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Violences, pression et dépression à l'ère du Coronavirus: Le syndicat des psychologues tire la sonnette d'alarme

par M. Aziza

Le syndicat national algérien des psychologues(SNAPSY) a appelé les pouvoirs publics à la création d'un numéro vert dédié à la détresse psychologique que ce soit pour les personnes atteintes de Covid-19 , pour leurs proches et pour le personnel médical. Le Docteur Khaled Keddad, président du Syndicat National Algérien des Psychologues (SNAPSY) a affirmé que son syndicat avait déjà fait une proposition du genre au début de la propagation de cette pandémie en Algérie, auprès du ministère de la santé.

Il a expliqué que le numéro vert «30 30» qui est déjà opérationnel et est censé assurer une écoute et un soutien psychologique à toute la population. Mais, dit-il, «le numéro vert qu'on réclame devrait fournir une prise en charge psychologique aux malades, à leur proches et aux équipes médicales et paramédicales intervenantes, afin de prévenir des situations d'épuisement et de stress extrême et de dépression chez les personnes atteintes et leurs proches».

Le Dr Keddad a estimé qu'après plus de quatre mois de lutte contre le coronavirus, «notre pays se trouve, selon un constat général, débordé» comme c'est le cas de plusieurs pays dans le monde, notamment suite à cette progression inquiétante des cas de Covid-19 qui se sont multipliés. Et de souligner: «qui dit débordement, dit panique».

Il a affirmé que la hausse alarmante des violences contre le personnel médical «qui existaient déjà et qui ont été dénoncées maintes fois par les différents syndicats du secteur» était prévisible en cette période de confinement et de pressions sociales et sanitaires provoquées par la pandémie du Coronavirus. Et d'expliquer qu'«il y a des personnes qui n'arrivent pas à se contrôler au moment de la panique. Il y a ceux qui ont des réactions dépressives, d'autres qui ont des idées suicidaires et certaines catégories recourent à la violence face à un drame». Dr Keddad souligne que l'aspect médical demeure prioritaire dans la lutte contre le Coronavirus en Algérie, mais il ne faut surtout pas négliger l'aspect psychologique.

A noter que l'hôpital Mohamed Boudiaf de Bouira a été pris d'assaut par des personnes qui ont tenté d'agresser le personnel administratif de la structure. Ils voulaient faire sortir le corps d'un membre de leur famille décédé, sans attendre les résultats du test au Covid-19. Des vidéos diffusées quotidiennement à travers les réseaux sociaux, témoignent de la recrudescence des actes de violences contre le personnel médical dans différentes structures sanitaires du pays.

Sur sa page Facebook, Lyes Merabet, Président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) a dénoncé ces actes de violence en affirmant que «la violence ne résout pas les problèmes».

Le président du Snapsy a affirmé que l'ensemble des syndicats ont dénoncé la mauvaise gestion du secteur de la Santé. «Manques de structures et de personnels, et violence contre le personnel médical, mais nos appels sont restés sans échos. Et aujourd'hui, c'est le personnel médical qui est en train de payer la facture !» Et d'affirmer que le ministre de la santé n'a rencontré aucun syndicat du secteur, depuis la seule et unique rencontre qui été tenue le 26 mars dernier. «Il est entouré par des experts, mais il devrait en principe solliciter les syndicats du secteur qui sont en contact permanant avec le personnel de la santé qui est à bout de souffle», conclut le président du Snapsy.