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![]() ![]() ![]() ![]() La pandémie
de corona est, semble-t-il, un cauchemar qui n'en finira pas de causer l'effroi
dans les cœurs. Selon le rapport de la Conférence des Nations unies pour le
commerce et le développement (Cnuced), la crise
sanitaire a fait perdre environ 10.000 milliards de dollars à l'économie
mondiale. Ce qui représente, approximativement, cinquante fois le PIB d'un pays
comme l'Algérie, deux cent cinquante fois celui du Cameroun et quatre fois
celui de la France. Face à ces pertes colossales, tous les pays ne sont pas
égaux, précise-t-on dans le même rapport. Cela dit, bien que les Etats les plus
riches investissent pour limiter la casse, ceux dont les finances étaient déjà
fragiles avant l'arrivée de la pandémie se confrontent aujourd'hui à de grandes
difficultés. En conséquence, alertent les experts de la Cnuced,
un ralentissement économique mondial, même léger, pourrait s'avérer fatal dans
les années à venir. La Banque mondiale estime, quant à elle, qu'un quart de
milliard de personnes supplémentaires tombent dans la pauvreté à cause des
conséquences directes de cette pandémie. Et la tendance étant malheureusement à
la hausse, faute de mesures économiques efficaces. Les pays en voie de
développement sont les premiers concernés par ce fléau ravageur. En Tunisie,
déjà au mois d'octobre 2020, 40% des entreprises d'artisanat ont déjà mis la
clef sous la porte, et environ 35% des PME sont menacées de faillite totale, ce
qui a engendré un chômage massif sans précédent. Au Liban, d'après le directeur
du principal hôpital public libanais qui s'est référé aux critères de l'OMS, le
pays est actuellement au niveau 4 : une épidémie incontrôlée, avec des
capacités supplémentaires limitées pour le système de santé. Englué dans sa
plus grave crise économique depuis des décennies, avec une dépréciation
historique de sa monnaie, une hyperinflation et des licenciements massifs, le
Liban voit la moitié de sa population vivre désormais dans la pauvreté. Au
Pérou, plus précisément à Lima, «les gens n'ont rien à manger. Il y a des
enfants qui ont faim», explique à un média étranger Fortunata
Palomino, une bénévole qui prépare la soupe pour 45
familles dans un bidonville au cœur de la capitale. D'où l'urgence de rétablir
la croissance mondiale qui devrait atteindre, selon la Cnuced,
4.7% à la fin de 2021, grâce à une forte reprise économique des Etats-Unis.
Pour rappel, Joe Biden propose d'injecter 2.000
milliards de dollars dans l'économie américaine, première mesure-phare prise
contre les effets de la pandémie depuis son investiture. Au total, ce nouveau
plan, ayant eu l'aval du Congrès au mois de février dernier, porterait à 5.200
milliards de dollars le total des mesures de relance budgétaire prises par
l'administration américaine depuis le début de la crise, soit près d'un quart
du PIB américain (21.345 milliards en 2019). Mais, comme les problèmes
d'inégalité d'accès aux vaccins entre pays riches et pays pauvres et
l'endettement de ces derniers persistent, il est fort à parier que l'effet de
croissance recherché par la Maison-Blanche ne serait pas atteint dans, au
moins, trois ans. Le retour à la normale semble, hélas, d'ores et déjà
compromis !
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