|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Les ailes
de Condor, entreprise dont l'omnipotence devenait criarde sur le marché
algérien, s'incendient à grand feu. 40% de ses travailleurs sont plaqués sous
le perron du chômage pour pester contre un avenir obscurci. L'ENIEM de Tizi
Ouzou perd pied, elle aussi, et son personnel est prié de rentrer chez lui. La
vague des compressions et des licenciements dans le monde du travail a fini par
avoir une figure effarante et un pan important du secteur productif national a
baissé les rideaux. Les senteurs de la prison d'El-Harrach se sont liguées aux
draconiennes restrictions bancaires et douanières pour étaler une situation
économique frisant le drame, pour se demander si dans la hâte, il n'y a pas eu
une visible maldonne qui a pénalisé l'ensemble du monde productif.
La loi est la loi bien évidemment et il était dangereux de continuer à l'effilocher par les à-coups habituels qui ont ruiné le pays. Mais n'aurait-il pas été plus rentable sur de nombreux plans que l'Etat optât pour une simple nationalisation et exiger plutôt des pervertis en prison de rendre gorge de tout le pactole qu'ils ont malhonnêtement amassé ? De même n'aurait-il pas été plus sage de ne pas plier dans la précipitation des règles douteuses des montages et des fabrications pour mieux réfléchir à donner une large noblesse à la production ? Face à un énorme incendie, on admet que le temps a pressé et que devant les imparables contraintes financières du pays, on soit obligé de manier la tenaille et le marteau. Ce ne sont pas ceux qui ont alimenté des niches fiscales à l'étranger en préparant leurs arrières, ni la maléfique seigneurie des containers qui en souffrent, mais des milliers de pourvoyeurs d'emplois qui en payent le prix. On peut comprendre le recul et la tempérance du président de la République nouvellement élu pour ne s'en tenir d'abord et essentiellement qu'à s'attaquer aux problèmes de fond. Le temps cependant le bouscule et il est à craindre que sa patience ne soit sérieusement perturbée par l'impatience de la rue. |
|