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L'équipe nationale algérienne de handball vient de boucler son 5e match du tour préliminaire du championnat du monde de handball qui se déroule en Croatie du 16 janvier au 1er février 2009. Les Verts ont enregistré 5 défaites sur 5 matches joués, respectivement contre la Pologne (39-22), la Macédoine (32-19), l'Allemagne (32-20), la Russie (29-28) et enfin la Tunisie (36-25). A l'issue de cette compétition, l'Algérie est éliminée et jouera les matches de classement prévus à partir du 24/01/2009 contre l'Egypte, le Brésil et l'Arabie Saoudite. Que dire de cette participation, quel est le bilan ? Trois points importants se dégagent à l'issue de cette maigre prestation : La phase de préparation Tout d'abord, il y a lieu de souligner que le championnat du monde de handball est une compétition de HAUT NIVEAU dans tous les domaines, à savoir la haute compétence des staffs dirigeants, des staffs techniques et des staffs médicaux. Normalement, une fois que l'équipe nationale a eu son billet qualificatif au mondial en janvier 2008, la préparation de ce grand rendez-vous continental devait commencer par tracer les objectifs à atteindre lors de ce championnat du monde. Sur la base d'un plan de préparation touchant le domaine technique, le domaine logistique et médical et aussi le domaine de la préparation des matches et tournois, une commission mixte regroupant la Fédération algérienne de handball et des représentants du MJS devait se plancher sur tous les besoins de cette « Equipe nationale » et mettre à sa disposition tous les moyens nécessaires à une préparation de haut niveau pour affronter dans des conditions normales cette compétition planétaire. Qu'avons-nous vu, entendu et lu? Il paraît que les équipements dotant les joueurs de l'équipe nationale n'ont été acquis qu'au dernier moment, à Paris, lors du tournoi de Bercy, auquel l'Algérie a participé, soit juste une semaine avant la compétition officielle. Et il a fallu le concours et les cotisations d'Algériens établis dans la région parisienne pour régler la facture du fournisseur espagnol pour des équipements de qualité moyenne. D'autre part, le consulat d'Algérie en Croatie déclare avoir reçu l'information de la venue de six joueurs seulement pour disputer le championnat du monde de handball. Etrange et scandaleux !! Quand on sait qu'une délégation sportive de la discipline handball se compose d'au mois 25 personnes, à laquelle il faut ajouter la délégation des journalistes de la presse écrite, de la radio et de la télévision, on se demande à la fin si ces responsables concernés sont ignorants à ce point ou s'ils le font exprès. Dans les deux cas, il y a manque flagrant de compétence et de suivi d'une équipe nationale représentant officiellement les couleurs nationales dans une compétition mondiale. S'agissant de la préparation purement sportive, on peut avancer qu'elle a été en dessous de la moyenne. Sur une année, l'équipe nationale n'a participé qu'à deux tournois internationaux : un de niveau très moyen au Qatar en début de préparation, le 2e plus relevé, juste avant le mondial, à Paris, au tournoi de Bercy qui regroupait la France, la Russie, l'Egypte et l'Algérie. Entre ces 2 tournois, il y a eu le stage de Hongrie en été, ponctué de matches d'application contre des équipes de 3e zone. Mais ce qu'il faut savoir, c'est que l'entraîneur national n'a pu regrouper l'ensemble de ses joueurs (joueurs évoluant en Algérie et à l'étranger) que durant la trêve du championnat de France de handball, soit à partir du 20 décembre 2008. Peut-on former une équipe et parfaire sa cohésion en moins d'un mois ? Peut-on affronter des équipes de haut niveau avec tous ces déficits d'ordre technique, administratif et logistique ? Le choix et le jeu des joueurs Ce qui saute aux yeux en premier lieu dans cette équipe, c'est : L'absence d'un gardien de but performant. Malgré les efforts insuffisants fournis par Rabir Lamine, jouant à Baraki (22 ans, ayant joué 5 matches, 15 mn par match en moyenne, avec 19 arrêts sur 100 tirs, soit moins de 4 arrêts sur 20 tirs par match, une maigre réussite de 19%.), et de Kerbouche Samir, Baraki (30 ans, ayant joué 5 matches, 21 mn en moyenne par match, 24 arrêts sur 111 tirs, soit moins de 5 arrêts sur 22 tirs par match, une réussite de 22%). A titre indicatif, l'efficacité du gardien de but tunisien Megaïez Merouane, lors de la confrontation Tunisie-Algérie (36/25), a été de 50% (20 arrêts sur 40 essais). Il est connu dans les milieux handballistiques que le poste de gardien de but est important et déterminant dans le résultat d'un match. L'absence du gardien titulaire Slahdji, plus performant, a pesé lourdement dans les prestations de notre équipe nationale. Alors, expliquez-nous, messieurs les responsables, pourquoi, à ce niveau de compétition, un joueur est écarté pour raison disciplinaire juste avant la compétition. Comment est-on arrivé à cet état d'indiscipline ? * * L'absence d'un demi-centre de métier, charnière importante dans une équipe de handball, d'un créateur de jeu, doté d'un sens de l'organisation en attaque et de récupération de balles et de performance en défense avancée, capable de brouiller les cartes des attaquants adverses et de les gêner par sa mobilité. Labane Tahar, Aix, demi-centre (31 ans, ayant joué 5 matches, 34 mn par match en moyenne, avec une réussite de 7 buts sur 14 tirs, soit une moyenne de 1,4 but/3 tirs par match, n'a pas fait jouer ses arrières et n'a pas développé le jeu vers les ailes. Il a reçu 2 pénalités de « 2 mn». Bouakaz Yacine, Tremblay, demi-centre (28 ans, ayant joué 5 matches, 26 mn en moyenne par match, 13 buts/25 essais, soit une moyenne de 2,6 buts/5 essais par match). Une efficacité de 52%, a été tout juste moyen, car relativement peu utilisé. Il a reçu une pénalité de « 2 mn ». Boudrali Hichem, GSP, pivot (31 ans, 5 matches, 33 mn par match en moyenne, 10 buts/14 essais, soit 2 buts/3 essais par match, une efficacité de 71%, mais insuffisant dans l'ensemble malgré son abattage et sa grande volonté dans le jeu. Il a reçu 4 cartons jaunes et une fois « 2 mn » sur les 5 matches. Une amélioration pour ce joueur dans ce domaine par rapport au dernier mondial. Benkahla Aziz, Villefranche, pivot (31 ans, 5 matches, 24 mn par match en moyenne, 7 buts/9 essais, soit 1,4 but/2 essais par match, une réussite de 78%. Il a moins joué que Boudrali, mais a été plus efficace. Il a été meilleur en attaque qu'en défense. Une fois « 2 mn ». Toum Hamza, GSP, pivot (27 ans, 5 matches, 17 mn par match, 1 but/3 tirs en 5 matches, et une efficacité de 33%. Utilisé en grande partie en défense, il n'a pas atteint la moyenne sur l'ensemble des matches. Pénalités : 2 fois « 2 mn». La faiblesse du jeu par les ailes Zouaoui Hamza, GSP, ailier-droit (21 ans, 4 matches joués, 35 mn par match en moyenne, 9 buts sur 19 essais, soit 3 buts/5 essais par match, une efficacité de 47%. Peu sollicité à l'aile, Hamza a été bon en attaque, mais fébrile en défense dans l'ensemble. Pénalité : 1 fois 2 mn. Layadi Messaoud, GSP, ailier-droit (26 ans, 3 matches, 5 buts/10 essais, soit 1,67 but/3 essais par match. Une efficacité de 50%, a été relativement peu utilisé. Assez bonne performance. Pénalité : 2 mn. Soudani Rabah, Toulouse, ailier-droit (23 ans, 3 matches, 16 mn par match, 1 but/6 essais, soit une efficacité de 17%. Peu utilisé. Rendement insuffisant. Chehbour Ryad, GSP, ailier-gauche (23 ans, 4 matches, 37 mn par match, 7 buts/16 essais, soit 1,75 but/4 essais par match. Une réussite de 44%. Performance proche de la moyenne. Pénalités : 3 fois « 2 mn». Yahia Sidali, Châteauneuf, arrière-gauche jouant à l'aile gauche (27 ans, 5 matches, 28 mn par match, 7 buts/20 essais, soit 1,4 but/4 essais par match. Une efficacité de 35%. Performance en dessous de la moyenne. Pénalités : 4 fois « 2 mn». Il est à noter que, sur l'ensemble des matches joués, le jeu par les ailes a été faible et non performant à ce niveau de compétition. On a enregistré 43 essais et 17 buts inscrits par les ailes. Soit un peu plus de 3 buts/9 essais par match. Chehbour Omar, GSP, arrière-gauche (24 ans, 4 matches, 41 mn par match, 18 buts/41 essais, soit 5 buts/10 essais par match. Une efficacité de 50%. Honorable prestation. Pénalités : 4 fois « 2 mn ». Boultif Saci, Istres, arrière-gauche (26 ans, 5 matches, 33 mn par match, 11 buts/30 essais, soit 2 buts/6 essais par match et une efficacité de 37%. Pénalités : 2 fois « 2 mn». Prestation en dessous de la moyenne. Berriah Abderrahim, Baraki, arrière-droit (20 ans, 5 matches, 36 mn par match, 18 buts/49 essais, soit 4 buts/10 essais par match et une réussite de 37%. Performance honorable en regard à son jeune age. Pénalités : 2 fois « 2 mn ». Berkous Messaoud, GSP, arrière-gauche (21 ans, 2 matches joués, 9 mn par match, 0 but marqué, a très peu joué et a paru fragile dans son jeu. Prestation insuffisante. La compétition L'équipe nationale a été pénalisée 26 fois « 2 mn » durant les 5 rencontres. Avec un temps de jeu en infériorité numérique de 52 mn, soit 10 mn environ par match. Ce qui représente 17% de temps de jeu en situation d'infériorité. Cet état diminue le joueur sur le plan psychologique et déstabilise l'entraîneur sur la tactique à appliquer après chaque sortie d'un joueur pénalisé. En revanche, cette situation encourage l'équipe adverse en jouant en supériorité numérique, et la plupart du temps le résultat d'un match bascule en ces moments. Un autre volet mérite d'être souligné : il s'agit des jets de 7 m. Sur les 5 rencontres, l'EN a bénéficié seulement de 10 jets de 7 m, soit 2 jets par match en moyenne. Cela démontre que très peu d'occasions de pénétration au niveau de la zone adverse ont été effectuées. De plus, sur les 308 attaques algériennes, seuls 114 buts ont été marqués. Soit 62 attaques et 23 buts seulement inscrits par match. Une efficacité de 37%. L'Algérie a marqué 114 buts et encaissé 168 buts. Soit une différence négative de 54 buts. En moyenne par match, elle a inscrit 23 buts et a encaissé 33 buts. Mis à part le match honnête et honorable livré contre la Russie (28/29), équipe en reconstruction et éliminée du tournoi, l'équipe nationale a raté complètement les autres rencontres. Sur le plan individuel, 3 joueurs ont émergé du lot à notre sens. Il s'agit de Chehbour Omar et des jeunes joueurs, en l'occurrence Berriah Abderrahim et Zouaoui Hamza. Ces 2 derniers joueurs sont issus de la sélection nationale junior qui a disputé le championnat d'Afrique des nations en août 2006 en Côte d'Ivoire sous la houlette de l'entraîneur Hiouani. Cette équipe avait fait pratiquement jeu égal face à l'Egypte et face à la Tunisie, ne perdant que par 3 buts d'écart, en dépit d'une mauvaise préparation et d'un suivi indigne d'une jeune sélection nationale. Alors, ou sont donc passés ces jeunes, coéquipiers de Berriah et de Zouaoui en 2006 ? En fait, la préparation de l'élite nationale devrait commencer sur la base d'un plan de formation au niveau des petites catégories à partir des cadets et juniors, et d'un suivi rigoureux des catégories minimes et benjamines par les structures régionales et fédérales. Le manque d'infrastructures (salles omnisports) en Algérie est un mal continu. Il faut savoir que les entraînements et les compétitions au niveau des jeunes catégories s'effectuent sur des terrains externes, en mauvais état et pratiquement indisponibles durant la période hivernale à cause des intempéries. Ce qui engendre les annulations de séances d'entraînement et le report des rencontres officielles. Tout ce déficit pèse lourdement sur les athlètes, sur leur progression et sur leur carrière sportive. A titre d'exemple, la France, championne olympique de handball à Séoul en 2008, possède 4.330 salles omnisports, sans parler de gymnases. De plus, quand on possède un championnat national de handball de niveau très moyen et déséquilibré sur les plans moyens et finances, on ne peut que constater les résultats médiocres enregistrés par notre équipe nationale durant ces championnats du monde. « Qui sème le vent ne récolte que sa poussière ». *Président du club sportif amateur de handball NRKG Alger |