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2018 pourrait constituer
l'année de la chute de l'empire, la fin des Etats-Unis, de son arrogante
puissance militaire et de son insolente économie prédatrice. Il ne s'agira pas
d'un remake de la crise des subprimes de 2008 mais
d'une séquence de rupture profonde dans l'histoire de ce pays continent,
conséquence d'une dépossession actée du leadership du monde.
Ce n'est pas non plus une prédiction de Nostradamus mais les prémisses d'une crise qui, en s'amoncelant, laissent présager d'une chute annoncée induite d'abord et surtout par des facteurs endogènes. Les sources sournoises de l'effondrement des Etats-Unis que rien ne peut endiguer ni contenir travaillent, en profondeur, la société américaine. Un racisme récurrent, notamment contre les populations d'origines afro-américaine et hispanique qui ne cesse de se développer et de porter, en lui-même, les germes d'insurrections annoncées de populations souvent en situation précaire, les différentes catastrophes naturelles comme l'ouragan ?Catarina' ont en révélé l'ampleur, qui pourraient revêtir l'aspect de véritables guérillas urbaines qui prendront leurs racines dans les Etats du sud et qui se propageront vers ceux du nord. Une communauté blanche acquise, notamment, à la thèse de leur supériorité raciale et qui articulera, également, deux actions, une forte recrudescence des activités du Ku Klux Clan encouragé, en cela, par un messianisme protestant survolté nourri par une appropriation quasi biblique du sionisme et une haine viscérale, fait nouveau dans le lexique guerrier yankee, de l'Islam et une guerre, sans merci, contre les migrants. Bien que constituée d'Etats fédérés, la bannière étoilée sera probablement, malmenée par les manifestations latentes de ceux qui veulent faire sécession comme certains états du sud. Ces derniers plutôt fermiers, grands éleveurs et surtout grands producteurs de pétrole ne veulent plus partager leurs richesses avec d'autres Etats qu'ils qualifient eux-mêmes de parasites. Les institutions américaines connaîtront, elles-aussi, des crises et seront laminées par l'effet conjugué d'une politique gouvernementale, plutôt confuse, la prolifération quasi métastasique de réseaux d'influences, notamment sioniste et leurs effets pervers, comme l'arrivée aux responsabilités de personnes souvent, politiquement incultes et peu au fait des relations internationales et de leur subtilité. Les Etats-Unis se sont, toujours, construits et enrichis en détruisant les autres. Le moteur de cette richesse risque d'être grippé par la nouvelle conjoncture internationale et les nouveaux rapports de force politique et militaire qui la structurent, aussi, en profondeur. Pour entretenir la richesse chez soi, il faut aussi et surtout aller la chercher chez les autres. Mais cette tendance prédatrice est désormais, contenue par l'entêtement des pays émergents et de puissances comme la Chine, la Russie qui militent pour un monde multipolaire et qui comme pour la Chine redistribuent les cartes et l'ordre du monde. La résurgence promise de l'American Dream par l'actuel locataire de la Maison Blanche est, quelque peu, tardive et n'aura sans doute pas lieu et le duo Trump-Pence n'apportera au peuple américain que plus d'injustice, de pauvreté et de désolation. Et de violence sociale aussi. Nous avions, régulièrement, écrit durant les élections américaines et à tort que Trump allait être celui qui refonderait la politique étrangère des Etats-Unis, notamment sur la question palestinienne et remettrait en cause le rôle de pollueur des relations internationales qu'elle a souvent incarné. Nous pensions naïvement que n'étant pas issu de l'établissement et ayant un parcours plutôt atypique, Trump incarnera une forme de gouvernance qui privilégierait l'apaisement des relations internationales et une répartition équitable des richesses de la planète. Les premiers actes politiques de Trump ont, hélas, révélé le contraire et qu'en guise d'innovation politique attendue et espérée, un faux repli sur soi ainsi qu'un faux désengagement de certains conflits de la planète souvent provoqués par les USA ont été amorcés, les Etats-Unis, essayant de préserver par là même, le peu de crédibilité qui leur reste encore dans le monde. Trump ne s'est pas non plus distingué de ses prédécesseurs notamment texans, qui mal conseillés, ont articulé des politiques étrangères agressives portées par des interventions militaires qui, au lieu de servir de prétendus objectifs d'apaisement du monde, ont, en réalité, servi à démanteler des pays souverains et à les détruire. Il a, néanmoins et jusqu'à présent privilégier les menaces que de passer concrètement à l'action militaire. Nos prédictions se sont, également, avérées fausses et les présidents Bush Père et fils apparaissent, désormais, comme plutôt des enfants de chœur face au caractère intempestif de ce newyorkais d'adoption et sa propension à l'outrance verbale, à la gestuelle brutale et aux propos incendiaires. Sans doute inspiré, lui-aussi, par une mission messianique, ce sieur devient aujourd'hui l'un des cavaliers les plus intrépides du sionisme et l'un de ses plus fidèles serviteurs. Et pendant que d'anciennes de ses employées continuent de l'accuser de harcèlement sexuel, des enquêteurs fédéraux de démontrer sa collusion avec les Russes, durant sa campagne électorale, que sa tentative de briser l'Accord nucléaire avec l?Iran suscite le désaccord de ses alliés occidentaux, Trump trouve, finalement, la parade et décrète unilatéralement que El Qods sera, désormais, la capitale d'Israël et ordonne le déplacement de son ambassade de Tel-Aviv. Nous relations, dans un de nos précédents articles, ?Les régimes arabes soutiendraient-ils Netanyahu ?' que cette décision était, sans doute, préparée de longue date. Il est vrai que la question nord-coréenne, bien incrustée dans la zone d'influence de la puissance chinoise, devenait ingérable, aux développements imprévisibles pour la propre sécurité nationale des Etats-Unis et qu'il fallait vite sortir de l'impasse. Alors un repli stratégique sur le statut d'El Qods comportait moins de risques militaires pour Trump et ne portait pas atteinte, médiatiquement parlant, à l'image d'un président qui se veut fidèle à ses promesses électorales et qui les tient et les met en œuvre. En condamnant la décision de transfert de son ambassade, les Nations unis ont brisé l'un des derniers soubresauts de l'hégémonisme américain. Il est vrai que depuis Geronimo, en passant par le Vietnam, l'Irak, l'Afghanistan, le sang d'innocents n'a jamais cessé de couler. En emboîtant le pas aux apôtres du clash des civilisations, Donald Trum sait que, pour lui et les Etats-Unis, le pire est désormais à venir? |