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Depuis des temps immémoriaux, l'Histoire nous apprend de ce que la suprématie des religions monothéistes hante les esprits des croyants. Les enfants d'Abraham, de la lignée de David, disent être les premiers à croire en un Dieu unique. Le judaïsme est ainsi né. Avec l'avènement de Jésus, une nouvelle religion monothéiste apparut. Cette fois, il s'agit du christianisme, religion qui allait bouleverser les relations entre pratiquants du judaïsme et pratiquants du christianisme. Ces relations se sont envenimées depuis, jusqu'à nos jours pour voir, enfin un timide apaisement initié par le Pape Jean Paul II. Mais, entre-temps, ce sont ces relations tendues qui ont généré les guerres de religion et même celles des croyances dérivées. Pour se démarquer des autres croyances surtout de l'Islam, les Juifs vont, cette fois, revendiquer un lieu saint à savoir la Terre sainte. Ces aspirations allaient faire naître de graves querelles entre communautés religieuses, étrangères au Judaïsme. Même les croisés s'en mêlèrent pour récupérer, à leur tour, les lieux saints devenus, entre-temps musulmans. Au XVIIè siècle et plus précisément en 1640, un certain Olivier Cromwell, fervent adepte du sionisme-chrétien1 fut le premier chef d'Etat anglais qui allait évoquer, pour la première fois, la création de «l'Etat d'Israël». Que depuis, l'Europe des nations, bien divisée, se cherchait encore et l'idée s'évanouit, pour réapparaître au début de XXè siècle avec la fameuse déclaration «Balfour»2, idée concrétisée en 1948, sous l'initiative des Européens occidentaux qui sont directement responsables du génocide auquel le monde entier, impuissant, assiste aujourd'hui. Même les Nations unies, complices en leur temps de la décision de création de l'Etat d'Israël, n'arrivent pas à s'entendre pour stopper cette tragédie. Il est donc bon de revisiter l'Histoire Nous sommes en 1917, pour sensibiliser la communauté juive à l'entrée en guerre des Etats-Unis au côté des alliés, réticents encore et pour aider la communauté juive d'Angleterre, devenue de plus en plus pressente et inquiète face aux graves tournures prises par le premier conflit mondial, mais aussi et surtout pour contrecarrer les velléités arabes du Moyen-Orient qui se réveillent au nationalisme, le Comte Arthur James Balfour2, premier ministre conservateur anglais d'alors, reprit l'idée de créer un foyer pour accueillir non seulement les Juifs d'Angleterre, mais aussi les Juifs des peuplades dispersées et errantes à travers le monde. Pour cela, il accéléra l'idée de le créer dans la toute petite Palestine en annexant, si possible, la Judée et la Samarie sans oublier, bien sûr, la très chère Jérusalem. Le lieu choisi répondait plutôt au voeu ancien, formulé de tout temps, par les Juifs. Nous sommes en 1918, avec la paix revenue, l'idée reprit du chemin, mais qui, par surprise, fut rattrapée par le temps et donc n'a pu voir le jour alors que le second conflit mondial éclata. Nous sommes en 1945, cette fois l'idée s'accéléra avec la bénédiction, non plus du Comte Balfour, décédé depuis, mais surtout avec, cette fois, les grandes puissances occidentales vainqueurs de l'Allemagne-nazie. N'a-t-on pas appris que dans un entretien resté longtemps discret entre Roosevelt et Churchill, lors de la conférence de Yalta, les deux hommes d'Etat ont évoqué la possibilité de créer le foyer en «tailladant» une partie de l'Allemagne pour la punir de ses méfaits anti-démocratiques et ses horribles crimes ? L'idée échoua pour deux raisons : La première est due au décès prématuré de l'un des deux hommes d'Etat et la seconde, au refus catégorique de la communauté juive particulièrement les «Ashkénaze»3. Ces derniers voulant, farouchement le créer en Terre sainte. Cependant, cette idée fut, cette fois, freinée par la Grande-Bretagne, alors en protectorat en Palestine, craignant de ce que la création d'un tel foyer allait à l'encontre de ses intérêts et surtout de ne pas perdre pied au Moyen-Orient avec ses enjeux économiques et stratégiques. En effet, ses visées sur le pétrole du Moyen-Orient devenaient gourmandes. L'idée fut freinée aussi par la résistance des pays arabes à la suite de l'afflux croissant de Juifs venant d'Europe centrale, à partir de 1935, provoqué par les persécutions nazies. Voyant l'idée s'éterniser et pour accélérer la naissance du foyer, la communauté juive recourut, comme dit plus haut, à des débarquements massifs des Juifs d'Europe en Palestine. L'exemple du bateau du nom de «Exodus» est la référence la plus connue au monde. Et pour mieux appuyer sa destinée, cette communauté devait recourir au terrorisme. La naissance de groupes de terreur dont le plus connu est la «Haganah» ont beaucoup influé sur le départ des Anglais de Palestine. Nous sommes en 1948, le mandat bitannique en Palestine s'achève, un comité exécutif des Juifs de Palestine, sous la houlette du grand sioniste Bengourion, proclama l'indépendance d'Israël avec la bénédiction des puissances occidentales, principalement européennes et aussi avec la complicité des Nations unies bien sensibilisées à la cause, par le puissant lobby juif américain. Ainsi est né cet Etat fantoche d'Israël avec ses frontières arbitraires, comme le précise si bien, un grand livre français de référence, pendant que celui de la Palestine, pourtant prévu en même temps, était jeté aux oubliettes. Et depuis, quatre guerres ont opposé cet Etat, devenant de plus en plus puissant, aux pays arabes voisins. Sa puissance militaire est due essentiellement aux fournitures d'armes de plus en plus sophistiquées et dévastatrices, principalement par les Etats-Unis. Le coup de main apporté par ces derniers a permis, aisément, la réussite des sionistes sur toutes les armées des Etats arabes voisins, réunis. Nous sommes en 2009 et depuis, l'Etat d'Israël est maître en ces lieux. Ghaza est aujourd'hui à feu et à sang, car devenue un immense camp de concentration, comme l'a si bien qualifié, récemment un homme politique français. En ce lieu et en ce moment, toutes destructions matérielles et massacres de populations laissent indifférents les pays dits de «liberté» et de «démocratie». C'est effectivement l'option «démocratique» de cet Etat qui a poussé et qui pousse de plus en plus les dirigeants des pays occidentaux à l'aider dans son entreprise diabolique. Les pays voisins étant encore à l'ère féodale ignorant leur démocratie ! Les massacres auxquels nous assistons aujourd'hui ne sont que la résultante, bien calculée, des efforts fournis par les dirigeants des pays occidentaux européens qui sont, aux yeux des observateurs avertis et éclairés, responsables bien plus que les Israéliens eux-mêmes de l'impasse dans laquelle ils ont jeté Arabes et Juifs en se servant de ces derniers pour contenir et juguler le monde arabo-musulman dans ses idées, devenant, à leurs yeux, de plus en plus dangereuses. Pourtant, l'Histoire ancienne et même contemporaine est là pour nous rappeler la bonne entente entre Arabes et Juifs. N'a-t-on pas vu la communauté juive du temps de l'Espagne arabe, protégée par tous les sultans qui se sont succédé ? Les Ottomans, en leur temps ont fait de même dans les Balkans et en Mésopotamie. Bien plus, le Prophète Mohamed que le Salut soit sur Lui, n'a-t-il pas protégé son voisin juif même dans la pratique de sa religion ? Au Maghreb, où la communauté «Séfarade»4 qui était importante, aucun signe de rejet n'était perceptible entre Arabes et Juifs. Bien au contraire, une entente parfaite se manifestait entre eux. Ce sont donc les dirigeants des pays occidentaux, principalement européens et notamment l'Allemagne d'où le mal est parti, l'Angleterre pour son idée de création de l'Etat d'Israël et la France pour son aide sournoise et la fabrication de l'arme atomique, qui ont été à l'origine de la haine nouvelle née entre Arabes et Juifs. L'impasse à laquelle le monde entier assiste impuissant, aujourd'hui, est sous leur responsabilité directe et entière. C'est aux dirigeants de ces pays qu'il faudra se tourner pour exiger d'eux de guérir ce cancer qu'ils ont colporté et créé de toute pièce, sinon, cette maladie mortelle dégénèrera un jour en monstre immaîtrisable pour se retourner contre eux, ce qui ne saurait tarder. Note : 1- Le sionisme-chrétien est le nom donné à la croyance d'un certain nombre de chrétiens, en particulier des protestants fondamentalistes, que la création de l'Etat d'Israël en 1948 est en accord avec les prophéties bibliques et prépare ainsi le retour de Jésus sur terre comme Christ triomphant de l'Apocalypse. Cette croyance se distingue du sionisme juif par son ancrage dans une vision religieuse et non politique du monde. Les sionistes chrétiens sont persuadés que le retour de Jésus provoquera la conversion des Juifs. 2- La déclaration Balfour est une lettre adressée le 2 novembre 1917, par le compte Balfour (Premier ministre anglais) au Lord Rothschild et qui dit in extenso «J'ai le plaisir de vous adresser, au nom du gouvernement de sa majesté, la déclaration ci-dessous de sympathie avec les aspirations sionistes, soumise au cabinet et approuvée par lui. Le gouvernement de sa majesté regarde favorablement l'établissement en Palestine d'un foyer national pour le peuple juif et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte soit aux droits civils et religieux des communautés non juives existant en Palestine, soit aux droits et au statut politiques dont les Juifs disposent dans tout autre pays. Je vous serais obligé de porter cette déclaration à la connaissance de la fédération sioniste». 3- Ashkénazes : Juifs originaires des pays germaniques ou slaves. 4- Séfarades : Juifs originaires du Bassin méditerranéen. |