Les
besoins en médicaments de l'Algérie vont augmenter substantiellement dans les
prochaines années, a averti hier mercredi le président de l'Union nationale des
opérateurs de pharmacie (UNOP), le Dr Abdelouahed Kerrar, qui a également annoncé que des anticancéreux
seront bientôt produits en Algérie.
Il a
évoqué à la radio nationale évoquant la démographie, le chiffre d'un million de
nouveau-nés par an, et donc ?'on ne doit pas s'attendre à ce que la
consommation de médicaments va baisser, mais, au contraire, elle va s'accroître
d'année en année''. Pour lui, il faut ?'prendre sérieusement ce problème'',
d'autant que les raisons de la pénurie de médicaments sur le marché national
sont d'abord dues ?'à la baisse des produits importés depuis 2014''. Selon le Dr
Abdelouahed, c'est ?'l'Etat, à travers le ministère,
qui est en train de diminuer les importations de médicaments'', dont ceux pour
les malades chroniques. La consommation de médicaments en Algérie est de 80
dollars par personne et par an, contre une moyenne mondiale de 127 dollars par
personne et par an. Dès lors, le président de l'UNOP affirme que ?'le ministère
de la Santé, s'il veut diminuer les importations de médicaments, doit avoir des
mécanismes pour cela, et, surtout, établir des prévisions sur les besoins du
marché''. Il a expliqué par ailleurs qu'il y a actuellement 90 unités de
production de produits pharmaceutiques, et ?'nous prévoyons l'entrée en
production de 150 autres'', a-t-il souligné, avant
d'annoncer que certains de ces complexes pharmaceutiques vont produire dès le
début de l'année prochaine des produits anticancéreux. ?'Au début de l'année
prochaine au plus tard, il y aura la production à 100% en Algérie de
médicaments anticancéreux'', alors que pour les ?'biosimilaires,
ce seront les médicaments de demain'', a-t-il
détaillé. En fait, le président de l'UNOP a expliqué que ?'les producteurs
savent qu'on peut faire mieux, avec 90 unités de production et les 150 autres
annoncées, mais ces complexes industriels fonctionnent seulement à 50% de leurs
capacités'', relève-t-il, faisant valoir que ?'nos voisins tunisiens et
marocains avec seulement 30 unités de production couvrent 60% de leurs besoins
en médicaments''. ?'Dans quelques années, nous devons exporter le surplus de
notre production'', a annoncé par ailleurs le président de l'UNOP selon lequel
?'nous avons une industrie, qui couvre 50% des besoins nationaux. Mais, le
cadre réglementaire n'est pas encore bien maîtrisé, comme il y a un monopole
pour certains types de médicaments, ce qui empêche les professionnels du
secteur de faire des prévisions, notamment pour les réactifs, alors qu'il faut
des autorisations pour d'autres médicaments importés''. Le président de l'UNOP
est catégorique: ?'il y a beaucoup de problèmes pour
la production nationale, notamment avec la sécurité sociale, et les producteurs
doivent attendre une année pour que leurs produits soient acceptés et
catalogués produits nationaux''. Pour le moment, précise-t-il par ailleurs,
?'on exporte vers l'Afrique''. Mais, regrette-t-il, c'est dommage que les pays
arabes ferment leurs marchés à la production nationale, alors que nos portes
sont ouvertes, avant de préciser qu'''il ne s'agit pas de problème de
qualité''. ?'Nous sommes capables d'exporter, mais il y a des problèmes, notamment
avec la Banque centrale en matière de crédits. Nous avons un grand problème
pour participer aux foires en Afrique, et on ne peut exporter s'il n'y a pas de
transport dans les pays ciblés, on ne peut faire des investissements également
en dehors de l'Algérie''. Le président de l'UNOP affirme que ?'si nous voulons
développer nos exportations, il faut qu'on soit rapides et efficaces'' sur les
marchés extérieurs.