Installées au courant de la
semaine écoulée, les deux commissions de daïra chargées de la mise à jour du recensement
des familles du vieux bâti et des bidonvilles entament depuis hier des sorties
à travers les secteurs urbains de la commune d'Oran. Selon des sources proches
de la commune d'Oran, la première commission s'attelle à recenser les familles
des immeubles classés rouge, alors que la seconde commission se charge de
recenser les habitants des bidonvilles. L'opération a été lancée à partir de la
commune d'Oran pour toucher ensuite l'ensemble des communes de la wilaya. La
semaine dernière, le wali d'Oran avait installé les deux commissions et ce en
prévision des prochaines opérations de relogement. Ces dernières, ont la charge
de recenser les familles habitant les immeubles menaçant ruine et classés rouge
dans la circonscription de la commune d'Oran et validés par le C.T.C. pour la
première commission. Pour ce qui est de la deuxième, elle aura la
responsabilité de mettre à jour le nombre des familles qui habitent les
bidonvilles. Les deux commissions sont composées des représentants de la
Gendarmerie nationale, la Sûreté nationale, la Protection civile, la commune
d'Oran, la direction du Logement et l'Office de la promotion et de la gestion
immobilière. Les commissions vont actualiser le recensement réalisé en 2007
portant sur les habitations et les familles résidant dans des logements
précaires. Le wali a indiqué que des enquêtes sur les constructions précaires
et le recensement des familles résidant dans les immeubles menaçant ruine
seront effectuées sur le terrain. Des fiches relatives à chaque habitation précaire
seront élaborées et les dossiers seront transférés à la commission de daïra
pour d'éventuelles opérations de relogement.
Le patrimoine de la ville
d'Oran, particulièrement les vieux quartiers, connaît une situation alarmante
par le fait de la vétusté très avancée. La pluie et les vents violents qui ont
frappé la région il y a quelques jours n'ont fait qu'accentuer le danger et ont
provoqué des effondrements partiels dans plusieurs d'immeubles. M. Djari, wali d'Oran, a indiqué que près de 650 immeubles
menaçant ruine, classés rouge suite aux expertises effectuées par les équipes
du Centre techniques des constructions (CTC), sont toujours occupés. Ces
immeubles sont répartis sur neuf délégations communales du chef-lieu de wilaya,
à l'instar de Sidi El Houari, d'El Emir, de Sidi El Bachir, d'El Hamri, d'El Mokrani, d'El Maqarri et d'Ibn Sina. Ces
bâtisses représentent un danger pour quelque 18.000 familles qui les occupent.
Le premier responsable de l'exécutif a déclaré la semaine passée que ces familles
seront prises en charge au fur et à mesure dans le cadre des opérations de
relogement en fonction de la disponibilité des logements et ce par ordre de
priorité. En effet, le nombre des bâtiments vétustes ne fait qu'augmenter, par
conséquent la sécurité des biens et des personnes risque de ne plus être
assurée. La majorité des quartiers d'El Bahia est menacée par le risque des
effondrements. Ces bâtiments ont connu de nombreux effondrements partiels au
cours des dernières années. Des habitations sont menacées de s'effondrer à tout
moment. Plusieurs actions ont été mises en place pour faire face à cette
situation, notamment le relogement des familles, l'éradication des immeubles
menaçant ruine et la réhabilitation du vieux bâti. Depuis 2014, près de 36.000
familles sinistrées ont été relogées. De son côté l'OPGI a lancé des travaux de
réhabilitation de 600 immeubles scindés en plusieurs tranches. Aussi, près de
40.000 logements, toutes formules confondues, en cours de réalisation dans la
wilaya d'Oran, seront attribués à leurs bénéficiaires par étapes au courant de
2021. Pour rappel, le recensement effectué en 2007 a conclu que pas moins de
13.000 bâtisses de la ville d'Oran menacent ruine.