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Le fléau de la
mendicité a dépassé tout entendement et ses ramifications semblent sans
limites. Il est, certes, évident et on ne peut l'ignorer, que la fermeture
d'entreprises, conjuguée au désastre occasionné par la décennie noire avec son
lot de déracinés, d'handicapés, d'orphelins et de veuves, ont contribué à
gonfler le rang de tous ces besogneux.
Cette organisation de la mendicité, outre ses moyens matériels, obéit à une structuration rodée et hiérarchisée avec des leaders, des kapos et des besogneux avec à la clef, des recettes à faire pâlir les capitaines d'industrie les plus entreprenants : de 8000 à 10 000 dinars par jour et par mendiant ! Car c'est bien d'une profession ignoble dont il s'agit, même si bien sûr il ne faut pas oublier qu'il y a encore des nécessiteux qui s'abstiennent souvent de tendre la main et, s'ils s'y résignent, c'est en désespoir de cause. Les professionnels sont organisés en bande, transportés et ventilés par des réseaux maffieux ; ils agissent comme des employés modèles, structurés et soumis à des obligations professionnelles et même à une obligation de résultat ou de quota à atteindre. Dans ce ramassis, on ne peut, par exemple, ne pas remarquer à Alger et ailleurs, la présence de jeunes femmes avec des nourrissons marmonnant quelques litanies pour faire pitié. Cet étrange attelage «mère-bébé», à croire qu'il a été cloné pour la circonstance, s'essaime sur les voies de circulation. En fait, il n'est pas difficile d'observer que l'enfant porté n'est pas celui de la mendiante, dès lors qu'elle ne manifeste aucune affection particulière à son égard. Concernant aussi la mendicité des mineurs ou l'exploitation d'enfants et même si on est loin du Maroc où la mendicité infantile, qui bien que coutume ancestrale, est extrêmement gênante notamment pour le touriste qui se voit sollicité à chaque pas, il y a urgence absolue à intervenir devant ce péril auquel il faut opposer une tolérance zéro pour : 1. sauvegarder ces enfants de la rue, qui sont déjà stigmatisés par une image de déchéance, la leur et celle de leur exploiteur, avant d'avoir un peu de prise sur leur propre vie. 2. demander, ensuite, des comptes aux parents indignes, voire les déchoir de leur tutelle Un chantier sur mesure pour le gouvernement en général, et le ministre de l'intérieur en particulier ! La loi existe ; l'ordonnance nº 69-51 du 17 juin 1969 portant l'interdiction de la mendicité et du vagabondage stipule dans son article 1er «la mendicité et le vagabondage sont interdits sous quelque forme que ce soit, sur toute l'étendue du territoire», et dans son article 2 que « toute infraction est passible d'emprisonnement de 2 mois à 2 ans et en cas de récidive, la peine pourra être portée à 5 ans ». De plus, même si la loi algérienne criminalise la mendicité, le législateur ne doit pas être en reste concernant l'ampleur du phénomène et doit, plancher rapidement sur « l'exploitation de la mendicité et son organisation en réseaux » et combler ainsi le vide juridique en la matière. A ces mendiants locaux, s'ajoutent, également, des migrants étrangers qui s'adonnent « à la manche », dans les tramways, métro, cafés et tous les espaces publics ! Cela en devient agaçant. Notre pays, « l'appel d'air » aidant est de nouveau, assailli par des grappes d'Africains, majoritairement Nigériens qui ont élu domicile dans les rues. A croire que le mouvement migratoire, même s'il a connu des reflux en 2014 et 2015 à l'occasion d'opérations de retour enclenchées conjointement par l'Algérie et le Niger, et aussi en cette fin d'année 2016, reste malgré tout en croissance continue et s'installe dans la durée dans le pays ! Il ira même crescendo à l'approche de la belle saison. Les Algériens, de manière générale, ont éprouvé beaucoup de compassion envers ces étrangers qu'ils aident au mieux, non sans s'interroger, disons-le, sur l'étrange facilité avec laquelle ils ont atterris dans la capitale et les principales concentrations urbaines du pays. La multiplication des dispositifs de contrôle n'a pas, à l'évidence, réussi à juguler leur flux. Certains croient savoir que les migrants en provenance du Niger ne sont pas des réfugiés de guerre ou des sinistrés de la sécheresse mais plutôt des mendiants professionnels qui se livrent à cette activité depuis toujours dans leur pays, à partir de la ville d'Arlit. L'Algérie est, à l'évidence, leur nouveau terrain de chasse depuis qu'ils ont appris de la part de certains d'entre eux, revenus « fortune faite » au pays, que les Algériens sont généreux. Ils viennent en masse avec femmes et enfants. Pourtant, rien de la situation au Niger, actuellement, ne justifie ce déferlement de migrants sur l'Algérie. A exiger plus de fermeté aux frontières et demander, à minima, l'expulsion de tous ces Africains en situation irrégulière, il va se trouver quelques « humanistes » pour dire qu'il ne faut surtout pas le faire ! La grande majorité d'entre ces migrants n'a ni diplôme, ni formation encore moins un métier la rendant éligible au séjour régulier dans notre pays. Un certain nombre de ces migrants clandestins continue, pourtant, à séjourner dans le pays. Beaucoup travaillent clandestinement et constituent une force non négligeable dont profitent, essentiellement, les entrepreneurs privés, sans scrupules. Pendant ce temps-là, des secteurs comme l'agriculture et le bâtiment connaissent un ralentissement en l'absence d'une main-d'œuvre adéquate. Beaucoup de Subsahariens ont quitté la Libye en guerre et se sont retrouvés en Algérie avec l'espoir de décrocher «un contrat de travail». Le gouvernement pourrait faire l'effort de «régulariser» tous les Africains qualifiés qui expriment le souhait de rester en Algérie pour y travailler. Cela passerait par la révision des textes réglementaires concernant le séjour, la circulation et l'emploi des étrangers. L'initiative doit, toutefois, émaner du département concerné. Le gouvernement, pour le moment, continue de tolérer cette migration clandestine, entrecoupée d'opérations ponctuelles, d'arrestations et de reconduites aux frontières, signe manifeste qu'il n'est pas disposé à la régulariser. Les pouvoirs publics sont, nous dit-on, pour « un règlement global » de l'émigration clandestine à travers, notamment, le développement des économies subsahariennes et le renforcement de la stabilité interne des pays concernés. En conclusion, si l'on ne met pas le curseur sur la mendicité, notamment celle prise comme métier, avec ses raquetteurs et ses besogneux, pourra-t-on parler, décemment, de : 1. politique nouvelle de la ville, 2. d'investissement touristique ou globalement de développement économique ou encore social, 3. d'amélioration du cadre de vie en Algérie ? |
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