base du Sport ni du reste celles du sommet n'ont été consultées pour l'enrichissement du projet lequel est «sorti» tout droit des bureaux de la Place du 1er Mai, concocté en vase clos par une vieille garde qui s'est érigée en «conscience» du Sport national. La première des humilités dans pareil cas aurait été de reconnaître, après trois lois promulguées et remises en cause, que le meilleur cheminement passait par les structures d'exécution situées en bas de l'échelle. La seconde, de se dire qu'une loi ne pouvait faire l'économie d'une écoute de la part de ceux-là mêmes qui sont censés incarner le changement. Le grand BRETCH n'a-t-il pas reconnu que «notre salut se trouve dans la contradiction» ? Sous d'autres cieux où le foisonnement d'idées est recherché, il est dans le cours des choses de faire appel aux commissions ad-hoc, de groupes de travail, de comités inter-ministériels, de missions gouvernementales, pour faire avancer des projets de lois et impliquer le maximum d'acteurs dans la confection des textes législatifs sectoriels. Même si certains pensent qu'une culture sportive reste à développer avant de demander l'avis des gens de la base. Pendant que d'autres estiment que les travées de l'APN ne sont pas le meilleur endroit pour discuter d'une politique gouvernementale. Violence sportive, dopage et corruption L'entame de la nouvelle année 2019 n'est pas du tout rassurant pour l'avenir du sport-roi. Après les graves incidents qui ont émaillé la rencontre CRVillage Mousa -Mouloudia Club d'Alger, au stade de Jijel, pour le compte des 16èmes de finale de la coupe d'Algérie et les récurrentes émeutes de l'année écoulée, rien ne semble arrêté le délire des supporters de football. On en débattra au pavillon des Expositions de la Safex, à l'occasion des états généraux. Inscrit sous le thème «Promotion du fair-play» - remarquez le lénifiant vocable emprunté- le problème de la violence suscite les pires inquiétudes et mérite assurément un débat plus ouvert où doivent être conviées d'autres compétences issues des sciences sociales et politiques. Car, qu'on le veille ou pas, c'est avant tout un problème social, ses origines étant d'abord extérieures au Sport. D'autant que des sports habituellement tranquilles comme le Hand-ball ou le Basket-ball ont vécu, récemment, des dérapages. Des études sociologiques ont été menées par quelques rares spécialistes qui se sont intéressés au phénomène ont conclu au constat suivant : «La parole partisane des supporters de Football, en Algérie, dépasse le cercle traditionnel de l'enjeu sportif entre les clubs pour s'autoriser à aborder des sujets plus sérieux tels que la politique, le social et l'identitaire.» (Analyse, supporterisme en Algérie : origines et implications politiques et sociales de E. Aggoun). Des éclairages dont il ne faut pas négliger les fondements qui peuvent heurter le discours officiel mais qui sont nécessaires à la compréhension de ce fléau qui génère des ravages. En attendant, les comités de supporters régis par l'arrêté ministériel du 23/12/2014 restent à mobiliser et à intégrer dans le processus de lutte contre la violence dans les stades. L'ancien ministre de la Jeunesse et des sports, M. Adelhamid Berchiche, professeur de Droit, fraîchement nommé à ce poste, en juillet 2001, déclarait : «Ma lutte contre la corruption sera implacable...». Le dopage, lui aussi, a pris une ampleur insoupçonnée au cours de ces dernières années avec la prolifération sur le marché de produits nutritifs de soutien médiatisés par les sites Internet. Pour combattre ce pernicieux phénomène de santé publique, un arrêté ministériel, celui du 12/06/ 2016, contenant la liste des substances et méthodes interdites, a été diffusé aux structures sportives. Elle s'inspire des recommandations de l'AMAC (Agence mondiale anti-dopage). Faute de centres médico-sportifs de contrôle équipés, de laboratoires d'analyses, la lutte contre le dopage risque de demeurer à l'état de vœu pieux. Il est certain que le reportage de la BBC, sur la corruption dans le milieu du Football national a résonné comme un coup de tonnerre dans le ciel nuageux du monde sportif. Une enquête qui, selon le journaliste Phillipe Auclair, aurait pris 03ans, depuis 2015, avant de révéler des faits qui remonteraient à l'époque de Raouraoua. Il ne faut pas être grand clerc, au vu des sommes colossales qui circulent dans la sphère du football et des scandales qui s'y répètent pour comprendre que des choses, pas très propres, se passent. Le nettoyage du football est une priorité absolue. Le financement des activités sportives Le Sport au niveau de la base reste encore tributaire de l'argent de l'Etat. En théorie, la commune subvient aux besoins des associations relevant de son territoire tandis que le Fonds de wilaya se charge des actions de solidarité en direction du secteur, et ce, conformément à la réglementation en vigueur, laquelle prévoit, entre autres, une ventilation des affectations financière globales. Les montants alloués doivent obéir en dépenses à certains ratios : 40% pour le monde sportif, 30% pour celui de la Jeunesse et 15% à chacun des chapitres équipement et entretien des infrastructures. Ces normes, en fait sont rarement respectées étant donné, d'une part, l'ampleur de la demande disproportionnée par rapport aux fonds mis en place et, d'autre part, le manque de rigueur dans l'estimation des besoins. En outre, il ne fait aucun doute que le quota de 3% accordé à la commune sera d'autant plus consistant que les rentrées fiscales seront conséquentes. En toute logique, ce sera les APC riches qui vont pouvoir financer un plus grand nombre d'associations. Entre, par exemple, la commune de Oued Smar et la lointaine localité de Béni-Saf, il n'y a point de comparaison au plan budgétaire. D'où la nécessité de développer une réflexion du genre de celle que nous préconisons lorsqu'on évoque l'indice sportif. Un indice qui peut être défini en fonction d'une série de paramètres. Les 7% alimenteront un fonds régional qui, à son tour, redistribuerait la cagnotte à l'ensemble des communes proportionnellement à l'IDS (Indice de développement sportif). Une formule certainement plus équitable qui a l'avantage d'encourager le dynamisme au plan sportif et les loisirs des jeunes. Le MJS, conscient de cette situation, tente de mettre sur pied un corps d'inspection dans le domaine de l'administration et des finances, afin de faire face aux dérives et assister les associations, y compris le Fonds de wilaya, transformé en guichet providentiel par certains DJS pour asseoir leur carrière. Du populisme rentier à moindres frais. Un avatar qui n'a pas échappé à Djaafar Yefsah, un cadre du MJS, à la retraite, qui a parlé un jour de comptes «taxi». Allusion faite à ces provisions d'argent directement disponibles versées au compte d'une ligue ou d'une association et souvent utilisées à l'occasion de réunions festives. Un procédé qui a fait beaucoup d'heureux. L'auteur de ces lignes, en présidant une commission d'enquête sur le Fonds de wilaya d'Ain-Témouchent, en 1998, en a eu gros sur le cœur. Des découvertes ahurissantes. A suivre... |