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Après les mises en garde de Belhimer: Paris «déplore» les critiques contre son ambassadeur

par R. N.

«La France a déploré, lundi, les critiques et menaces du gouvernement algérien à l'encontre de son ambassadeur qui ne reflètent pas, selon elle, la «qualité des relations bilatérales», selon une dépêche AFP.

La dépêche rapporte de larges extraits de l'entretien accordé par le ministre de la Communicati on et porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, au journal en ligne ?Arabic Post', et dans lequel il est interrogé «sur le fait que l'ambassadeur de France, en Algérie, François Gouyette, rencontrait fréquemment des chefs de partis politiques». L'AFP estime que M. Belhimer « a invité à mots couverts le diplomate à s'abstenir de rencontrer des opposants favorables à une transition démocratique, comme le préconise depuis deux ans le mouvement de protestation populaire du Hirak». «Je crois que l'ambassadeur de France ne ratera pas ces précieuses opportunités grâce à sa grande expérience et sa connaissance des limites et des règles de la pratique diplomatique, notamment en Algérie, qui, le cas échéant, n'hésitera pas à prendre les mesures nécessaires pour corriger la situation», a averti M. Belhimer, selon le site arabophone cité par la dépêche. «Nous déplorons ces différentes déclarations, qui ne reflètent ni la qualité de nos relations bilatérales, ni la dynamique de leur renforcement, soutenue au plus haut niveau par les autorités de nos deux pays», a répliqué la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. «Ces propos du porte-parole gouvernemental sont intervenus juste après le report d'un déplacement du Premier ministre français Jean Castex, prévu dimanche dernier à Alger, les autorités algériennes ayant jugé le format de la délégation française trop réduit par rapport aux enjeux de cette visite», affirme encore l'agence. Par ailleurs, un communiqué de l'ambassade de France à Alger rendu public, hier, affirme que l'Ambassadeur « n'intervient pas dans la vie politique algérienne, ni n'incite quel que parti que ce soit à adopter une quelconque position vis-à-vis des scrutins algériens». «Les échanges qu'il mène avec l'ensemble des acteurs du spectre politique algérien ont pour objectif le renforcement des relations bilatérales. C'est la mission de tout ambassadeur en poste. L'Ambassadeur François Gouyette la conduit dans le plein respect de la souveraineté de l'Algérie», ajoute le communiqué. A propos de la décision du parti présidentiel «La République en Marche» (LREM) d'ouvrir un «comité» à Dakhla, au Sahara occidental, la dépêche rapporte les déclarations de la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, selon laquelle: «La France soutient les efforts du Secrétaire général des Nations unies en faveur d'une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies». De son côté, la direction de la LREM a laissé entendre qu'elle ne reviendrait pas sur cette décision qui, selon elle, est une «initiative locale» émanant de «Français résidents dans cette ville». «Les instances nationales n'ont pas été consultées et il ne s'agit, en aucun cas, d'un signal ou message politique», a-t-on ajouté de même source, citée par la dépêche.