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Un emblématique patrimoine en décadence: Les Arcades du centre-ville transformées en marché aux puces

par Rachid Boutlelis

  Sous l'emblématique voute séculaire des Arcades, qui protège contre la pluie et/ou un soleil excessif, la tendance n'est plus à l'épanouissement de la badauderie comme autrefois.

Prenant naissance à l'entame de la rue de l'Artillerie pour s'achever à l'entrée de la rue de Tripoli, juste en face de l'ex-café-bar ?Le Prado', les Arcades, qui se déroulent sur 700 m sur 6 m de largeur, se sont, en effet, lamentablement transformées en marché aux puces, où se côtoient des revendeurs à la sauvette hilares à la mine patibulaire proposant, souvent à la criée, une variété de marchandises exposées sur des auvents de fortune et/ou sur des toiles étalées à même le sol.

Ce piteux spectacle choque le regard des riverains, qui ont vécu l'époque faste des ces lieux, situés en plein cœur de la ville d'Oran, où les établissements bien entretenus de différentes activités commerciales ajoutaient leur note d'embellissement.

Le regard est piètrement agressé par le médiocre spectacle de l'informel. «Nous sommes outrés et vivement désappointés par la transformation des lieux en véritable souk de province avec ses sordides étalages, où se coudoient d'hirsutes individus, dont certains ont le doigt maculé de henné pour chasser le mauvais sort, s'exprimant vulgairement à haute voix et aussi par l'installation de gargotes puantes, proposant à la vente du flan de pois chiche dans d'exécrables conditions d'hygiène », se sont indignés d'anciens riverains de la rue Lamartine, une transversale des Arcades, qui a également beaucoup perdu de son aura d'antan. Pour tenter d'embellir un tant soit peu, la commune d'Oran a décidé, quelques jours auparavant, d'installer des bacs de fleurs sur tout le long de l'allée des Arcades. Mais s'était sans compter sur l'imprévisible doctrine délétère imposée par l'inculte et l'incivisme. Du coup, cette louable initiative a pitoyablement sombré dans la mélasse sans offusquer quiconque. Selon le constat établi sur le terrain, ces bacs à fleurs se sont rapidement transformés en poubelles dans lesquels sont jetés, sans vergogne, toutes sortes de détritus et du pain rassis, dégoulinant de flan de pois chiche. ». Nos interlocuteurs dénoncent aussi ce qu'ils ont qualifié « d'agressions contre les passants, allégrement perpétrées par des revendeurs à la mine revêche de pseudos parfum, dont la composition douteuse échappe à tout contrôle de qualité. Brandissant des flacons d'eau diluée dans divers produits suspects, ces individus n'hésitent pas à vaporiser les passants pour les inciter à acheter leur vulgaire composant. Des altercations ont souvent opposé ces individus à des badauds » D'aucuns s'accordent à dire que les lieux nécessite un grand coup de balai pour tenter de sauver ce qui reste des branlants meubles et redorer un tant soit peu, le blason terni de mythique lieu, fabuleux patrimoine de la ville d'Oran.