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Le
bras de fer entre la coordination nationale des imams et des fonctionnaires des
Affaires religieuses et le ministre de tutelle Mohamed Aïssa
serait sur le point de trouver un début de solution avec l'ouverture, dans les
prochains jours, de discussions autour des revendications socioprofessionnelles
des imams. Le responsable de cette coordination, Djelloul
Hadjimi a affirmé, hier samedi, dans une déclaration
au ?Le Quotidien d'Oran' que «nous sommes prêts à aller au dialogue avec le
ministère, mais sans conditions.»
Dans la journée d'hier, le ministre avait affirmé qu'il était prêt au dialogue avec les imams, et que le champ des discussions est ouvert. Il a confirmé sur sa page ?Facebook' qu'il est prêt à entamer ce dialogue avec la coordination des imams, sans autre précisions. Il avait, ces derniers jours, accusé certains de vouloir instrumentaliser les revendications des imams, et a dénoncé «des forces obscures» qui veulent faire échouer le dialogue avec les imams. Hier samedi, alors que la polémique enflait entre les deux parties, M. Djelloul Hadjimi a expliqué qu' «il y a, en effet, un communiqué selon lequel le ministre accepte l'ouverture d'un dialogue avec les imams. Nous sommes prêts, mais sans conditions». Il ajoute que «nous n'avons pas refusé le dialogue avec le ministère, mais qu'il n'y ait pas de conditions préalables aux discussions autour de l'amélioration des salaires des imams.» Dans une déclaration, fin novembre, au ?Le Quotidien d'Oran', le coordinateur national des imams avait indiqué que «nos revendications portent sur la revalorisation des salaires et un statut particulier pour les imams». Globalement, les salaires des imams, qui sont des fonctionnaires, varient de 30.000 DA à 40.000 DA, plus les primes. La revendication de la profession d'une amélioration des salaires n'est pas nouvelle, et dure depuis la dernière revalorisation des salaires, en 2008, avec les nouveaux statuts des imams, payés selon les barèmes de la Fonction publique, puisqu'ils émargent au budget du ministère des Affaires religieuses et des Waqfs. «Nous revendiquons autant une hausse des salaires des imams que la mise en place d'un nouveau statut particulier», explique, par ailleurs, M. Djelloul Hadjimi. «On va aller à ces discussions», a-t-il ajouté, mais n'a pas voulu commenter la décision du ministre d'entamer un dialogue avec les représentants de la coordination nationale des imams. «Je ne commente pas la décision du ministre d'ouvrir un débat avec nous, autour de nos revendications.» «En outre, on ne peut commenter cette décision d'ouverture du dialogue sans voir quels en seront les résultats et les décisions, car nous, de notre côté, nous sommes ouverts à toutes les propositions qui vont dans le sens de nos revendications», ajoute M. Hadjimi, qui a tenu à préciser que «nous sommes les seuls représentants du corps des imams d'Algérie, et nous refusons, encore une fois, un dialogue sous conditions.» Auparavant, la coordination nationale des imams avait adressé lundi dernier, une lettre au ministère l'informant de l'organisation d'un rassemblement de protestation à «une date qui sera annoncée ultérieurement». Dans la même lettre, elle explique que cette décision a été décidée à la suite «des nombreux appels et demandes adressés au ministère des Affaires religieuses et des Wakfs pour l'ouverture d'un dialogue réel», et «des nombreuses promesses sans qu'aucune ne soit réalisée.» Selon M. Djelloul Hadjimi, la rencontre avec le ministre pourrait s'ouvrir dans les tout prochains jours, alors que «nous aurions souhaité l'entamer aujourd'hui ou demain.» «Mais, il (le ministre, Ndlr) est en déplacement en Arabie saoudite ; on devrait débuter les discussions dès son retour.» Le mouvement de protestation des imams a commencé au mois de mai dernier, lorsque la coordination nationale des imams et des fonctionnaires des Affaires religieuses avait organisé un sit-in devant le siège de l'Union générale des Travailleurs algériens (UGTA), à l'appui de revendications portant sur l'amélioration de leur situation socioprofessionnelle. «Nous sommes affiliés à l'UGTA», a insisté M. Hadjimi, qui a appelé le ministère de tutelle au dialogue afin de trouver des solutions urgentes aux doléances des imams, dont le logement. Il y a également la «dépénalisation du métier de l'imam», car le statut particulier prévoit en cas d'incitation à la violence des poursuites judiciaires, l'ouverture d'une formation continue dans les universités et l'application du principe d'égalité des chances. |
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