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A l'occasion du
cinquantième anniversaire de l'Indépendance de l'Algérie, les survivants du
Ministère de l'Armement et des Liaisons Générales du G.P.R.A. (MALG), ont eu
l'heureuse initiative de rappeler, dans un livre fort documenté, l'origine de
cette structure qui a été le fer de lance de la guerre de libération de
l'Algérie combattante contre la lutte, la désinformation et la manipulation
exercées par l'ennemi d'une façon scientifique, aidé par une technologie de
pointe.
Le Grand initiateur de cette organisation, fortement hiérarchisée et clandestine à la fois, a été le Grand patriote Abdelhafid Boussouf, un des historiques de la préparation du 1èr novembre 1954. A la lecture de ce livre fort instructif, on se rend compte aisément que le penseur de cet édifice devant aider, en avril, les maquisards pour faire face à un ennemi sournois et sans état d'âme, est ce stratège qu'est Boussouf. C'était un organisateur de génie, qui a su épauler les maquisards par tous les moyens nécessaires à la victoire finale. Dés le déclenchement de la guerre de libération, Si Boussouf, à tous les échelons des responsabilités, qu'il a été appelé à assumer, a su organiser un service de renseignement pour débusquer l'ennemi là où il se trouve et à quelque niveau qu'il soit tant sur le plan civil que militaire. Pour arriver à cette maîtrise du renseignement multiforme, Si Boussouf s'attelle d'abord à former des agents aptes à assumer leurs responsabilités. A cette fin, des écoles de formation on été créées, d'où des promotions d'agents, dans chacune des branches concourant à l'investigation, le contrôle et l'analyse des faits recueillis ou captés dans des conditions très dangereuses, par l'infiltration ou l'exfiltration, en sont sorties, dont certaines serviront avec panache l'Algérie Indépendante. D'abord embryonnaire, à son début, la structure du renseignement et ses annexes prendra au fil du temps un élan crescendo, grâce à l'apport des étudiants qui ont abandonné leurs études dans les Universités françaises, pour rejoindre les maquis. Ces combattants de l'ombre vont vouloir une maîtrise dans le cryptage et le décryptage des messages émis par l'ennemi et de ce fait déjouer les ratissages et vengeances sur la population civile. Certes, parfois des échecs ont entraîné des pertes de valeureux opérateurs, ce qui est le propre de toute entreprise humaine. La guerre se prolongeant, le MALG s'est vu confier certaines nouvelles attributions et grâce à sa documentation variée et établie à partir des moissons de ses agents, il devint un organe important et stratégique dans la lutte armée. Lors des premières amorces de pourparlers entre les représentants du GPRA et ceux du gouvernement français, les services du MALG avaient établi, à cette fin, des dossiers fort documentés pour servir aux plénipotentiaires algériens à faire front à leurs vis-à-vis français même par des discussions techniques. A ce sujet, lors des négociations ayant abouties au cessez le feu du 27 mars 1962, les agents du MALG, par leur documentation fort riche qui servira de référence aux négociateurs algériens, ont contribué intellectuellement et politiquement à la victoire finale en symbiose avec les maquisards qui n'ont jamais cessé de faire pression sur l'armé coloniale dans le combat libérateur. Dans l'ouvrage édité par l'association des ex- membres du MALG, on est étonné et fier à la fois, par l'immensité du travail multiforme, accompli par des agents de l'ombre tels que Boussouf les imaginait et qui n'avait d'autres préoccupation quotidienne que l'indépendance de l'Algérie. La lecture de cet ouvrage enlève toute arrière-pensée à ceux qui ont émis des réserves ou soupçons sur le travail accompli dans l'anonymat par des patriotes motivés par, et pour les tâches harassantes assumées avec noblesse et abnégation. D'ailleurs certains d'entre eux ont fait le sacrifice suprême dans des opérations militaires dangereuses. Une liste de certains martyrs clôt l'ouvrage, écrit dans les deux langues en français et en Arabe. Dans ce livre bilan, tout semble associer les idées et l'action. Tous ceux qui ont contribué à la rédaction de cet ouvrage se sont acquittés, de cette entreprise ambitieuse, comme était leur organisation, avec une puissance et un sens de l'analyse et une clarté admirables. Dans l'écriture et la réflexion philosophique de l'histoire totale de la révolution algérienne, une des plus grandes du 20ème siècle, l'apport de ces hommes de l'ombre ne peut être ni ignoré ni occulté. Grâce aux sacrifices de tous les combattants quels qu'ils soient, l'Algérie est devenue libre et indépendante après 132 ans de colonisation inhumaine et aliénante. C'est là l'essentiel et gloire aux combattants de la liberté. *Avocat ? Oran |