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Suite et fin
Les voix françaises les plus autorisées n'avaient-elles pas affirmé que l'armée avait gagné la bataille des villes? Comme depuis longtemps déjà, toute la population française était basée, sur la doctrine qu'une fois libérée de l'emprise FLN les populations reviendraient vers la France parce qu'elle aurait démontré qu'elle était la plus forte. Les stratèges avaient démontré que la population urbaine «cassée et neutralisée ne bougerait plus». Du côté français de cette analyse, De Gaulle et les ultras diffèrent peu, ils veulent profiter de ces succès pour faire avancer une solution politique afin d'empêcher que ne mûrissent de nouveaux ferments d'interactions ; pour les ultras, des conclusions inverses: puisque on est si près de la victoire, il ne faut rien changer fondamentalement. Ces appréciations sur l'état d'esprit réel des masses algériennes urbaines, vont se révéler complètement erronées. A la décharge des spécialistes des services psychologiques, il faut noter que le peuple algérien peut croire en cette fin d'année 1960, que les Algériens, aussi, sont en train de gagner leur «bataille». Le climat, dans les quartiers algérois de Belcourt, La Casbah, et du Clos Salembier, d'Oran, de Constantine et d'ailleurs, s'est profondément modifié par rapport aux années 1956/57. Les coups terribles portés par les forces de répression, s'ils n'ont pas pu briser les convictions intimes, ont cependant éteint l'expression publique de cette confiance téméraire, à la fois imprudente et extraordinairement coûteuse, qui était souvent la marque des nouveaux militants du FLN. En dépit des «gestes» gaulliens, la répression continue, avec moins d'éclat qu'-avec Massu sans doute, mais, quant au fond, sans modifications fondamentales. Assez symbolique de la volonté du général d'affirmer sa détermination alors que par ailleurs il peut aussi prendre des mesures de libération à l'égard de certains prisonniers et sa décision de refuser la grâce de 3 patriotes algériens condamnés à mort et exécutés la veille même de son départ pour l'Algérie (Hamou Boucetta et Belhadj Abdelkader, guillotinés à la prison de la Santé, Belmokhtar Slimane à la prison d'Alger). Cela c'est le côté bâton. Côté «carotte «on construit, comme jamais auparavant, des écoles et des logements ou de nombreuses familles s'installent. On bâtit aussi beaucoup de gendarmeries et de locaux de SAS puisque l'Algérie ne doit jamais plus être «sous administrée». Parallèlement, il est fait un gros effort de «promotion musulmane» dans l'encadrement administratif et plus spécialement dans les services d'inspection de la santé et de l'enseignement. N'est-ce pas dans ces couches so-ciales nouvelles qu'on se promet de trouver l'indispensable « troisième force ». Le désir de paix est immense. L'ennemi spécule sur une certaine lassitude dans divers milieux. C'est cet immense désir de paix, cette certaine lassitude qui peut laisser croire que dans les masses urbaines, le ressort est brisé et entre elles et la rébellion. Entre elles et les moudjahidine, le lien est définitivement rompu. Erreur grossière. Le sentiment le plus fort est qu'il faut tenir. Il faut dire aussi, que c'est dans les milieux qui ont le plus souffert de la guerre qu'on entend généralement dire: « Il faut tenir après tous les sacrifices et après cinq années de souffrance, ce n'est pas maintenant que nous céderons ». Le 11 décembre 1960, s'il fut le mouvement ayant tranché sur toutes les ques- tions, il n'en restera pas moins que c'est, l'événement qui de la guerre est, celui de la confrontation entre le Front de l'Algérie française et le Front de l'Algérie Algérienne. Cependant, il ne suffit pas seulement d'évoquer à l'occasion les événements historiques de notre pays, pour se suffire de leur éloquence. Il faut les traduire, les interpréter et les expliquer, afin que la jeunesse sache. Car lorsque tous les stratèges du général De Gaulle, président de la République française eurent établi leur plan, de «paix en Algérie» ils s'avéraient n'être en réalité qu'un plan minutieusement élaboré, pour une «prédétermination de l'autodétermination». Et c'est ce même plan qui devait faire aboutir à l'indépendance de l'Algérie dans l'interdépendance de la France. Et c'est à cet effet que les manipulations des services spéciaux, sous le slogan de l'Algérie algérienne, vision De Gaulle, activèrent sans répit. Par ailleurs, les stratèges du Front de l'Algérie française, tendaient à vouloir mobiliser pour des manifestations contre le général De Gaulle et poussaient les populations à manifester contre lui et pour l'Algérie française. Cependant que l'Algérie authentique observait ce qui se tramait contre elle, il y a eu ce qu'il est convenu d'appeler les vrais patriotes (les Algériens authentiques) qui en ayant tout compris firent d'une pierre deux coups, et entraînèrent la quasi majorité du peuple avec eux. Ceux-ci n'étant pas d'accord avec l'Algérie algérienne, «vision Gaulliste», et encore moins «vision FAF» alors ils eurent le génie de recourir à la seule définition qui leur restait pour signifier leur désapprobation avec l'un et l'autre camp, dans ce qu'ils suggèrent. Ce peuple de patriotes authentique pour se démarquer, comme un seul homme cria: «Non» aux visions étriquées de l'Algérie française du FAF et de l'Algérie Algérienne du Général De Gaulle et dit «oui» à l'Algérie musulmane, une indivisible. C'est là le génie du vrai peuple algérien qui a su trouver la parade et les termes propres à la détermination qui mesurent tous les sacrifices pour la libération du pays. Ceci étant et l'Indépendance de notre pays ayant coûté plus de un million de chouhadas, rappelons pour la bonne compréhension des choses, qu'au soutien pour l'autodétermination de l'Algérie, il y a eu : Inscrits, 6.549,.736; Votants, 6.017.680. Exprimés, 5.992.115; Nuls, 25 565 ; Oui, 5.875.581 ; Non, 16.534. Absents, 532056 (6549736 inscrits - 6017680 votants = 532056 absents.) Soit pour le «OUI»: 91,23% des inscrits et 99,72% des suffrages. Donc, sur 6.549.736 inscrits, 5.875.581 votants ont dit clairement «oui» à l'Indépen -dance l'Algérie. Et que les votants non 16534 + plus les absents 532056 = égale 548590, qui n'ont pas dit oui à l'indépendance, et qui peuvent étre considérer, comme étant ceux auxquelles fait allusion le FAF lorsqu'il prétend avoir plus d'un million de membres, dont 120.000 «indigènes Français musulmans ». Quoi qu'il en soit, L'Algérie a vaincue, elle a vaincue non pas sur le plan militaire, mais sur le plan politique, confirmant ce qu'avait dit, Abane Ramdane: «Il n'y a qu'un seul héros, le peuple. Mais cela, les cerveaux des spécialistes français, de la guerre psychologique, ne l'avaient pas compris. Et leurs computeurs, comme aimer a le dire Houari Boumediene, ne l'avait pas prévue ! Enfin c'est l'indépendance tant attendue de l'ALGERIE. Une assemblée constituante est élue le 20 septembre 1962. Ahmed Ben Bella devenu Secrétaire général du FLN (devenue un parti politique), sera élu président de la République Algérienne Démocratique et Populaire. Le premier Gouvernement de l'Etat Algérien est formé. Revenant de loin, un état vient au monde ; le 8 octobre 1962, il prendra sa place parmi les Nations unies. La guerre d'Algérie prend fin. Une guerre française d'occupation coloniale, et de répression contre la lutte de libération algérienne, entre dans le passé. Une autre page s'est ouverte sur une autre histoire, Et tout celas nous incite à penser au présent, et à vouloir un avenir meilleur. Un future à la mesure de la grandeurs des sacrifices consentit, par des décennies et des décennies d'hommes et de femmes, des deux bords, jeunes et vieux , qui sont tous mort pour que nous vivions, de «liberté d'égalité et de fraternité». Et si l'on évoque le passer, ce n'est ni par rancune, ni par haine, pour ceux qui nous ont combattus. C'est seulement pour rappeler la souffrance du peuple Algériens et rappeler le mérite qui doit revenir à sa grandeur d'âme. Sur cette base, on peut dire sans grand risque d'erreur que le FAF, mouvement du Front de l'Algérie française, qui prétendait avoir dans ses rangs plus d'un million de membres dont 120 000 français musulmans, avait certainement parler de ces derniers personnes qui se sont abstenue, ou qui ont voter non à l'indépendance de l'Algérie, et dont le FAF bénéficiait de la complicité et alliance dans l'adminis -tration française. Quant à la complicité militaire, elle a été établie et son nom- bre n'est plus à démontrer. Le FAF, issu de l'ex-Front national français, présentait diverses face: l'officiel accès sur la défense de «l'Algérie française «et l'autre cachée, que dirigeait un état-major avec ses diverses branches: «Renseignements, appuis, informations, finances et surtout action, qui sous «l'étendard OAS» sema le malheur de la terre brûlés, et du désastre de l'Algérie qu'ils allaient perdrent. Et cet «o.a.s» dont beaucoup de membres, après l'Indépendance de l'Algérie en 1962, sont restés nostalgiques de l'Algérie française et des gloires coloniales, commirent beaucoup de faits et méfaits, qui prouve qu'il n'était pas abusif de prétendre que cette «race n'était pas morte»... Il faut toujours et encore rester vigilant, car c'est encore ceux là qui soutient les bienfaits du colonialisme, et le caractère civilisateur de l'occupation coloniale Français. Et pour avoir une réelle idée sur l'ampleur des nuisances faites à l'Algérie libre et indépendante; par soucis de vérité et non par envie de vengeance rappelons nous combien de harkis avaient recruté l'armée française ? Combien parmi eux sont restés en Algérie ? Et combien sont partis rejoindre leur patrie, la France ? Essayons aussi, sans rancune et sans haine, de nous rappeler les cercueils d'Algériens émigrés, assassinés en France, qui nous revenaient dans un emballage de bois, durant les années d'après l'indépendance. Le peuple Algériens a énormément, souffert du mal des malfaiteurs, pendant et des années encore après la guerre d'Algérie, il faut le reconnaître et l'admettre, et malgré tout ce qu'il a enduré, il reste prêt à pardonner, mais, «il faut le lui demander». Il n'y a aucune honte à le faire. Bien au contraire. C'est en égard a toutes les souffrances engendrées par la «guerre faite par la France a l'Algérie», qu'il faut que les forces du bien continuent d'expliquer la nécessité d'une demande de pardon, par la voix des autorités officiel Française, afin d'exciser le mal à la racine est enterrée une fois pour toutes et à jamais notre malheur commun. Pour aller vers la nécessaire construction de l'union, «du Maghreb» et de «la Méditerranée». Mais il ne faut pas construire sur du sable. Il faut construire sur du solide. Et pour cela, comment croire en des regrets non exprimés. Comment avoir confiance en un repentir non déclaré. Comment pardonner à celui qui n'a pas eu la volonté de s'excuser. S'il n'y a pas de pardon, comment, s'entendre et s'aimer. A qu'elle pole rattachée l'union méditerranéen, si, ce n'est a celui de la triple réconciliation,historique humaine et morale. C'est-à-dire au coeur même de l'histoire de notre mère commune la méditerrané «notre Marée Nostrum». Les conséquences de la guerre, des décennies après germent encore dans les banlieux françaises, allumant les feux de détresse, d'un peuple déraciner, qui s'ali- mente d'un fanatisme religieux... A ces jeunes gens ce n'est pas de traité d'amitié seulement qu'il faut parler, mais de fraternité, de retrouvaille et de réconciliation avec leurs origines. C'est cela la triple vérité culturelle. Alors ins -truisant nous de nos expériences commune, et reconnaissant que ce n'est pas de «traité d'amitié Algéro Français» seulement qu'il faut traiter, mais de «Conci-liation FRATERNELLE» au sens noble, large et profond du terme, car la réconciliation commence entre les membres de la même famille, même s'il sont de «nationalité différente», et que leur parents étaient dans des camps opposés. Car tout deux ont les mêmes origines, et sont victime du même microbe «la guerre». Et tant que l'empreinte de la guerre existera, la haine susistera. Quant à nous, nous sommes contre la haine par conscience et non par consigne, et au service de cette cause nous sommes d'une servitude volontaire. Nous vous apportant la paix, et nous ne nous étonneront pas de vous voir nous faire la guerre pour ce que l'ont vous vous apportent. La vérité n'a pas d'heure, elle est de tous les temps précisément lorsqu'elle nous parait inopportune; (Albert Sweitzer) *Ecrivain Anciens Moudjahed membre ALN. Ripostant aux ultras les Musulmans interviennent; l'armee tire. Sans pitié, sans foie ni loi. La répression n'épargne personne. Hommes femmes et enfants, le peuple du clos Salembier en effervescence. L'émeute d'un peuple qu'on veut enfermer. Halte au colonialisme. «Vive L'Algerie libre et independante» |