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Le jour du scrutin a été
marqué à Tizi Ouzou par l'éclatement d'émeutes au milieu de la journée, dans un
centre de vote domicilié au collège Ali Khamès, de la
nouvelle ville et devant la cité administrative. Tandis que devant le centre de
vote du CFPA Kerrad Rachid (en face de la mairie)
sous haute surveillance d'un dispositif policier, des manifestants hostiles aux
élections observaient un rassemblement. C'est devant ce collège de la nouvelle
ville que la situation a vite dégénéré quand un premier groupe de manifestants
a voulu s'introduire à l'intérieur de ce bureau de vote, l'unique pour toute la
nouvelle ville où résident des dizaines de milliers d'habitants. A en croire
une des personnes chargées de l'encadrement du centre il y aurait eu deux
votants avant l'interruption de l'opération après éclatement des émeutes. Aux
jets de pierres des manifestants, les policiers répondaient avec des bombes à
gaz lacrymogène pendant près de deux heures avant que le centre ne soit fermé
peu avant 10h. Devant le centre de vote de Kerrad
Rachid, la foule de manifestants qui grossissait au fil des heures a contraint
la police à retirer une bonne partie de son dispositif sous les
applaudissements des manifestants appelant au calme, tout au long du
rassemblement. Dans l'après-midi, la marche à laquelle les animateurs du
mouvement populaire avaient appelé n'a pas eu comme point d'arrivée la place
habituelle, l'ancienne gare puisque de nombreux manifestants ont décidé de
reprendre la marche vers la wilaya pour en découdre avec les représentants
locaux de l'Autorité nationale indépendante des élections qui venaient
d'annoncer un taux de participation pour la wilaya de Tizi Ouzou alors qu'aucun
bureau de vote n'a ouvert ses portes. Sur place, la situation a vite tourné à
l'émeute après intervention des forces de l'ordre pour repousser les
manifestants rassemblés devant le portail principal de la wilaya. Un incendie,
dont on ignore l'origine, s'est déclaré à l'intérieur des bureaux de l'un des immeubles
de la cité administrative. Les affrontements ont baissé d'intensité pendant une
bonne partie de l'après-midi avant qu'ils ne reprennent en fin de journée en
dépit de nombreux citoyens qui tentaient de dissuader des jeunes manifestants
de verser dans l'émeute. Des émeutes qui n'ont pas été sans conséquence sur
l'état des lieux d'une bonne partie du centre- ville avec la dégradation de la
chaussée, des bancs, des arrêts de bus, panneaux de signalisation routiers, des
bacs à ordures ménagères et autres. Dans les autres localités de la wilaya de
Tizi Ouzou aucun bureau de vote n'a été ouvert et aucun incident n'a été
signalé dans la journée du jeudi.
A noter que le recours à l'émeute a été désapprouvé par les habitants de la wilaya et de nombreux animateurs du mouvement populaire ont multiplié sur les réseaux sociaux leurs appels au calme et surtout à préserver le caractère pacifique des manifestations. A Bouira, le siège de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) a été incendié, dans la journée du jeudi, par un groupe de jeunes insurgés hostiles à la tenue des élections. Ainsi la structure a été entièrement endommagée et les équipements qui s'y trouvaient détruits par le feu. L'incendie a été enregistré après de violents affrontements entre manifestants et forces de l'ordre qui ont tout fait pour protéger la structure de l'ANIE. Depuis la matinée, des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont été enregistrés et se sont soldés par plusieurs blessés de part et d'autre. Le bras de fer s'est terminé par la fermeture de plusieurs centres de vote où des groupes de jeunes ont réussi à pénétrer après mouftes tentatives et heurts avec les forces de sécurité qui ont usé de gaz lacrymogène. A Béjaïa, également, des incidents et autres affrontements ont été enregistrés et un centre de vote saccagé. |
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