
«Nous sommes plus de 300 étudiants et
étudiantes algériens en Russie bloqués en Algérie à cause de la fermeture de
nos frontières», écrit leur représentant dans une lettre transmise à la presse
nationale.
«L'année universitaire a commencéì en septembre 2020 et depuis, nous avons pu
continuer nos études en ligne et avons fait preuve de sérieux et de
compréhension de cette situation, mais malheureusement nous avons étéì informeìs par les autorités
russes et nos universités que cela ne sera plus possible aÌ
partir du 8 février 2021, ce qui correspond au début du deuxième semestre de
l'année universitaire », affirme le représentant des étudiants algériens en
Russie, Hichem Djafar dit Djaker.
Dans sa lettre, il fait état des difficultés qu'affrontent ces étudiants pour
pouvoir poursuivre leurs études en Russie. Djaker
rappelle qu'au «début du mois de février, nous avions été reçus par un haut
responsable du ministère algérien des Affaires étrangères qui nous a recommandé
d'écrire au ministère de l'Enseignement supérieur ainsi qu'au ministère de
l'Intérieur et aussi à la présidence de la République». Il indique en outre que
«nous avions été reçus par un autre haut responsable du MAE qui nous a demandé
de lui fournir les justificatifs nécessaires qui prouvent que nous sommes des
étudiants en Russie, c'est ce que nous avons fait en date du 21/02/2021 ». Il
fait encore savoir que «de son côté, un des responsables du ministère de
l'Enseignement supérieur a transféré nos documents au MAE pour les envoyer à
l'ambassade d'Algérie en Russie, ce qui a été fait le 11/03/2021 ». Djaker affirme aussi qu'entre-temps, «nous avons sollicité
les responsables du ministère de l'Intérieur mais jusqu'à aujourd'hui nous
n'avons pas eu de réponse». Les étudiants ont, par ailleurs, été reçus au début
du mois de février par Karim Younès, le médiateur de
la République qui, dit leur représentant, «nous a promis de nous aider mais
jusqu'à aujourd'hui nous n'avons eu aucune réponse de sa part». Djaker note notamment que «depuis la fin du mois de mars,
la Russie a ouvert ses frontières à quelques étudiants étrangers venus de plus
de 30 pays, mais malheureusement notre pays, l'Algérie ne figure pas dans la
liste des étudiants étrangers qui peuvent rejoindre la Russie ». Entre autres
contacts et démarches entreprises par ces étudiants pour rejoindre leurs
universités en Russie, leur représentant écrit dans sa lettre que « nous avons
pris attache avec le ministère des Affaires étrangères russe pour tenter de
comprendre ce qui se passe, on nous a signifié qu'il n'y avait aucune
information sur l'Algérie et ont ajouté que tant que vos frontières sont
fermées avec les nôtres, il n'y aura pas de dérogations pour vous (nous les
étudiants algériens)». Ces derniers soulignent que «tous les jours, nous sommes
confrontés à des problèmes avec nos universités, des étudiants doivent
impérativement rejoindre leurs universités pour assister à des travaux
pratiques, d'autres pour passer des examens, aussi des étudiants en première
année de langue qui doivent apprendre la langue russe pour passer en deuxième
année et poursuivre leurs études, et d'autres qui sont en stage pratique au
sein des entreprises russes et qui doivent soutenir leurs thèses cette année ».
Les étudiants bloqués en appellent aux plus hautes autorités algériennes «pour
nous aider à trouver une solution à notre problème dont les conséquences
pèseront lourdement sur notre avenir». Ils se plaignent «d'avoir été délaissés,
sachant que d'autres étudiants algériens dans d'autres pays (France, Belgique,
Tunisie,...) ont pu rejoindre leurs universités sans problème, sans parler des
influenceurs (Youtubeurs, Instagramers,
Joueurs) qui, eux aussi ont voyagé le plus normalement du monde». Ils
interrogent alors «pourquoi cette inégalité? Ces situations de deux poids deux
mesures ? La vie et l'avenir d'un influenceur sont-ils plus importants en
Algérie que ceux d'un étudiant qui peut devenir un cadre de l'Etat et servir
son pays ?» Leur appel à l'aide est « des plus pressants et des plus urgents,
notre avenir en dépend étroitement », supplient-ils.