La nouvelle est tombée comme
un couperet : Mohamed Zaoui, l'ancienne coqueluche du
club-phare des hauts plateaux de l'Ouest, la JSM Tiaret, est décédé jeudi au
centre d'hémodialyse de Tiaret après un combat épique contre la maladie. Sa
disparition à l'âge de 61 ans a suscité une grande tristesse parmi le public
sportif local mais aussi chez toute la population de Tiaret. Malade depuis plus
de dix ans, Mohamed aura épuisé toutes ses forces en luttant contre une
insuffisance rénale chronique. Sa photo a tapissé les murs des réseaux sociaux
durant toute la journée de jeudi, tant cet homme, très apprécié de tous pour
ses qualités morales irréprochables et son sourire qui ne le quittait jamais,
malgré la maladie qui le rongeait.
Né en 1959, celui que l'on surnomme
le « Pelé tiarétien » aura réussi une carrière
fabuleuse de footballeur, stoppée nette par le mauvais sort. Tout le monde se
souvient de ce jouer longiligne et à la détente déroutante, puisqu'il jouera
aux cotés des Tahar Benferhat, Laribi
Abdelkrim (Krimo) et autres frères Banus, alors qu'il avait à peine 17 ans. Sollicité par de
nombreux clubs prestigieux pendant toute sa carrière, Zaoui
Mohamed restera proche du club de ses premières amours dans la descente aux
enfers, ces dernières années. Atteint au moral et découragé par l'ingratitude
des gens, Zaoui Mohamed avait, un moment, préféré
quitter Tiaret, sa ville natale, pour aller trouver de l'aide ailleurs, lui qui
a tout donné, jusqu'à sa santé, à la JSM Tiaret, sans rien avoir reçu ni
réclamé en retour. Son « cas social » avait suscité une vive émotion à Tiaret,
mais personne ne l'aura véritablement aidé, puisque Mohamed remuait ciel et
terre pour bénéficier d'une greffe rénale pour mettre fin à son calvaire.
Handicapé physique depuis son opération de la jambe qui a été amputée, et sa
maladie rénale qui lui a pompé toute son énergie, Mohamed Zaoui
survivait avec sa famille en louant une maison, grâce à quelques bienfaiteurs.
« Je suis abandonné à mon sort, personne ne se préoccupe plus de moi parce que
je suis en train de mourir en silence », nous confiait-il, il y a un mois, la
voix étouffée, et les yeux mouillés. Celui qui a tant donné à son club de
toujours, la JSMT, et à sa ville natale, a quitté ce bas monde avec une grosse
amertume dans l'âme. Il a été inhumé vendredi après-midi au cimentière de
Tiaret en présence des membres de sa famille et de ses nombreux amis, venus lui
faire un dernier adieu.