Le 6ème prix littéraire Mohammed Dib destiné à promouvoir la jeune écriture algérienne et qui récompense en principe tous les deux ans (sauf cas de force majeure, telle l'absence de candidats crédibles, comme en 2015) soit un roman, soit un recueil de nouvelles -rédigé en arabe, en tamazight ou en français- sera décerné le 13 octobre 2018, à partir de Tlemcen, la ville natale du grand écrivain algérien qui a accepté, de son vivant, de parrainer ce trophée littéraire créé en 2002 et qui a le mérite de s'inscrire dans la durée et de célébrer le vrai talent.

Ce 6ème prix Mohammed Dib (qui sera probablement doté, comme pour les précédentes cessions, de la coquette somme de 1 million de dinars pour chacune des trois langues concernées) est placé sous l'égide du ministère de la Culture qui l'a soutenu financièrement l'an dernier, à côté d'autres sponsors comme Sonatrach et Sonelgaz.

Le Conseil de ce prix, qui vient de se réunir sous la direction de Mme Sabeha Benmansour, universitaire, a rendu publique une première présélection des auteurs-candidats, avant la proclamation, le 13 octobre, des heureux lauréats dans chacune des trois catégories. Précisons qu'une deuxième présélection comportant, cette fois-ci, un nombre restreint d'écrivains sera connue au mois de juin. Une dernière short-list de 3 ou 4 auteurs s'exprimant dans une des trois langues -arabe, tamazight, français- ne sera divulguée que la veille de la proclamation du vote ultime du jury.

Vingt-sept écrivains s'exprimant en langue française ont été retenus dans cette première présélection: Adlene Meddi, Lazhari Labter, Mustapha Toumi, Selma Guettaf, Lynda Handala, Samira Belaidi, Malika Fecih, Amina Mekahli, Ali Kader, Abdelkader Guerine, Abdelkader Kelkel, Akila Kadoui, Dalila Azzi, Lahlou Rahmoune, Mustapha Bensadi, Slimane Saadoun, Jaoudet Gassouma, Mohamed Magani, Amin Zaoui, Lynda Chouiten, Ali Hadjaz, Mehdi Messaoudi, Nadjib Stambouli, Aicha Kassoul, Mohamed Sadoun, Redha Boubeguira et Ahmed Benkamla. Quinze auteurs de langue arabe (Karima Ben Ali, Mohammed Fatilina, Mohamed Saadi, Sofiane Mekhnache, Djilali Iliali, Nadjat Dahmoune, Mohamed Kadik, Badr Eddine Khlifi, Bilal Kamal, Nedjm-Eddine Sidi Othman, Abdellatif Ould Abdallah, Rouane Ali Charif, Saïda Bachar, Amina Cheikh et Ismaïl Yebrir) et neuf auteurs en langue tamazight (Belkacem Meghzouchene, Hacène Hallouane, Djedjiga Anaris, Saîda Abouba, Kaysa Xalifi, Fahim Messaoudene, Hocine Louni, Sidali Lahdir et Tinhinane Harrache) complètent cette liste. Toutes les œuvres présélectionnées ont été éditées entre janvier 2016 et janvier 2018.        À l'issue de la réunion du Conseil du prix Mohammed Dib, sa présidente, Mme Sabeha Benmansour, a souligné que «mon souhait le plus cher est de voir l'action que nous menons en faveur de l'écriture dans notre pays, s'inscrire dans la durée et ne jamais transiger sur l'exigence qui la nourrit. J'ajouterai que chacune des étapes qui marquent son déroulement est un hommage à celui qui, figure marquante de notre paysage culturel, a accepté que l'on place symboliquement, sous son nom, ce prix. C'est pour nous, comme pour tous les heureux lauréats, un immense honneur».

Pour rappel, l'écrivain Kamel Daoud a obtenu ce prix Mohammed Dib en 2008. Les journalistes et auteurs Bouziane Benachour et Maachou Blidi ont été consacrés ex aequo en 2011. En 2016, la jeune écrivaine de langue tamazight, Aouzelleg Louiza, décédée depuis, a été primée. Le jury du prix littéraire Mohammed Dib est présidé par l'écrivain et traducteur Mohammed Sari et le professeur Nadjat Khadda (de l'université de Montpellier) en est la présidente d'honneur.

Rappelons également que le regretté écrivain et poète Mohammed Dib est décédé le 2 mai 2003, à l'âge de 83 ans, dans son domicile de La Celle-Saint-Cloud, dans la région parisienne et que lors de la première édition de ce prix littéraire, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, avait remis lui-même la récompense au lauréat, Habib Ayoub, pour son recueil de nouvelles «C'était la guerre».

*Libraire à Tlemcen