Le nouveau wali de la wilaya de Tiaret, M. Dramechi Mohamed-Amine, a été officiellement installé mardi
après-midi lors d'une cérémonie tenue au siège de la wilaya en présence du
ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Kamel Beldjoud.
Le nouveau wali, ancien inspecteur général puis secrétaire général au ministère
de l'Intérieur, remplace à ce poste M. Bentouati Abdesslam dont il a été mis fin à ses fonctions.
L'installation du nouveau wali à la tête de la
capitale des Hauts plateaux de l'Ouest intervient à un moment où la wilaya
entière est marquée par une protesta sociale qui prend des proportions
préoccupantes. Une atmosphère des plus lourdes pèse sur la ville, marquée par
le deuil qu'observe tout Tiaret depuis plusieurs jours après la disparition en
mer de 19 jeunes de ses enfants. En effet, pour réclamer la satisfaction des
besoins les plus élémentaires et face à l'inopérance
des élus locaux comme impuissants à répondre aux doléances des populations, les
sièges de trois communes sont toujours fermés et la fièvre des protestations
sociales ne cesse de monter chaque jour un peu plus. Le logement en tête, l'eau
potable, le gaz naturel, l'électrification rurale, les réseaux d'assainissement
et la voirie publique dégradée, le transport scolaire, un réseau routier en
piteux état, les doléances des populations en colère ne trouvent toujours pas
une ouïe attentive. Le nouveau patron de la wilaya va hériter d'un état des
lieux d'autant plus compliqué que la capitale du Sersou
continue à accuser un retard dans nombre de segments du développement local. En
tête des projets en retard, la mise à niveau du réseau routier, notamment en ce
qui concerne l'accès reliant la wilaya à l'autoroute des Hauts plateaux via Khémis Miliana-Ténès-Relizane et
le projet de la double voie de la RN 23 sur une
distance de 50 km. Le projet de la ligne ferroviaire reliant Tiaret à Saïda
dont la réception est prévue à la fin du premier trimestre de l'année en cours
connait, lui aussi, un retard vu le rythme d'avancement des travaux sur le
terrain de la réalité. L'autre projet phare de la wilaya est celui de la
raffinerie de pétrole de Sid El Abed, dont personne ne sait encore le sort qui
est lui réservé à l'aune de l'austérité prônée par les pouvoirs publics.
L'aéroport «Abdelhafidh Boussouf»,
l'un des plus importants en Oranie, en jachère depuis
plusieurs années, et le projet mort-né de la faculté de médecine, autant de
«rêves» que la population locale nourrit sans vraiment trop y croire. Véritable
«plaie ouverte», la dégradation à vue d'œil de la capitale de la wilaya, celle
supposée être la vitrine de l'antique Tihert, tant l'extension tentaculaire de
la ville, l'anarchie urbanistique, et le manque flagrant de stratégie pour
gérer une giga-cité de près de 300.000 âmes, ont transformé le chef-lieu en un
gigantesque bourg. Autant dire que le nouveau chef de l'exécutif de wilaya,
qualifié comme étant un homme de terrain, a beaucoup de pain sur la planche!