![]() ![]() ![]() ![]()
«La ville de Tiaret continue de chercher le trésor
perdu sans jamais l'avoir trouvé», ironise Khaled, contemplant une grande
crevasse sur le trottoir en face de la légendaire source de Aïn
El-Djenane, en plein cœur de la ville. En effet,
presque toute la ville de Tiaret est transformée en un giga-chantier à ciel
ouvert. Partout, aux quatre coins de la cité, la chaussée et même les trottoirs
sont balafrés avec des tranchées laissées béantes après la fin des travaux. Et
avec la pluie de ces derniers jours, la gadoue envahit de nombreux quartiers,
au grand dam de la population, excédée par ces travaux qui n'en finissent pas.
Donnant un aspect des plus hideux à la ville, même les principales artères ne sont pas épargnées par ces tranchées creusées dans le sol et laissées telles quelles après la fin des travaux de reprise du réseau de gaz de ville ou la pose de la fibre optique par les équipes d'Algérie Télécom. Dans certains quartiers, comme la cité Chaïb ou la cité Bouhenni, la situation est carrément cauchemardesque avec la chaussée dégradée et ses conséquences sur les habitants qui se retrouvent au ban de la ville, puisque les transporteurs publics refusent presque tous à se rendre dans cette partie de la ville comme oubliée par les gestionnaires de la chose publique. Ce qui ajoute une couche noire au tableau, ce sont ces travaux qui n'en finissent pas, entamés dans les principales artères du centre-ville, avec des gravats en tous genres abandonnés sur la chaussée. Autre problème plusieurs fois dénoncé, l'obstruction des trottoirs étroits par les commerçants, avec divers objets encombrants déposés à l'entrée des magasins. Impossible d'emprunter ces rues sans «slalomer» pour ne pas se faire «emboutir» par un véhicule ou buter sur un objet placé au travers de la chaussée. Le commerce informel qui «reprend ses droits» au centre-ville continue à squatter rues et trottoirs, donnant à la cité les allures d'un capharnaüm, chahutant gravement l'image de l'antique Tihert. D'autres endroits, au sud de la ville, deviennent infréquentables, surtout en période hivernale, avec des trous béants remplis d'eaux pluviales, ce qui constitue un véritable cauchemar pour les conducteurs comme pour les piétons. Impossible de rouler en voiture sans se prendre les roues dans des nids-de-poules gros comme des cratères au populeux quartier de Volani, ou Trig El-Beida. «Les efforts importants consentis pour retaper tout le réseau routier intra muros partent en fumée. Un immense gâchis», fulmine Ahmed, habitant de Volani. Plusieurs «points noirs» sont recensés aux quatre coins de la ville. Faut-il encore rappeler que Tiaret, qui prétend au rôle de capitale régionale et grand pôle économique et commercial parmi les plus importants du pays, est, depuis des lustres, très mal chaussée, n'arrivant toujours pas à trouver bonne chaussure à ses pieds. Jusqu'à quand ? |
|