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2- Dans la
comptabilité nationale sont omis la fraude, le manquement à l'impôt, la
corruption, l'économie informel et autres crimes tels les détournements de
fonds. Tous les revenus ne sont pas des revenus de production. Toute la
comptabilité nationale est à revoir.
La comptabilité nationale confond l'extraction de la rente avec les « revenus » au lieu de décrire l'économie actuelle comme étant divisée en deux branches : un secteur productif et un secteur de prédation ou de captation de rentes. Le secteur de la finance, de l'assurance et de l'immobilier extrait les intérêts et les rentes de l'économie de production et de consommation. Cette distinction étant essentielle pour les économistes classiques. Les statistiques traitent le secteur de la finance, de l'assurance et de l'immobilier comme s'il créait réellement un « produit », et non comme s'appropriant de la richesse. Un format de comptabilité plus réaliste permettrait d'isoler les activités prédatrices à somme nulle pour quantifier la rente économique, de sorte que le revenu de prédation puisse être intégré à la base d'imposition. Mais le courant académique mainstream a relégué ce concept aux oubliettes de l'histoire. Cela a permis aux intérêts financiers de remplacer les gouvernements élus démocratiquement et de monopoliser eux-mêmes les fruits de la croissance économique, laissant la vraie économie se débattre dans l'austérité. 3- Les revenus de prédation existent Les revenus de quiconque sont comptabilisés comme le paiement d'une contribution au produit intérieur brut (PIB). Les charges payées au secteur FIRE (Finance, Assurance, Immobilier) sont comptabilisées dans le PIB et non comme des transferts d'argent prélevés sur ce que l'économie produit et gagne. 4- La propriété et la gestion publique sont plus efficaces que la privatisation L'investissement public dans les infrastructures a été le principal levier de la formation de capital depuis des temps immémoriaux. Au lieu de chercher à réaliser un profit sur cet investissement, les Etats subventionnent les prix pratiqués pour les services d'infrastructure de base afin de rendre l'économie plus compétitive. Ils sont censés aider le secteur privé à fonctionner de manière plus rentable, et non faire des bénéfices. Les monopoles les plus critiques sont ceux que les Etats ont longtemps gardés dans le domaine public : les routes et autres transports de base, la poste et les communications, la recherche et le développement, la santé publique et l'éducation. Leur privatisation augmente les intérêts et autres rentes, les salaires et les primes de dirigeants, tout en offrant des possibilités de s'emparer de rentes exorbitantes. Utiliser ces secteurs comme des opportunités pour extraire la rente économique et la payer sous forme d'intérêts et de frais financiers est le rêve des kleptocraties financières. L'objectif est d'obtenir des plus-values, avec des avantages fiscaux qui inversent les réformes de l'ère progressiste. L'offre et la tarification des transports, des communications, de l'eau et de la santé publique sont en grande partie responsables des différences de coûts au niveau international. Pourtant, nulle part dans la théorie du commerce du «marché libre», ce rôle de l'investissement public n'est pris en compte dans les ratios des coûts comparatifs ou l'analyse des coûts absolus. Dans leur calcul des débits et des crédits, les comptabilités nationales n'enregistrent pas la formation de capital (infrastructure publique) par l'Etat comme un actif. 5- La rente économique est non gagnée et n'est pas un profit industriel La rente économique est pour l'essentiel un impôt privé (un surplus non gagné). Cela est particulièrement clair dans le cas des monopoles qui cherchent à privatiser les infrastructures publiques dans le but de tirer une rente. Les principales infrastructures en Algérie que l'on cherche à monopoliser comprennent la terre, l'eau, les droits miniers, les droits aériens, les communications et tout le secteur de la télévision et de la radio. Ces actifs sont fournis par la nature sans coût. L'appropriation de ces actifs est le résultat de lois (littéralement un privilège) les transformant en propriété privée avec le droit de percevoir une rente. Dans le domaine de la technologie, les titulaires de brevets pharmaceutiques, de voies de transport, de technologie de l'information et les détenteurs de droits d'auteur extraient des rentes similaires à ceux des péages d'autoroutes. Leur «droit de propriété» prend la forme d'un point d'étranglement juridique destiné à refuser l'accès aux besoins de base et aux technologies clefs. L'objectif de ces brevets et «droits» est de permettre à leurs propriétaires d'agir comme les propriétaires d'un domaine de la connaissance scientifique. Le président Abdelmadjid Tebboune a parfaitement compris, en tant que professionnel de la chose publique ayant à son actif plus de 50 ans d'exercice et d'expérience dans l'administration politico-économique, que la rente économique existe également dans la sphère financière. Les Etats qui versent des intérêts aux détenteurs d'obligations au lieu de créer leur propre monnaie payent in fine un tribut pour avoir renoncé à la fonction de battre monnaie, c'est-à-dire la création monétaire de l'Etat. De même, payer des intérêts hypothécaires aux banquiers pour un crédit destiné à l'achat d'un appartement a le même effet que le paiement d'une taxe, en ce qui concerne l'acheteur d'un appartement. C'est pourquoi, les banques privées étrangères veulent monopoliser le privilège de la création de crédit et bloquer les initiatives bancaires publiques. C'est aussi la raison pour laquelle le secteur de la finance, de l'assurance et de l'immobilier (secteur FIRE : Finance, Insurance and Real Estate) cherche à gouverner de facto l'économie et à privatiser le domaine public, soutenu par leurs agents dormants agissants pour compte, présents et disséminés dans toutes les organisations de l'Etat algérien. Nos services d'intelligence économique brillent par leur absence créant un vide qui laisse libre cours aux agissements de la DGSE française et à ses affidés occidentaux et américains dont la mission est de démanteler notre économie nationale en identifiant et en influençant toutes les filières décisionnelles des opérateurs économiques algériens (publics et privés) pour s'accaparer de façon léonine et imméritée des parts de marché sans AAO, privilégiant le lobbying politique, les réseaux d'influence et le gré à gré (spécialités françaises confirmées par la récente sortie de l'espion économique Xavier Driencourt dans le journal Le Figaro, connu pour être un aigri néocolonial et factotum de l'Etat profond français). Ainsi, notre économie nationale se trouve dégarnie, sans digue et sans surveillance. La nature essentiellement publique des privilèges légaux d'extraction d'une rente est ce qui fait une sorte d'impôt. Les rentiers visent à prélever des frais pour l'accès à des biens assignés par l'Etat. Mais contrairement à l'investissement dans les infrastructures publiques, qui vise à minimiser les coûts des services publics de base (comme les soins de santé et la création d'argent), la privatisation des infrastructures publiques, des droits de brevet, des connaissances scientifiques et des ressources naturelles pour l'extraction de rentes vise à maximiser la structure des coûts de l'économie afin d'en tirer davantage pour le secteur de la rente et pour la classe des rentiers. Ces charges ne reflètent aucun coût de main-d'œuvre ou d'entreprise réel et ne sont donc pas de nature à générer des profits industriels. Tous les pays devraient avoir accès aux découvertes scientifiques, car la technologie est un bien universel et commun de la civilisation. C'est pourquoi, la plupart des privilèges de monopole et certains droits de brevet pour des innovations fondamentales accordées par nations individuelles ne devraient pas bénéficier d'une protection juridique en vertu du droit international (par exemple, les produits pharmaceutiques de base, la science et la technologie). Un bon exemple serait de verser par subsidiarité dans le domaine public les découvertes résultant de la recherche fondamentale des instituts ou hôpitaux nationaux de la santé. 6- La crise financière de septembre 2008 n'a pas été une crise de liquidités temporaire mais a résulté de l'insolvabilité des banques suite à des prêts imprudents et frauduleux. Une banque est en crise de liquidités lorsque le crédit est gelé. Le problème dans ce cas vient d'un choc économique global, et non de prêts bancaires qui seraient systématiquement mauvais. Le gel empêche temporairement les banques de faire face aux retraits en vendant leurs hypothèques et autres prêts, de sorte que les Banques centrales fournissent des crédits pour surmonter la tempête. Cependant, elles sont censées appliquer un taux d'intérêt suffisamment élevé pour dissuader les banques d'emprunter pour spéculer. Cette règle n'a pas été suivie en 2008. Dans ce cas, il faut punir les dirigeants des banques privées pour les prêts frauduleux et que la Banque centrale ne banalise pas une crise en la présentant comme une crise de liquidités. Les Banques centrales traitent les prêts hypothécaires comme fondamentalement sains et prétendent que l'économie pourrait revenir à la solvabilité en renflouant les banques. L'histoire racontée était que des taux d'intérêts bas permettraient aux banques de recommencer à prêter, avec un nouveau levier d'endettement suffisant pour faire monter les prix de l'immobilier afin que les préteurs hypothécaires puissent éviter de subir une perte. L'expérience prouve le contraire, que l'économie s'en sort endettée et que l'effet escompté ne s'est pas vérifié qui était de permettre aux banques de se sortir de l'insolvabilité en accordant des prêts à des taux majorés. Les prêts non destinés à l'économie réelle (production nationale matérielle) contribuent à gonfler les prix des actifs, et non pour relancer l'emploi et les salaires. Le fardeau de la dette ne sera jamais soulagé. Une fausse croyance stipule qu'un crédit quasi gratuit de la Banque centrale aide l'économie à «emprunter pour se désendetter», en prêtant aux familles pour faire remonter les prix des logements, ce qui garantit les prêts hypothécaires. La réalité est autre, cela a imposé une déflation par la dette (effet Irving Fischer) à ces ménages tandis que les banques rentières privées devenaient le secteur le plus rentable de l'économie. 7- L'augmentation de la masse monétaire ne fait pas gonfler le niveau général des prix. Le remboursement des dettes n'est pas facilité par l'augmentation des salaires et des revenus. Quand le secteur public est faible et non dominant, la Banque centrale sert les intérêts des banques commerciales et le secteur financier, et leur fera bénéficier les assouplissements quantitatifs qui gonflent le marché des prêts hypothécaires (et donc des prix de l'immobilier) et des obligations détenues en très grande majorité par les 1% les plus riches. Cela fait augmenter le prix des actifs, et non les salaires ou les prix à la consommation. Obliger les 99% à payer pour ces actifs plus chers comprime le budget de la plupart des ménages et dégonfle les dépenses de consommation dans l'économie de production et de consommation. Les taux hypothécaires n'ont pas baissé autant que les coûts de l'emprunt aux banques et dont les bénéfices grimpent en flèche. L'objectif de cette politique est l'inflation du prix des actifs. A suivre *Docteur en Physique - DEA en Economie |
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