|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
La réforme du bac qui
devait commencer dès l'année 2020 et prendre sa forme finale dès cette année,
est un projet qui va connaître probablement un retard en raison de cette crise
sanitaire imprévisible.
C'est ce qu'ont affirmé des syndicats qui préviennent contre toutes réformes partielles que « nous refuserons d'emblée», nous dira Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste. Selon des informations relayées par des organes de presse et les réseaux sociaux, le ministère de l'Education compte adopter l'évaluation continue à l'examen du «baccalauréat», à partir de l'année prochaine sous la forme d'une fiche de synthèse. Certains ont affirmé que l'évaluation se fera en deux étapes, à partir de la deuxième année du secondaire, avec la réduction du nombre de jours des épreuves écrites au bac à 3 journées au lieu de 5 actuellement. Il a été même relayé que le ministère de l'Education a déjà réalisé une étude globale détaillée dans ce sens, en attendant que ce dossier soit validé par le gouvernement. Précisant que son adoption a connu déjà trois années de retard. Pour Messaoud Boudiba, rien n'est officiel pour l'instant. Et de s'interroger sur les personnes ou les responsables qui sont derrière ces déclarations. Ce qui est pourtant sûr, dit-il, aucune information officielle n'est parvenue aux syndicats. En expliquant que l'ensemble des syndicats de l'éducation ont été destinataires en août dernier d'un avant-projet de réactualisation et de réforme des programmes ainsi que la réforme du baccalauréat. Les syndicats ont été invités à faire une évaluation, à établir un diagnostic pour soumettre des propositions sur la réforme du système éducatif d'une façon globale et sur la réforme de l'enseignement du secondaire et l'examen du baccalauréat. Toutes ces questions devaient selon la tutelle être débattues lors des assises nationales qui devaient être organisées par le ministère de l'Education. Et notre interlocuteur de souligner que « le débat national sur la réforme du système éducatif n'a pas encore eu lieu, en raison de la crise sanitaire imprévisible du coronavirus» et que «les priorités aujourd'hui se situent ailleurs, notamment avec cette conjoncture assez exceptionnelle, je ne pense pas que des assises seront organisées vu la situation actuelle». En se montrant catégorique, le porte-parole du Cnapeste a affirmé que son syndicat est contre toute réforme « partielle ». Et d'insister : « La réforme du bac doit répondre à une stratégie globale du système d'enseignement du secondaire en concertation avec le partenaire social et les enseignants. Il faut éviter la précipitation ce qui nous éviterait de commettre ou de tomber encore une fois dans les erreurs du passé ». Zoubir Rouina, président du Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (CLA), se dit pour la réforme de l'examen du baccalauréat, notamment la réduction du nombre de jours à trois jours au lieu de cinq actuellement. Mais, dit-il, « tous les changements doivent se faire dans un cadre organisé avec la concertation de tous les acteurs concernés ; on doit poser d'abord un diagnostic précis pour mettre le doigt sur les véritables problèmes ». Et d'affirmer que « la situation sanitaire que connaît le pays et le monde entier d'ailleurs nous a imposé d'autres priorités ». Pour lui, la réforme de l'examen du baccalauréat est un dossier consistant qui «comprend la réforme du système de l'enseignement du secondaire, l'enseignement technique et le baccalauréat professionnel». « C'est un dossier qui doit être débattu dans le cadre des assises ou lors d'un débat national avec une analyse détaillée et un diagnostic préétabli». Or, dit notre interlocuteur, cela n'est pas possible aujourd'hui notamment avec cette crise sanitaire. « Aujourd'hui, il y a beaucoup de pressions pour à la fois terminer le programme et permettre aux élèves une meilleure assimilation des cours, notamment avec le nouveau volume horaire. Personne ne sait combien de temps va durer cette situation. Les enseignants sont sous pression, avec un volume horaire important pour eux, l'urgent aujourd'hui est le recrutement d'enseignants et d'essayer de tirer profit de cette situation qui nous a imposé le système de groupes avec un nombre d'élèves réduit ne dépassant pas les 22 par séance». «On doit d'abord analyser ce système qui nous a été imposé par la conjoncture pour le développer ou pour revoir certaines failles, pour aller après vers des analyses plus poussées dans la réforme de l'enseignement du secondaire et la réforme de l'examen du baccalauréat, dans un cadre de concertation nationale», conclut notre interlocuteur. |
|