
Tous
les observateurs attendaient ce match avec impatience pour plusieurs raisons.
D'abord, la reprise d'un leader attire forcément l'attention, surtout après que
le dauphin, le MCA, est revenu bredouille de son déplacement à Aïn M'lila. Ensuite, on était
curieux de découvrir le CRB version Dumas. Premier constat : les fans du Chabab, pour le moment du moins, sont rassurés par la large
victoire obtenue ce lundi face au CABBA. D'aucuns diront que l'actuel coach du
CRB a exploité à bon escient les lacunes de son ancienne équipe, qu'il connaît
sous toutes ses coutures pour l'avoir drivée durant une bonne période. D'autres
pensent que le CRB était trop fort pour un adversaire qui, en dépit des
qualités indéniables de ses éléments, n'a pas choisi la bonne tactique pour
inquiéter les Belouizdadis, évidemment plus à l'aise
sur leur stade et en présence de leurs fans qui, plus que jamais, sont en train
de rêver de titre, une consécration qui a échappé à leur club depuis 2001. Et
là, on touche à l'une des « caractéristiques » spécifiques des clubs algériens,
à savoir une inconstance qui surprend les plus avertis des observateurs. En
effet, il ne faudrait pas oublier que le CRB était récemment menacé par la
relégation et il a fallu l'arrivée de la société Madar
pour que l'équipe se redresse et revienne au premier plan. Cette résurrection
doit être liée aussi aux efforts fournis par l'ex-coach Abdelkader Amrani et l'ex-DG Saïd Allik,
chacun dans son domaine, même s'ils sont partis avec dignité et honneur. Alors,
autant admettre que Amrani
et Allik ont laissé un bon « héritage » à Frank
Dumas. Toutefois, au crédit de ce technicien, il faudrait signaler sa bonne
conception de jeu, exigeant de ses joueurs de ne pas perdre inconsidérément le
ballon et de le faire circuler. En outre, et très loin des consignes
pseudo-réalistes de certains entraîneurs, il a demandé à ses poulains « de
s'amuser et de prendre du plaisir », ce qui pourrait paraître comme une «
anomalie » dans ce championnat où le résultat accapare les esprits de tous les
acteurs, joueurs, entraîneurs, dirigeants et supporters. Certes, il faudra
attendre avant de parler de « l'effet » Dumas. Néanmoins, et c'est logique,
cette victoire va lui permettre de mettre en place sa méthode. Sur le plan
technique, il y a de bonnes choses au sein de son équipe, comme les
automatismes et le sens de l'efficacité. Néanmoins, des déchets persistent
encore dans la relance.
Sans
vouloir mettre un bémol sur leur victoire, disons que les Belouizdadis
ont été aidés par la timidité des Bordjis, le plus
souvent repliés en défense et au milieu, leurs occasions de but étant
insignifiantes. Et pourtant, il y a de la qualité au sein de cette équipe du
CABBA. Pour clore cette analyse, il faut (encore) insister sur la mauvaise
habitude des joueurs algériens à vouloir maintenir un rythme très au-dessus de
leurs moyens. Lors de cette rencontre, on a enregistré de mauvais choix comme
tant d'autres avant la multiplication des fautes suite aux duels musclés,
obligeant l'arbitre à accorder de nombreux coups francs, sans oublier qu'il a
fermé les yeux sur d'autres fautes, pourtant aussi évidentes. De ce fait, le
niveau de ce match n'a pas vraiment emballé les puristes et amateurs de beau
jeu. Mais les fans du CRB n'en ont cure de ce volet et on les comprend.