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«Tout
homme persécute s'il ne peut convertir. A quoi remédie la culture qui rend la
diversité adorable». Émile-AugusteChartier (1868-1951)
philosophe.
Le monde et l'Amérique ont fait leur adieu à TRUMP sur fond de division, de confusion et d'extrêmes tensions. Mais, contrairement aux prémonitions des non-initiés, l'establishment, Démocrates comme Républicains, l'a eu à l'usure, aidé certes par son non-conformisme, et compte l'achevermême après son mandat. C'est une procédure d'impeachment, une deuxième historique, qui tend plus à l'éloigner des élections de 2024 qu'à le condamner. C'est un message à tous ceux qui voudraient, inopportunément, franchir la citadelle des nantis de père en fils, de cette éliteaméricaine, profondément endogame, déconnectéedu monde réel. En fait, ils ne lui ont jamais pardonné sa victoire, lui qui n'en faisait pas partie. TRUMP s'en va mais pas le TRUMPISME, ceux qui disent que Donald TRUMP a divisé les Américains se trompent lourdement, l'Amérique a toujours été divisée et pas uniquement en période d'élections. Mais cela n'est pas de nature à empêcher les Etats Unis d'être une puissance mondiale, de consolider sa position comme telle et d'espérermaintenir le cap de l'américanisation du monde pour encore longtemps. Aussi loin qu'on peut revenir en arrière, l'histoire nous a professé qu'un Royaume divisé suscitait les appétits. A examineravec minutie, plus maintenant. La division est le lot quotidien de toutes les nations, de tous les groupes humains et à toute époque. Joe BIDEN, nouveau Maitre de l'Amérique et du monde, donne le ton et s'inscrit dans un sillage aussivieux qu'improductif, il ambitionne de rassembler les Américains. Alors que tout le monde manipule tout le monde à travers l'exploitation machiavélique de la notion médiatique de «temps de cerveaudisponible», il est souhaitable qu'on revienne ici sur des choses plus humaines, moins calculatrices, qu'on parle, aussi, un peu, de «temps de cœur partagé». Les politiques de tout bord, toutes nations confondues, en tout temps et particulièrement en temps de crise, usent et abusent de la nécessité de faire front en interne pour parer aux dangers qui menaceraient le Pays. En cela tous manquent d'imagination, tous brandissent la menace, la peur et l'étranger. Si la consolidation du front interne reste une constante pour préserver les intérêts de la nation, les moyenset le moment de l'ériger, doit obéir à des codes de fonctionnementparticuliers, qui restent peu maitrisés par nos politiques. Heureusement, aussi bien le peuple américain, que le peuple algérien, n'ontbesoin, le moment venu,ni d'un appel pour faire front uni, ni d'un examen de la légitimité de celui qui le lance. Vient le temps des questionnements qui permettent de ramener le débat sur des terrains autrement plus intéressants : Qu'est-ce qui peut séparer les hommes ? Qu'est ce qui peut les diviser et multiplier leurs différends ? Qu'est ce qui peut les rapprocher, ou mieux, les unir ? La Société des hommes est une organisation d'une complexité déconcertante, les lectures traditionnelles, qui restreignent les comportementshumains àdes invariants implicites, suggérant une sorte de constance,inconvenante, dans le temps et dans l'espace, nous conduisent à nourrir peur et éloignement, àconsidérer le passé plus que le présent et à complètement négligerle futur. Par des consensus permissifset des dissensus contraignants, nous nous imposons, les uns les autres,des idéaux qui ne sont ni partagés ni communs. Nous confondons d'une part, séparation et division, rassemblement et union et,d'autre part, valeurs et intérêts. Derrière le rassemblement il y a le suivisme, le ralliement sans le mot et l'immobilisme, l'union, appelle la conviction, la dignité et l'interaction. Les récits de domination, fussent-ils divinement exécutés, ajoutent illégitimité au manque d'esthétisme des politiques qui tentent d'alimentertantôt parcellisation tantôt rassemblement, et de prolonger, indéfiniment, incompréhension, fracture et différends. Il est temps, dans une visée continuellement en devenir, de croiser les regards et les expériences, de concilier l'individu et le collectif et de favoriser la culture à la nature. L'homme qu'on pensait sociable par nature ne l'est vraiment que par culture. Il doit faire l'effort, en s'abreuvant du droit à l'altérité, des bienfaits de l'altérité, pour apprendre à vivre avec l'autre. Contrairement à la religion, à la dimension identitaire, aux liens du sang, de lieux et de territoires, qui sont autant de facteurs de division que d'union au gré de leurs initiateurs, la culture, elle, semble constamment rechercher l'autre à travers soi, contextualiser pour comprendre l'autre, semble défier pour faire mieux ensemble. La culture me parait berceaux de la construction de valeurs, de codes communs et de vivre en semble en fin de compte. La culture nous rapproche des idées, des choses et des autres, elle crée un sentiment d'appartenance sans trop nous verser dans l'isolement, parfois même dans l'exclusion. La culture est un mode de vie, une façon de penser et d'agir qui nous force à l'optimisme, qui nous encourage à vivre pleinement notre univers en le réinventant, continuellement, pour nourrir le feu de l'appartenance, et stimuler le sentiment de la fierté de faire partie. Pour faire culture commune, nous ne sommes ni obligé de définir la culture ni de la limiter, elle est ce qu'on est «après avoir tout oublié». Cet oubli, justement, nous débarrasse des aprioris et des construits intellectuelsinachevés induits par l'incomplétude cognitive dont on est victime. Cet oubli, toujours, nous conforte dans ce qui nous rapproche au-delà de nos différences, ce qui nous rassemble au-delà de nos différends et finalement ce qui nous uni au-delà de nos intérêts. Nous avons ,collectivement et individuellement, une responsabilité à assumer et un rôleà jouer dans la construction, d'une part, d'un idéalhumain et un horizonfédérateur et des codes de lecture de la diversité qui rapproche au lieu d'éloigner et, d'autre part, des outils d'appréciation du comportement de l'autre par le truchement de paramètres dynamiques, basés sur le contexte pour repenser les modes relationnels de coordination sociale. Faute de quoi, le rejet primera sur l'acceptation et le renforcement du vivre ensemble attendra longtemps ou ne verra jamais le jour. |
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