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Quelqu'un se souvient-il
quand a commencé la pandémie chez nous ? Nous allons tous répondre ?deux ou
trois mois' mais, aussitôt, une question insidieuse se pointe dans notre
subconscient : ?Je crois que c'est beaucoup plus, non ?'. Et nous nous rendons
compte alors que le temps s'est arrêté, que le compte des journées et des nuits
s'est figé dans l'attente d'une sortie de ce tunnel mortel qui nous menace tous
! Au début, c'était la wilaya de Blida, paria parmi les parias, qui se vit
confinée, emprisonnée dans sa propre maison, regardée avec condescendance ou
avec sévérité, c'est selon, mais toujours avec une méfiance mêlée d'une peur
diffuse.
Partout ailleurs à travers le territoire national, les gens se sentaient plus ou moins à l'abri et regardaient les Blidéens avec curiosité. Petit à petit, Alger, trop proche de Blida peut-être, commença à compter ses malades et ses morts, quelques wilayas du Centre-Nord suivirent puis c'est tout le territoire national, avec quelques petites exceptions qui ne le sont plus. Le nombre de contaminés n'était pas élevé et les statistiques quotidiennes faisaient ressortir une situation pas très alarmante. L'utilisation de la chloroquine pour le traitement a commencé à donner des résultats satisfaisants, de même que pour le confinement puisque nous avons commencé à enregistrer une baisse du nombre de cas confirmés chaque jour, et le gouvernement a entamé une levée de confinement progressive. Nous avons cru que le cap dangereux était dépassé et les gens ont, subitement, oublié toutes leurs peurs. Les gestes destinés à nous prémunir contre la contamination se sont relâchés, il y en a même qui ont organisé des fêtes de mariage ou autre et nous nous apprêtions à reprendre une vie normale. Puis, soudainement, vint la douche, froide ou chaude, on ne le sait pas encore, mais quelle qu'elle fût, elle a fait mal. Le nombre de cas confirmés quotidiennement a explosé, atteignant pratiquement les 500 par jour, le nombre de décès a dépassé les mille et celui des cas confirmés se rapproche dangereusement de la barre fatidique des 20.000. Les gens commencent à paniquer et il n'est plus rare de les entendre parler d'une véritable catastrophe. «Que se passe-t-il ? Nous avons cru que tout était terminé et nous nous retrouvons à la case départ, avec beaucoup plus de nouveaux cas ? Vous voyez ce qui nous arrive quand nous ne nous conformons pas aux mesures d'hygiène ?» affirment certains, en oubliant que ce sont justement eux qui ne se sont pas conformés à ces mesures. Puis c'est l'interdiction de se déplacer entre les wilayas que nous vivons présentement et les citoyens ne savent plus quoi penser entre certains alarmistes qui prévoient une hécatombe ou qui l'annoncent déjà, ceux qui minimisent la pandémie ou qui n'y croient pas du tout et, enfin, ceux qui prennent la chose au sérieux et qui dépensent toute leur énergie pour y faire face. Mais, à ce jour, il faut dire que la situation est quelque peu confuse et il conviendrait aux responsables concernés de tout mettre en œuvre pour une communication fiable et précise afin d'éviter les affres de la rumeur, tout en veillant au respect strict des décisions du gouvernement en même temps qu'une prise en charge efficiente des personnes atteintes afin de couper court à tout malentendu. |
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