
Une
troisième vague de Corona serait-elle aux portes ? Rien n'est moins sûr. Mais
le temps étant à la prudence. Les signes ne trompent pas : la situation
épidémiologique en Algérie est vraiment inquiétante ces derniers jours, vu que
le nombre des cas contaminés est reparti à la hausse. Le mois du jeûne y est
sûrement pour quelque chose, dans la mesure où les Algériens s'adonnent, en
pareille circonstance, aux soirées festives et aux regroupements familiaux.
D'ailleurs, récemment, le président de l'Association algérienne d'immunologie
n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour déplorer le relâchement
injustifié des citoyens, depuis plusieurs mois déjà, face à la pandémie de la
Covid-19. Il met en évidence le peu de respect de l'obligation du port de
masque et de la distanciation sociale dans les espaces publics, les transports
en commun, les lieux du travail, etc. Mais qu'est-ce qui pousse les Algériens à
«je m'en foutisme» morbide, alors que, partout dans
le monde, les pertes humaines se comptent par centaines, et parfois dans
certains pays comme le Brésil, l'Inde, par milliers ?
Notre drame
en Algérie s'appelle : inconscience. Et face à l'inconscience, il n'y a qu'une
seule thérapie à trois variantes : la sensibilisation, la communication et
enfin la prévention. Sans cette dynamique préventive, il est fort à parier
qu'avec l'apparition du variant sud-africain, connu pour être très contagieux,
au même titre que le variant nigérian, non encore bien diagnostiqué par les
études scientifiques, il y aurait, peut-être, de gros risques sanitaires dans
les semaines à venir. Faut-il tirer la sonnette d'alarme?
C'est le cas de le dire, d'autant qu'avec la lenteur des campagnes de
vaccination, le manque de moyens et le peu de réaction des pouvoirs publics en
matière d'acquisition de ces vaccins, l'on serait probablement en phase
d'affronter une troisième vague de la pandémie, avec des dégâts humains
énormes. Cela est d'autant plus sérieux que notre système de santé est en-deçà
des attentes. C'est vraiment inquiétant! Nombre de
spécialistes sont unanimes sur le fait qu'une vaccination au ralenti favorisera
l'émergence de nouveaux variants meurtriers. Or, pour
accélérer le rythme des campagnes de vaccination, il va falloir remobiliser
davantage le personnel soignant à tous les niveaux avec suffisamment de moyens
(logistiques, financiers, et moraux), tout en renforçant en même temps l'achat
des vaccins. Tâche grandiose quand on sait le poids des freins bureaucratiques
dans un pays qui souffre d'un véritable problème de gestion à tous les paliers
de responsabilité. Les récents sit-in et mouvements sociaux du personnel de la
santé, à travers le territoire national réclamant leur prime de risque
exceptionnelle Covid-19 impayée depuis des mois en témoignent. Puis, l'Algérie
accuse aussi, déplore-t-on dans le milieu sanitaire, un grand retard dans
l'acquisition de quantités suffisantes de vaccins. Ce qui ne permet pas
d'atteindre l'immunité collective espérée. Preuve en est que la première
commande de vaccins était faite en janvier dernier, alors que les premières
commandes formulées par d'autres pays dans le monde l'étaient en juin-juillet
2020 !