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![]() ![]() ![]() ![]() Nous
avons une autre preuve que le football règne en maître chez nous et ailleurs et
que les autres sports sont des disciplines mineures selon la formule consacrée.
Il est évident que cette situation n'encourage ni les pratiquants hors
football, ni leurs entraîneurs ainsi que les dirigeants. Ne bénéficiant que
d'une portion congrue dans les meilleurs cas, la plupart de ces pratiquants
finissent par se décourager. C'est le danger qui guette l'encadrement technique
de la section gymnastique de l'IRBO-Est. Déjà, leurs élèves s'entraînent dans
une salle de l'ère coloniale en piteux état et dépourvue de tapis de réception,
selon Machoud Asma, collègue de Kaddour
Fayza (prof de gym) qui ont en charge de la section
féminine de gymnastique. Notre interlocutrice a révélé que, « faute de tapis de
réception indispensable pour la pratique sans danger de cette discipline, nous
avons, nous-mêmes, confectionné des matelas !» Malgré ces difficultés, leur
grande satisfaction c'est de voir leurs efforts couronnés par des titres et des
trophées lors des compétitions et du championnat d'Algérie qui se sont déroulés
à Boufarik après plusieurs années de labeur. La jeune Semahi
Maria Halla (11 ans) s'est même illustrée dans les
deux compétitions « en enlevant la première place, alors que ses coéquipières, Bensaber Israâ (10 ans) et Amer
Yahia Tasnim (9 ans) se sont également parées des
titres nationaux. Si ces résultats ont été acquis malgré des conditions de
préparation loin des normes requises, c'est qu'il y a, au départ, une énorme
volonté de l'encadrement, le sérieux et la passion de ces jeunes championnes.
D'ailleurs, notre interlocutrice Machoud Asma dira
avec amertume que « nos élèves s'entrainent sans aucun moyen et parfois nous
payons même le transport de notre poche. Nous ne recevons aucune aide de la
structure responsable qui se plaint elle-même du manque de moyens. Et pourtant,
ce sont nos enfants et nous sommes là pour les éduquer et les préparer en vue
des futures compétitions. Nous sommes très satisfaites de ces résultats
techniques, mais aussi du travail effectué en classe. A titre d'exemple, Semahi est la meilleure en première année moyenne avec un
17/20. Nos collègues d'Alger, qui travaillent dans de bien meilleures
conditions, ont été sidérés par notre situation et se sont demandés
comment nous avons atteint ce niveau. J'affirme que si nous bénéficions des
mêmes structures et des moyens, nos gymnastes seraient beaucoup plus
performantes», a-t-elle souligné, en mettant l'accent sur leur engagement total
en vue de la grande échéance des JM 2021 qu'abritera la ville d'Oran. «Pour ce
faire, il faudra travailler dur pour élever le niveau et honorer les couleurs
nationales», a-t-elle ajouté, en espérant que cet appel sera perçu par les
responsables locaux, lesquels n'ont d'yeux que pour le «roi» football en
matière de subventions.
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