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Algériens par centaines ont encore marché dans plusieurs villes du pays et le
mouvement ne semble pas vouloir s'arrêter. Acteurs hétérogènes aux différents
visages parmi lesquels se faufilent des manifestants pas comme les autres,
heureux d'une opportunité qui leur offre un terrain propice pour tenter
d'affirmer sur le terrain une présence politique cadrée et connue. Le Hirak a bien plusieurs visages et le condensé de ses
exigences est si vague qu'il laisse échapper une évidente tendance à la
vacuité. L'erreur serait de croire que les mouvements de protestation des
vendredis et des mardis seraient des signes de colères isolées. Ils rejoignent
les sit-in journaliers aux portes des institutions et des administrations pour
réclamer une vie citoyenne différente où le logement et le travail occupent une
place prépondérante.
La pléthore des signes de la mal-vie qui se rejoignent et se confondent, est évidente. Qu'un automobiliste prenne sur lui de renverser un policier au cœur d'Alger n'est pas anodin et l'acte n'est pas isolé puisque d'autres bravades inconsidérées similaires se sont produites ailleurs dans le pays. Signes révélateurs d'une tendance suicidaire allant jusqu'à la culture de l'immolation par le feu. Des faits aussi graves ne relèvent pas seulement de l'incivisme, mais sont le témoignage dramatique d'une situation sans issue. Faire le pied de grue en protestant devant une mairie est un des nerfs du Hirak et chacun est mis en droit d'exiger une existence différente. C'est que les Algériens dans leur majorité portent le Hirak en eux et il n'indispose que ceux devenus nantis en s'abreuvant des hautes entourloupes que leur a accordées un système politique dépravé qui autorisait aux opportunismes variés de tendre les bras pour se servir. Les travers de la gouvernance ont depuis l'indépendance donné une piètre figure au sens du devoir en anoblissant outre mesure la signification du droit. La sacro-sainte légitimité historique n'a pas enfanté un patriotisme d'excellent aloi. Aujourd'hui, la revendication centrale de ceux qui marchent est d'appuyer le départ de ceux qui gouvernent le pays. Au nom d'un retour à une démocratie virtuelle et évasive, elle ne laisse filtrer aucun palliatif censé donner un visage nouveau au pays. A croire en définitive qu'en compagnie de l'actuel système, chaque Algérien, lui aussi, doit être soumis au départ. |
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