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Après le
jugement du président de la République à propos du médiocre travail du
gouvernement, les membres du gouvernement sont à nouveau recadrés par le
Premier ministre. Non pas sur le plan du travail, là, mais sur une question non
moins importante relevant du comportement des ministres dans la gestion de leur
département. Les ministres ne sont pas très regardants sur le plan des
dépenses, chose qui a conduit le Premier ministre à instruire tous les membres
du gouvernement pour réduire au strict minimum les dépenses publiques.
L'instruction du Premier ministre, relayée par des médias, se réfère à des
analyses des données liées à la situation financière de la fin de l'année, qui
confirment la tendance baissière des réserves des liquidités du Trésor public,
et qui exigent, de ce fait, une réduction conséquente dans les dépenses
publiques et éviter tout gaspillage en matière de consommation d'eau,
d'électricité, ainsi que le resserrement des factures du téléphone fixe et
portable. M. Djerad recommande également, toujours
dans cet esprit d'une rationalisation des dépenses publiques, de recourir aux
techniques des visioconférences en lieu et place de l'organisation des congrès,
conférences nationales et autres journées d'études.
Plus loin encore, le Premier ministre invite ses ministres à limiter au strict minimum les sorties sur le terrain, et si obligation il y a, le nombre des membres des délégations lors des déplacements doit être restreint. Et, pour montrer que la situation a atteint un seuil accablant, M. Djerad ira jusqu'à recommander à une administration, qui semble avoir abusé en matière de consommation de carburant, «l'utilisation des moyens de transport collectif pour réduire la consommation des bons d'essence ». Pourrait-on un jour voir de hauts responsables emprunter les transports publics pour se rendre à leur travail ou voyager à leur frais dans un cadre privé ? C'est une culture qu'on devrait apprendre, pas seulement quand on traverse des périodes difficiles, mais y compris lorsque le pays se trouve dans l'aisance financière. Il faudrait leur apprendre à ces hauts responsables à faire la différence entre le bien public et le bien privé. Et, au-delà de ces remontrances, on ne peut éviter de faire le constat malheureux de l'indiscipline de l'équipe gouvernementale et autres hauts cadres de l'administration. Tout simplement parce que ces derniers n'ont pas respecté les orientations du président de la République, insistantes à propos de l'impérative réduction du train de vie de l'Etat. Car, doit-on le rappeler, parmi les mesures d'austérité annoncées lors d'un Conseil des ministres du 23 mars 2020, la réduction du train de vie de l'Etat figure en bonne place du débat. Il a été décidé, lors de ce Conseil, de réduire le budget de fonctionnement de 30%, «sans pour autant toucher aux salaires». Seuls deux secteurs ne sont pas concernés par cette dernière mesure, en l'occurrence la santé « dont les dépenses seront renforcées pour faire face au coronavirus et autres maladies infectieuses », et l'éducation nationale. De quoi pourrait-on accuser ces ministres gaspilleurs, de désobéissance, d'insensibilité face à la situation économique critique que traverse le pays, ou d'une grave inconscience qui leur enlèverait l'insigne honneur d'être là où ils sont ? |
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