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Aïn El Turck: Ambiance particulière durant un week-end ensoleillé sur les plages

par Rachid Boutlelis

  Fuyant la claustration dans le béton, suintant l'humidité dans les sordides cités-dortoirs d'Oran où des couvertures puant les corps mal lavés et les pieds sont benoîtement étendues sur ce qui reste des rampes d'escaliers et le stress enfanté par le confinement, nombre de familles ont exploité les bonnes conditions météorologiques, caractérisées notamment par une certaine hausse de la température, qui se sont manifestées en début de week-end pour prendre d'assaut les plages de la contrée d'Aïn El Turck. Certaines d'entre elles ont concocté des bivouacs dans les zones boisées ceinturant la zone englobant le village Cap Blanc et la petite localité de Madagh, dans la daïra de Boutlélis. En effet, l'apparition du soleil et ce, après plusieurs jours de pluie, de vent et de grisaille, c'était l'occasion rêvée pour une sortie d'oxygénation au bord de la mer l'intervalle d'un après-midi pour beaucoup de familles et des groupes de jeunes. Du coup, c'est une ambiance particulière qui a régné au cours de ce week-end ensoleillé sur les plages jalonnant la côte d'Aïn El Turck où l'air iodé s'est mélangé avec les relents provenant des barbecues.

La zone englobant le site des Andalouses, Bomo Plage, les lieux-dits la Grande Plage, l'Etoile et leurs alentours immédiats, de par la beauté de leur paysage, ont constitué le point de ralliement de nombreuses familles venues de différentes zones de la capitale de l'Ouest et ses localité limitrophes. Certaines d'entre elles ont exploité cette occasion en entamant des prospections pour une éventuelle location dans cette contrée et ce, pour les prochaines vacances scolaires de la période hivernale. Un changement d'environnement à même de permettre aux enfants de récupérer afin d'être disposés à entamer dans de bonnes conditions morales la deuxième boucle de leurs études, a en fait constitué le principal argument mis en avant par les pères de famille, abordés à ce sujet par Le Quotidien d'Oran. Ces derniers justifient, en effet, presque à l'unanimité, l'importance d'une sortie sur ce littoral pour leur progéniture et ce, pour pouvoir faire face dans de bonnes conditions aux épreuves qui ponctueront un programme scolaire impacté par la crise sanitaire.

« Mes enfants ont grandement besoin de souffler car ils sont stressés par le spectre de la pandémie de Covid-19 qui plane sur les têtes depuis une année. Une balade sur la côte en cette période de l'année ne pourra que leur faire du bien », a commenté avec humeur l'un de nos interlocuteurs. Toujours est-il que cette contrée n'a pas été la seule destination préférée pour les familles oranaises durant ce week-end ensoleillé. En effet, l'immense étendue boisée surplombant la mer, située à cheval entre la zone frontalière délimitant la daïra d'Aïn El Turck à celle de Boutlélis, a également été le point de chute pour nombre d'amoureux de la nature. Cette escale privilégiée pour les adeptes du bivouac, qui tire son originalité de l'extrême beauté naturelle de ses paysages et s'étend aux confins de la daïra de Boutlélis, a aussi attiré un grand nombre de familles venues d'Oran et de ses communes limitrophes relevant de la wilaya d'Aïn Témouchent. Des dizaines de véhicules ont en effet emprunté la route sinueuse serpentant au pied du mont Murdjadjo pour accéder à ce magnifique lieu, embaumé d'un mélange de végétation, d'air iodé et boisé à merveille, qui surplombe une crique en forme de fer à cheval façonnée par la nature.

Dans une ambiance conviviale, les familles se sont installées à l'orée des petites forêts pour goûter, l'espace d'un après-midi ensoleillé, aux plaisirs que procurent des moments d'évasion, loin de la pollution et du vacarme prévalant dans la grande ville. Elles sont nombreuses celles qui ont fait profiter leur progéniture des bienfaits de cette sortie en plein air. Les relents provenant des grillades concoctées par ces campeurs occasionnels ont taquiné aussi l'odorat des automobilistes de passage. Les zones boisées ceinturant en grande partie la région de Madagh, qui sont fort heureusement épargnées par la bidonvilisation et le béton, ont constitué les lieux d'escale l'espace d'une demi-journée ensoleillée à proximité de la mer. Notons aussi que les patrouilles de la gendarmerie nationale qui effectuent régulièrement des rondes dans ces lieux et l'installation de leurs barrages de contrôle routier, ont contribué grandement au climat de sécurité qui a prévalu durant le week-end dans cette région. Des plaques d'immatriculation de plusieurs wilayas de l'ouest du pays ont été relevées sur les dizaines de véhicules ayant emprunté la RN 2 reliant Oran à Aïn El Turck au cours du week-end, avec le retour du beau temps. L'ambiance particulière qui a prévalu sur les plages de la contrée d'Aïn El Turck a commencé à s'estomper, couvre-feu oblige, un court intervalle de temps avant 20 heures. Les goélands ont aussitôt réinvesti les lieux en poussant leurs cris légendaires tout en picorant et en se disputant les restes de victuailles abandonnés par l'incivilité qui a réduit le littoral d'Aïn El Turck en peau de chagrin.