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En réaction à la
demande introduite, à cet égard, par l'Algérie, beaucoup de sources
d'information ont déjà fait écho du soutien de la Chine à cette demande
(algérienne). Le président chinois avait déjà invité le président algérien à
prendre part à la dernière rencontre périodique des BRICS qui s'est tenue en
visioconférence au mois de juin dernier (2022). L'ambassadeur de Russie à
Alger, confirmant la demande d'adhésion au BRICS introduite par l'Algérie,
déclara, de son côté, le 8 septembre 2022, que la Russie ne s'opposait pas à
l'adhésion de l'Algérie au BRICS.
Quelles sont, alors, les conditions d'adhésion au BRICS et quelles sont les conditions qui restent à remplir par l'Algérie pour y adhérer en référence à la déclaration du président algérien faite à cet égard ? Par la présente contribution, nous essaierons de répondre à ces questions dans l'espoir de rencontrer, tant soit peu, l'attente légitimement curieuse, de l'opinion publique algérienne, sans avoir la prétention d'entrer dans le secret des décideurs. Notre approche est d'essence purement économico-politique se voulant scientifiquement être déductive. Nous nous intéresserons, d'abord, à la situation comparée des indicateurs économiques et sociaux de l'Algérie avec ceux des cinq pays déjà membres du BRICS. Nous ferons, ensuite, l'effort de faire apparaitre les conditions d'adhésion qui restent à réunir pour, enfin, faire les extrapolations raisonnables devant couvrir les dernières conditions qui restent à remplir pour mériter cette adhésion. Nous rappellerons, au préalable, les circonstances qui ont présidé à la création de l'Ensemble actuellement baptisé BRICS, acronyme aux initiales des pays qui le composent. 1- Circonstances de la création de l'Ensemble ?'BRICS'' En 2001, un économiste Goldman Sachs, Jim O'neill, affirmait que les économies du Brésil, de la Russie, de l'Inde et de la Chine étaient appelées à connaitre un développement rapide donnant ainsi naissance le 16 juin 2009 à l'acronyme BRIC terme initial inventé en 2001 qui s'enrichira de la lettre (S) suite à l'adhésion de l'Afrique du Sud en 2011. 2- Les fondateurs à l'origine: La Chine, la Russie, le Brésil, l'Inde et l'Assemblée générale des Nations Unies. 3- Buts du BRICS: S'inspirant de l'esprit de Bandung, les BRICS entendent lutter contre un ordre mondial unipolaire celui qui semblait s'être mis en place lors de l'effondrement de l'EX- Union Soviétique ou bien celui d'un monde sous la domination de l'occident, Etats Unis en tête, domination économique en premier lieu. 4- Etats des lieux socio-économiques et financiers succincts Nous nous appuierons sur des indicateurs économiques et sociaux des membres actuels du BRICS pour tenter de dégager d'éventuels dénominateurs communs qui ont dû militer en faveur de la création de cet ensemble. Nous ferons appel aux mêmes indicateurs et à d'autres à titre d'indicateurs complémentaires, mais nécessaires pour tenter de nous situer par rapport à l'annonce faite par les plus hautes autorités du pays quant à l'adhésion de l'Algérie à cet ensemble. Il s'agit des indicateurs liés au PIB global, à la population, au PIB par habitant, à la part de l'agriculture, l'industrie et les services dans le PIB global, à la valeur des exportation, à l'excédent d'exportations, à la production de l'acier, au rapport des dettes extérieures et de la dette intérieure (dette publique) au PIB, aux réserves de change, à la diversification économique, à l'espérance de vie à la naissance et à l'indice de développement humain. Nous le ferons à l'aide du tableau (T.1) suivant : T.1 - Indicateurs socio-économiques comparés de l'Algérie et des BRICS(1) Nous nous ------Algérie------Brésil------ Russie------ Inde------Chine------S.Afrique PIB Gl/trillion $ ------0,193(a)------1,609 ------1,776------2,703------17,734 ------1,410 Croiss/ BRICS------3,8/4,0%------4,6%%------4,8%------8,9%------8,1%------4,9%% Pop/ millions------45,4------214------146------1390------1410------60 PIB/Hab en $------4251 ------7514------12173------2278------12557------6995 Agric/PIB------14,0%------7,71%------ 3,1%------16%------ 8,3%------ 3,0% Indust/PIB------5,0%------16,6%------33 ,2%------22%------39,5%------24,5% Serces/PIB------82,8%(b)------75,8%------63,7------62%------52,2% ------72,5% Bal /com Mds/$------+1, 04------+46,02(c)------+189,7(c)------(-149,5)(c)------+676,0------+9,56(c) Prod/ acier(d)------2,85 Mt------34,9 Mt ------76 Mt ------120 Mt ------928 Mt ------0,293 Mt Dett ext/PIB------1,6%------74,4%------20,9%------18%------2,83%------53% Det. pub/PIB------56,0%------70,7%------18%------90,06%------300 %------69,13% RéserchangeM$------ 56,21 ------ 346,40------595,8------561,05------3104,07------ 57,6 Prod dominante------------Hydocar------ diversifiée ------diversifiée------diversifiée------diversifiée------diversifiée Espérce de vie------78,1------76,08------74,8------70,5------77,5------64,1 IDH------0,759------0,773------0,721------0,647------0,758------0,707 (a) PIB projeté pour 2022. (b) La part ?'services'' du bâtiment/construction y sont intégrés (c) appliqué à 160,7 Mds euros sur la base de un euro=1,18 dollar moyenne de l'année 2021. (d) A l'inauguration du complexe sidérurgique d'Annaba en juin 1969, les capacités nominales étaient annoncées pour 2 millions de tonnes d'acier. Au fil des années, la production a chuté à 200.000 tonnes pour s'annuler après. Sa privatisation n'a pas pu redresser la situation. La renationalisation récente du complexe laisse espérer un redressement de la situation. Il est actuellement en reprise générale sur le plan de sa restructuration et sur celui de la technologie, notamment en ce qui concerne le procédé de fabrication pour retrouver ses capacités nominales au moment de sa création. Avec la fin de la montée en cadence du complexe sidérurgique d Bellara (Jijel) pour, atteindre à la fin de la deuxième phases, les quelques cinq millions tonnes, la production de l'usine turque d'Arzew-Oran de l'ordre déjà de 3 millions de tonnes, la production d'une dizaine de petites et moyennes entreprises privées déjà opérationnelles et la remise en production du complexe d'Annaba à ses capacités nominales, la production totale d'acier du pays passerait à quelques 12 millions de tonnes, sans la production d'acier plat projetée par l'usine turque d'Arzew-Oran. Au-delà de l'esprit de Bandung(Indonésie) affiché à la création de l'ensemble du Mouvement des pays non-alignés, on ne peut noter de cohérence entre les indicateurs de l'ensemble des pays du BRICS. Sauf au niveau de la part des services dans le PIB, de l'espérance de vie à la naissance et au niveau de l'indice de développement humain. 4.1- Le niveau des PIB. Au milieu des grandes disparités, les quelques proximités au niveau des PIB globaux du Brésil, de la Russie et de l'Afrique du Sud, disparaissent profondément au niveau des PIB par habitant par l'effet de la démographie qui joue profondément en faveur de la Russie qui rattrape de ce fait son désavantage par rapport à la Chine. Celle-ci se détache de tous. Si en effet, la Russie, avec un PIB global de 1,775 trillion de dollars, se situe dans le lot du Brésil (1,609 trillion) et de l'Afrique du Sud (1,410 trillion) sans commune mesure avec la Chine (17,734 trillions dollars). Mais au niveau du PIB par habitant, elle (la Russie) rattrape tout l'écart qui la sépare de la Chine puisqu'elle (la Russie) affiche un PIB par habitant de (12173 dollars) pour (12557 dollars) pour la Chine. Le même phénomène est observé pour l'Inde qui totalise un PIB global qui représente une fois et demi (2,703 trillions) les PIB globaux du Brésil, de la Russie et de l'Afrique du Sud pris individuellement. Elle (l'Inde) chute à moins trois fois au dessous des niveaux des PIB du Brésil et de l'Afrique du Sud et six fois moins que le niveau de celui de la Russie (et de la Chine) et ce, sous l'effet démographique insuffisamment explicatif ; la population de la Chine étant légèrement supérieure à celle de l'Inde. 4.2- La structure du PIB. Les mêmes grandes disparités sont observées au niveau de la structure du PIB des membres du BRICS, à l'exception, toutefois, d'une cohérence au niveau de la part des services dans leurs PIB respectifs. Au niveau de la part de l'agriculture et de l'industrie dans leurs PIB, les disparités sont atténuées par une physionomie générale qui rapproche les indicateurs s'y rapportant de ceux des pays développés de l'Occident, à l'exception du cas indien pour la place de l'agriculture dans son PIB. Mais une diversification de leurs économies, en dehors des disparités, est aussi significative. L'industrie y représente un niveau supérieur à 16% de leurs PIB respectifs, se situant à 16,6%, 22%, 24,5%, 33,2% et 39,5% respectivement pour le Brésil, l'Inde, l'Afrique du Sud, la Russie et la Chine. 4.3-L'excédent commercial extérieur ou balance commerciale. Totalisant pour l'année 2021 un excédent commercial extérieur global, sans l'inde déficitaire, de 921,28 milliards de dollars. Venant en déduction, le déficit structurel de l'Inde (149,5 Mds dollars pour 2021) qui semble s'être inscrit dans la durée, ramène, pour l'année 2021, l'excédent commercial global des BRICS, à 771,78 Mds de dollars. Une énorme disponibilité financière qui se dégage annuellement sans les améliorations attendues par enrichissement de la composante des BRICS et/ou par amélioration, aussi attendue, des performances des sociétaires de cet ensemble économique ; d'autant que la croissance économiques annuelle des BRICS est globalement très appréciable, come nous l'avons déjà rapporté (entre 4,6% et 8,9%). 4.4- La production d'acier De plus grandes disparités sont observées également entre les membres actuels du BRICS: de 0,29 millions de tonnes, 34,9 Mt, 76 Mt, 120 Mt et 928 Mt respectivement pour l'Afrique du Sud, pour le Brésil, pour la Russie, pour l'Inde et pour la Chine ; l'acier étant utilisé plus que d'autres matériaux, dans les appréciations des potentiels économiques des pays. 4.5- Le poids des dettes extérieures, de la dette publique ou dette intérieure et des réserves de change. Se situant pour le Brésil, la Russie et la Chine à des niveaux globalement bons, les indicateurs exprimant le poids des dettes extérieures par rapport aux PIB globaux, présentent, par contre, les mêmes disparités. Pour le poids de la dette publique, les indicateurs du Brésil et de l'Afrique du Sud sont cohérents et normatifs. Celui de la Russie qui se situe dans la normalité trop restrictive (18 %), traduit une sous utilisation du déficit budgétaire pouvant être dynamisant dans le cadre de la politique de protection sociale notamment. Mais ceux de l'Inde (90,0 %) et de la Chine (300 %) confirment l'incohérence globale des indicateurs des pays actuellement membres du BRICS. Pour l'indicateur ?'réserves de change,'' la cohérence des chiffres du Brésil, de la Russie et de l'Inde se situant entre 346 et 596 milliards de dollars, est profondément dérangée par le niveau exceptionnel des réserves de change de la Chine (3104 milliards de dollars) et de l'Afrique du Sud (57,6 milliards de dollars). A ces points forts et points de faiblesse de l'ensemble ''BRICS'' viennent s'ajouter d'autres points forts et d'autres points de faiblesse. Ils sont en rapport avec l'extraversion des économies des pays le composant vis-à-vis des économies et des technologies civiles des pays de l'Occident se voulant ostentatoirement et incontestablement hégémonique. Ils sont, pour les cas du Brésil, de l'Inde et de l'Afrique du Sud, également en rapport organique avec des liens de dépendance historique avec le même Occident. Leur dépendance, comme les autres pays du monde, d'un système économique et financier international désuet, mais impératif, mis en place le lendemain de la deuxième guerre mondiale, leur laisse très peu de marges de manœuvre pour espérer instaurer, de sitôt, un nouvel ordre mondial tel qu'a défendu par le président algérien Houari Boumediene à l'ONU le 10 avril 1974. L'Occident rentier de ce système, le défend bec et ongles, moyennant sanctions économiques illégales, injustes et abusives en agitant menaces militaires par l'Alliance Militaire Atlantique (l'OTAN) ressuscitée. La nouvelle alliance dite Alliance de l'EST dont la création fut annoncée le 6 septembre 2022, l'Algérie non incluse, au terme des manœuvres militaires périodiques de Vladivostok baptisée ?'Vostok-2022,'' littéralement «Orient-2022» en français et supervisées par la Russie avec la participation d'une quinzaine de pays majoritairement asiatiques avec la participation de l'Algérie et de la Syrie, ne s'élève pas encore au niveau d'un pacte tel le défunt ?'Pacte de Varsovie'' et la survivante Organisation de l'Alliance Atlantique'' (OTAN). En dépit de ses rigides constances de neutralité (ou non alignement), l'Algérie résistera-t-elle, devant les grandes menaces de la pieuvre atlantique militaire tentaculaire qui, de nouveau se meut partout dans le monde? D'autant plus que l'ensemble BRICS n'a pas encore d'appui politique suffisant comme le parlement européen ou une politique économique, financière et monétaire commune (monnaie unique, taux d'intérêts, rigueur budgétaire, etc.) et une Banque centrale digne de ce nom commune comme à l'Union Européenne notamment ; en dépit de la création, à partir de 2014, d'une banque de développement des infrastructures de santé, d'éducation, etc. et d'un fonds de réserve, agissant tous les deux, au profit des BRICS en priorité. Par rapprochements et en s'appuyant sur les mêmes indicateurs, la situation de l'Algérie candidate très favorable à l'adhésion au BRICS, permettraient de tirer les jugements suivants : Pour une population inférieure de plus de trois fois moins que celle de la Russie, de moins de plus de cinq fois que celle du Brésil, de moins de 30 fois que celles de l'Inde et de la Chine et inférieure de presque 30% à celle de l'Afrique du Sud, le PIB global de l'Algérie, lui, n'obéit à aucune proportionnalité logique avec les niveaux des PIB respectifs de ces pays membres actuels du BRICS comme illustré par le tableau T. 2 ci-après : T.2- Indicateur de l'Algérie par rapport à ceux des pays du BRICS Brésil------La Russie------L'Inde------La Chine------l'Afr du Sud Population des BRICS ------21,03%------30,83%------3,24%------3,19%------75,0% PIB global des BRUCS------11,81%------10,70%------7,03%------1,07%------13,48% PIB /habit. des BRICS------50,11%------30,93%------165,28%------39,98%------53,82% Le niveau et la structure du PIB global de l'Algérie demeure l'handicap majeur des distanciations et des incohérences par rapport au même indicateur dans les pays BRICS, comme le montrent les tableaux précédents (T.1 et T.2). Alors que la place de l'agriculture y baisse aux niveaux les plus bas (autour de 3% actuellement dans l'économie mondiale) et que la place de l'industrie se situe dans les pays développés et émergents à des taux généralement supérieurs à 2O % à peu d'exception près, en Algérie la place de l'agriculture, comme dans les pays sous développée, fait mouvement inverse et la place de l'industrie stagne depuis la fin des années 1990 à ce jour à 5% alors qu'il avait structurellement atteint en 1985 le niveau de 16,8% sacrifiant, à ce jour, la diversification économique du pays qui, à l'époque, s'affirmait nettement. La démographie étant un facteur globalement neutralisé et que nous avons déjà traité par ailleurs dans notre ouvrage «Algérie, Problématique Economique et Impératif Mondial » dont la deuxième édition est actuellement sous presse. Devient urgemment impératif le fouettage du PIB dans le sens d'une croissance exceptionnelle et dans le sens d'une restructuration inévitablement à l'image des expériences des économies émergentes qui ont relativement réussi. Cela, cependant, ne veut nullement dire, que cet impératif et incontournable fouettage, constitue la panacée à tout régler. C'est une condition nécessaire mais pas suffisante. En appui à cette vérité, des petits pays (en géographie et en démographie) dans beaucoup de régions du monde, sont champions en PIB par habitant mais, sont, par contre, de poids négligeables dans les géopolitiques et les géostratégies régionales et mondiales. (2) A présent, l'Algérie entretient des relations excellentes de partenariat stratégique avec la Chine et la Fédération de Russie, des relations politiques exceptionnelles avec l'Afrique du Sud mais des relations économiques peu développées avec celle-ci, avec l'Inde et avec le Brésil. Si pour la Chine le montant des exportations vers l'Algérie tournent annuellement autour de 8 milliards de dollars en divers biens manufacturés et de plus en plus en armements, en hydrocarbures et en développement économique notamment dans les domaines d'exploitation minière et dans les infrastructures routières, portuaires et celles du chemin de fer, ses importations de l'Algérie sont demeurées insignifiantes à l'exception d'exportations algériennes sporadiques en hydrocarbures ; les autres productions algériennes ne dégageant pas encore d'excédents critiques disponibles à l'exportation. Toutes les conditions sont déjà rendues favorables à un développement exceptionnel en raison du positionnement de l'Algérie sur le projet planétaire chinois ?' la ceinture et la route.''.(3) Pour les relations commerciales avec la Fédération de Russie, même si le volume des exportations annuelles vers l'Algérie n'était que de l'ordre de quatre (4) milliards de dollars en 2021, ses importations de l'Algérie ne seraient, par contre, que de l'ordre de deux (2) milliards de dollars; soit, toutefois, un bilan import/export meilleur à celui réalisé avec la Chine, s'expliquant aussi par l'absence d'excédents critiques exportables chez l'Algérie. Le développement économique, notamment dans les domaines des hydrocarbures, de l'armement en acquisition, en maintenance et en fabrication est concrètement prometteur. L'introduction du blé dans les exportations russes vers l'Algérie, notamment depuis janvier 2022, ouvre des perspectives de coopération à la mesure des préoccupations stratégiques entre les deux pays. Travaillant, depuis l'effondrement de la défunte Union Soviétique communiste, à préserver les acquis géostratégiques sous économie socio-libérale, la fédération de Russie n'est pas membre du mouvement des pays non alignés ; mais elle en est membre observateur. (4) Avec l'Afrique du Sud, ce sont, jusqu'à maintenant, des relations historiques de lutte contre le colonialisme et contre l'apartheid avec des aspirations convergentes pour le développement et l'émancipation de l'Afrique qui lient l'Algérie à l'Afrique du Sud, notamment au sein de l'Union Africaine et au sein des Nations Unies. L'Afrique du Sud est membre actif du mouvement des pays non alignés. Avec l'Inde, la coopération demeure peu significative en dépit des capacités indiennes distinctives dans notamment l'industrie du médicament en offrant le marché le plus offrant des principes actifs pour la fabrication des médicaments génériques et où l'Algérie s'est inscrite résolument dès les années 2006-2008, et dans les TIC en général et la production des logiciels en particulier où l'Inde occupe des positions avancées. L'Inde est également membre actif du mouvement des pays non alignés. Avec le Brésil, les échanges commerciaux s'élèvent à quelques 3,5 milliards de dollars dont 2 milliards d'exportations algériennes. Celles-ci portent, entre autres, sur les hydrocarbures bruts et raffinés et sur l'urée. Les exportations brésiliennes vers l'Algérie sont, elles, constituées du sucre brut, de la viande bovine congelée, du café, du maïs, d'huile de soja, du minerais de fer, notamment. Les deux pays sont membres du groupe des 15, du groupe des 24 et du groupe des 77. Le Brésil est membre observateur au mouvement des pays non alignés. Les cinq BRICS sont, par ailleurs, membres du groupe des 20. Les différentes incohérences et dissensions que nous venons de relever entre les économies des membres actuels du BRICS devraient s'atténuer pour fondre dans une dynamique de groupe au profit de formulations combinatoires qui sont théoriquement en faveur de synergies les plus grandes possibles, tirant les économies les moins performantes vers le haut.. En effet, les BRICS représentent actuellement quelques 43% de la population mondiale, 29,8% du PIB mondial, plus de 19% des exportations mondiales alors que ce taux n'était que de 7,5% en 2000 ; ainsi que plus de 16% du stock des Investissements Directs Etrangers ou IDE sont localisés dans les BRICS ; IDE que l'Algérie n'arrive pas encore à intéresser à la mesure de sa vision. Les BRICS affichent par ailleurs, des taux de croissance parmi les plus élevés même lors de la dernière période pandémique. Ces taux se situent entre 4,6% et 8,9% au moment où ailleurs les taux s'effondrèrent passant dans beaucoup de cas en dessous de zéro. La double perspective d'avoir de l'influence sur l'ordre international lié à leur capacité de coordination dans les principales instances multilatérales et l'interaction des BRICS entre eux là où il y a un grand potentiel pour la coopération intra-BRICS. L'importance des BRICS a beaucoup augmenté et cherche à amplifier leur influence sur les discussions au sein de l'OMC. La coordination entre les BRICS leur a permis de préserver la défense de leurs marchés de biens industriels et d'augmenter leur pouvoir de négociation. Ce qui a permis d'augmenter leur importance dans les échanges commerciaux internationaux qui passe dans l'intervalle (2000-2015), de 3,9% à 13,7% ; même si l'essentiel de cette augmentation est le fait de la Chine dont la part y passe de 52,3% à 72,4%. (5) Quant aux investissements faits par les BRICS à l'étranger, ils sont encore faibles à 2020. La Chine semble s'en détacher en raison des investissements faits notamment en Afrique dont ceux qu'elle réalise actuellement en Algérie, notamment. De même que les investissements inter BRICS qui demeurent, eux aussi, encore faibles. Pour les dimensions monétaires et financières, entre BRICS, elles sont également encore faibles. Mais le potentiel du groupe à mettre sur la seine mondiale est énorme. Ne prendrait-on pas un gros risque si l'on affirmait que l'importance des BRICS pour l'économie mondiale ne fait pas de doute ? L'objection, et cela serait de bonne guerre, viendrait de ceux qui s'opposent au système multipolaire qui mettrait fin aux rentes de situation géopolitique, géostratégique, économique et social en se prévalant de la détention exclusive de la démocratie et en soutenant, à l'égard des BRICS, que « le traitement infligé à leur peuple, par des pays comme la Russie, l'Inde et la Chine, montre la fragilité politique du club des émergents dont les BRICS. Et faute d'ériger un véritable ?'Etat de droit'', ils se réfugient dans la propagande ou la brutalité». (6) Les interactions et les profondes implications déjà très profondes de la crise ukrainienne sur les plans commerciaux, économiques, financiers, monétaires, militaires, sécuritaires et sur les relations internationales, vinent précipiter la remise sur la table du projet très ancien d'un nouvel ordre international et de l'impérative instauration d'un système multipolaire qui garantit les droits de tous les peuples à la paix et à une vie meilleure dont la mise en chantier effective fut annoncée par le ministre russe des affaires étrangères lors de sa visite à Alger en mai 2022. La ?'dé-dollarisation'' entamée de l'économie mondiale par l'adoption déjà effective du Rouble monnaie russe, du Yuan monnaie chinoise et la Roupie indienne, dans des échanges commerciaux et la réflexion engagée pour l'adoption des monnaies nationales dans ces échanges notamment avec la Russie, en sont la traduction pratique effective pour une révision fondamentale de la mondialisation. Alors, à quels apports devrait s'attendre l'Algérie d'une adhésion au BRICS, adhésion désormais devenue acquise depuis que les présidents russe et chinois ont exprimé publiquement par leurs ambassadeurs à Alger notamment, leur approbation de cette adhésion ; la réserve faite par le président de la république algérienne au sujet de conditions qui restent à satisfaire (par l'Algérie), se trouvant ainsi levée ou presque. L'émergence économique de beaucoup de pays trouve son explication dans la saisie d'opportunités attractives qu'offre l'adhésion à des ensembles économiques plus développés que soit. Les exemples n'en manquent pas. L'économie espagnole qui fut tirée par l'économie européenne après l'adhésion de l'Espagne à l'Union européenne, l'économie sud coréenne qui connut le même bonheur quand ce pays s'est rangé sous les ailes de l'Economie américaine, le cas du Mexique vis-à- vis du marché américain et l'ensemble nord-américain qui absorbent 80% des exportations mexicaines, les cas également, des pays de l'Est européen qui adhérèrent successivement et en blocs à l'Union européenne et, enfin, le cas de la Turquie qui tout en peinant à adhérer officiellement à cette union mais qui s'est inscrites dans beaucoup de règles européennes en attendant de trouver la formule magique devant concilier, de façade, laïcité qu'opposent les européens et Islam religion d'Etat que considère indiscutable Tayyip Erdogan président de la Turquie et autres. L'Algérie trouvera-t-elle dans l'ensemble BRICS les forces attractives qui doivent la tirer, au plus vite, vers le haut pour une émergence rapide, tout en restant fidèle à son génie de neutralité ou non alignement ? L'enrichissement des BRICS par des pays africains, arabes, asiatiques et latino-américains déjà en ligne de mire et remplissant les minimas requis pour une association dynamique, produisant davantage de richesses et dégageant davantage d'excédents réinvestissables intra-BRICS et attirant les IDE de complémentarité indispensable, apporter-t-il ce dont l'Algérie a vivement besoin pour faire le saut décisif vers l'émergence hésitante de son économie ? Le potentiel de développement de l'Algérie, prouvé ou pas encore, en cours ou en attente de valorisation, en mal de capitaux et d'excédents exportables, en mal de marchés extérieurs ou de marketing stratégique approprié, y trouvera certainement les réponses salutaires ; non sans continuer à se servir des technologies civiles avancées occidentales, toujours fidèle à ses constances de neutralité ou non alignement positif qui lui sont reconnus. Ce potentiel ainsi valorisé, lui permettra, à coup sûr, de rattraper les écarts qui la séparent dans certains indicateurs des meilleurs BRICS actuels, d'en établir les formulations combinatoires adéquates à l'effet d'en dégager les synergies maximums. Notes : (1) Datas-Economie de la Banque Mondiale et Rapports annuels de la Banque d'Algérie. Différents sources ont été exploitées par l'auteur par confrontations et calculs au besoin. (2) A TOU. ?'L'Algérie, Problématique Economique et Impératif Mondial'' Chapitres six, sept et huit. La (3) Tribune Afrique et Algérie Presse Service 19 juin 2019. (4) Le jeune indépendant. Publié par S. Ould Brahim le 29 décembre 2021. (5)) Eukipedia (6) Les Echos (lesechos.fr) : la plus grande faiblesse des BRICS |