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«De quoi sera faite l'Algérie
de 2017 ? Son économie, sa politique, surtout interne, et sa stabilité ? Autant
d'événements qui nous préoccupent et qu'au risque d'un changement vers le bas,
l'on préfère, résignés, un statu quo a minima qui préserve notre quiétude et
notre pain de tous les jours à un changement aux conséquences non calculées qui
nous jettera dans bien d'autres périls».
Une année s'en va et une autre pointe du nez, 2016 fut, à la fois, une année relativement paisible et agitée, mais face au cumul de problèmes et d'alertes que le gouvernement semble ignorer, on craint le pire sans le vouloir espérer vraiment. Toutes les boules de voyance pour l'Algérie de 2017, une année très secouée. Le front social va devoir subir de fortes turbulences. Provoquées par l'effet conjugué de la tant polémique LF 2017, ainsi qu'une gestion de la chose publique, en deçà du niveau requis et qui restera piégée par une mentalité rétrograde, otage du clanisme, l'ethnicisme et du régionalisme, qui affichent à peine le nom surtout, dans les moyens et bas niveaux des responsabilités. Plus que jamais, «le sidi hbibi dellali» imposera sa loi dans cette gestion chaotique qui déshabille Pierre pour habiller Paul. L'État, ne pouvant plus assurer sa fonction sociale, se retrouvera entre deux choix difficiles : aller de l'avant dans sa politique d'apaisement social. Distribution de logement social, dispositifs Ansej, Cnac, Angem, du pré-emploi et de la politique du rafistolage, etc., avec le risque d'accélérer encore plus l'érosion financière, à l'heure d'une baisse spectaculaire du prix du baril. Le taux de pauvreté parmi les Algériens, jalousement gardé jusqu'à présent, dépassera un seuil dangereux pour la paix et la stabilité sociale. L'Algérie va devoir faire face aux conséquences de ces choix économiques et financiers irréfléchis. Choix qui, au lieu d'être soumis à des institutions ou des centres d'études algériens spécialisés, sont souvent imposés et défendus becs et ongles par certains individus, qui roulent seuls sur une voie prioritaire, celle de leurs propres intérêts, pour ne pas dire autre chose. Tous les astres prédisent des changements profonds dans la structure même de la gouvernance de notre pays. Changements que le président Bouteflika va devoir opérer, après avoir fait un constat de la réalité de l'échec de cette gestion qu'opèrent en son nom, lieu et place, certains de ses subordonnés. Ce dernier qui, au début de sa carrière, eut besoin de tout le monde. Dans cet élan de captation politique tous azimuts, sans filtre, des professionnels de l'opportunisme politique firent surface. Tels des vautours qui attendaient au festin le tour, ils coururent pour le soutenir mais ils ne soutenaient, finalement, que leurs propres intérêts. Ainsi, des arrivistes, des cupides, des charognards se sont vite installés à tous les niveaux des responsabilités, de l'administration et des structures politiques de ce pays. Ceux-là mêmes qui mèneront les choses à un niveau de dégradation, de pourrissement et de désorganisation de l'État lui-même. A tel point que le marasme social en sera à son comble chez les Algériens. Bien qu'il soit très difficile de déloger tout ce beau monde des positions acquises, auxquelles ils n'auraient jamais pu y accéder sans ce jeu de circonstances et d'allégeance contaminé. Ces énergumènes mangent à tous les râteliers et dansent sur tous les pas de musique. Ils causeront, finalement, plus de tort à l'image du président Bouteflika que l'hypothétique soutien qu'ils sont supposés le lui témoigner. Si ce dernier ne purge pas les organes de l'État de cette crasse, il arrivera le jour où les Algériens ne se souviendront de Bouteflika qu'à travers ces hideux, ces intrus anonymes de la politique qui ont contaminé tous sur leur passage et finiront par contaminer même sa mémoire. Des courants antagoniques qui, jusqu'à présent, se sont confrontés en catimini ou par voix interposées, le feront, désormais, directement sur le ring. La polarisation, toutes catégories confondues, se fera de plus belle. Des conflits de diversion de nature à nous tenir, encore une fois, occupés des vraies questions que nous pose le développement de notre pays. Poussées par certains, des voix qui se sont tues après réhabilitation de tamazight et sa «constitutionnalisation», reprendront du ton et de la vigueur, sous d'autres intitulés et tenteront, encore une fois, à mettre le pays en otage de questions qui ont toujours fait l'unanimité chez l'ensemble des Algériens. Bouteflka, cet homme âgé et malade, aura beaucoup de mal à consolider ce qu'il a bâti jusqu'à présent, l'apaisement, la sécurité et la concorde entre les Algériens, surtout entre islamistes, laïcs et ultra-berbéristes. Mais je ne peux achever ce récit de craintes sans une note d'optimisme et d'espoir, car ce pays recèle de capacités étonnantes, je dirai presque même surnaturelles, à se régénérer, à guérir. L'Algérie sortira du gouffre que certains travaillent, sournoisement, pour l'y faire basculer. Tel un phénix, l'Algérie renaîtra de ses cendres, quand bien même les années passeront et les vies se consumeront. Que Dieu préserve notre pays ! |
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