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LA POUSSIÈRE SOUS LE TAPIS
par El-Houari Dilmi
 Déjà
éprouvés par le jeûne, la tension est montée d'un autre cran chez les Algériens
pris en étau entre la hausse vertigineuse des prix des principales denrées
alimentaires et la grève à Algérie Poste. Une grève déclarée «illégale» par la
justice, mais dont les causes ayant mené à son déclenchement sont non seulement
légitimes mais reconnues comme telles par la tutelle elle-même. Résultat d'un
cumul de problèmes qui datent de 2003 comme avoué par le ministre du secteur himself, le secteur de la poste, qui assure un service
public par excellence, a été carrément disloqué quand l'ancienne ministre du
secteur, actuellement en prison, a carrément dissous le syndicat d'entreprise
en 2017, en raison d'un conflit ouvert sur la gestion du gros matelas financier
des œuvres sociales. Un comité national préparatoire de la conférence élective
du syndicat de l'entreprise a été installé au pied levé pour «circonscrire
l'incendie».
Autre
argument à charge du ministre de la Poste et des Télécommunications est que
celui-ci, depuis son installation, savait qu'un tas de poussière était caché
sous le tapis, que la colère couvait chez les 26.000 postiers sans prendre les
devants pour éviter justement de se retrouver dans une situation impossible,
avec une grève «sauvage» déclenchée en plein mois de Ramadhan. Déjà que le
problème des liquidités persiste toujours contrairement aux déclarations
«officielles» et la cherté de la vie qui jette des pans entiers de la société
dans une paupérisation visible à l'œil nu, voilà que le quotidien délavé des
Algériens leur donne des cauchemars éveillés. Avec cette situation qui n'augure
en rien de l'avènement d'une Algérie que l'on veut «nouvelle», c'est tout le
gouvernement qui est interpellé pour mettre fin aux souffrances du peuple.
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