
Complètement démoli et laissé à l?abandon voilà près
de sept (07) ans, le mythique théâtre de verdure du jardin public d'Aïn Témouchent sera d'ici peu
reconstruit. Le sort de ce fleuron culturel datant de l'époque colonial a
suscité une vague de réprobation au sein de la population tant il symbolisait
un pan de l'histoire locale. En fait, sa destruction est intervenue durant
l'exercice de l'ancienne wali, Mme Yamina Zerhouni.
Les autorités de l'époque se sont empressées de le raser entièrement quand le
gouvernement Sellal annonça le gel ou carrément la
suppression de nombreux projets de développement pour cause de crise
financière. Faute d'argent, l'opération demeura en stand-by jusqu'à l'arrivée
d'une autre femme wali, Mme Ouinez Labiba, qui, après d'âpres arbitrages, réussit à obtenir du
F.C.C.L. un financement nécessaire à la relance du projet. Un dénouement
heureux venu mettre fin à une série d'impondérables puisqu'en 2013 on a parlé
d'un montant de 73 millions de dinars destiné à la rénovation du jardin public,
l'ensemble incluant le théâtre de verdure dont la livraison était prévue après
le Ramadhan de l'année susmentionnée. Une ébauche d'étude a même suggéré
l'agrandissement du parterre séparant la scène des gradins en y ajoutant 200
places supplémentaires. Depuis cette vieille annonce, l'espoir de voir le
phénix renaître de ses cendres n'a pas quitté les nostalgiques des grandes
soirées artistiques et notamment les anciens habitants du terroir qui ont eu
l'occasion par le passé de suivre le passage au théâtre de verdure de célèbres
artistes tels que Maurice Chevalier, Luis Mariano, Gloria Lasso ou Joséphine
Baker, et à l'époque post-indépendance des chanteurs
arabes comme Doukkali, Belkhayat,
El Hayani, Lamari, Nora, Blaoui et consorts. Aujourd'hui, grâce à la persévérance de
l'exécutif de wilaya, la traditionnelle vie artistique estivale pourra
reprendre ses droits et s'exprimer de fort belle manière en réoccupant le cadre
enchanteur du jardin public lequel s'étend sur une superficie de 03 hectares.
Selon nos sources, les travaux de reconstruction démarreront après le Ramadhan.
L'étude confiée au bureau Tlemçani en collaboration
avec la DUCH et l'APC, a tenté de coller à l'ancienne architecture tout en
apportant de nouveaux éléments aux structures existantes. Le parc pour enfants
subira des aménagements ainsi que les allées qui seront consolidées par des
pavés et des bordures appropriées. En outre, des kiosques et des toilettes
publiques érigés en bois et matériaux légers sont prévus à des points séparés
et les accès par les boulevards du 1er Mai et du 1er Novembre maintenus. S'agissant
du théâtre de verdure, on aurait pu faire l'économie d'une démolition à
l'aveugle et sauvegarder au moins la scène puisque l'étude, à juste raison
d'ailleurs, préconise une reprise à l'identique de la dite scène avec sa forme
ovale et ses loges à l'arrière.
Des projections apparemment bien mûries qui dépendent
désormais de la qualité du maître d'œuvre. Le climat de précipitation qui a
prévalu en 2013 n'aurait peut-être pas permis une telle vision empreinte
d'imagination et de pertinence. En fin de compte l'attente aura été, quelque
part, salutaire au regard du bilan peu flatteur de l'ancienne APC.