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Les
services du Premier ministre ont formellement démenti, hier, l'information
donnée par « certains médias » qui ont indiqué « que la présidence de la
République aurait demandé au Premier ministre de ne pas présenter la
déclaration de politique générale du gouvernement devant le Parlement ».
Le communiqué du Premier ministère explique que le retard pris dans la présentation de cette déclaration « est dû à un agenda politique et diplomatique très chargé », précisant à titre d'exemple qu' Ahmed Ouyahia « recevra du 16 au 18 de ce mois son homologue de la République de Corée ». Une précision qui répond aux informations publiées sur la date prévue, le 16 décembre donc, de la déclaration de politique générale. Ce démenti est une réponse à la Une d'El Khabar qui affirmait que « la présidence ?empêche' Ouyahia de présenter la déclaration de politique générale». Citant des « sources fiables », sans les citer, le quotidien arabophone expliquait que des instructions provenant de la présidence de la République ont été adressées au Premier ministre lui demandant de ne pas présenter la déclaration de politique générale prévue pour le 16 décembre. Pour le journal, cette annulation pourrait s'expliquer par deux scénarios : soit le départ imminent de Ouyahia du gouvernement qui se précise, soit que la prochaine étape a imposé cette option à la lumière de vives discussions sur le report de la présidentielle. La même source ajoute que la déclaration de politique générale avait été soumise à l'Assemblée populaire nationale, le 15 novembre dernier, et son président, Bouchareb, n'en a reçu qu'un exemplaire, travaillant dessus pour être prêt un mois plus tard. Pour rappel, la déclaration de politique générale du gouvernement devait permettre à Ouyahia de défendre son bilan depuis sa prise de fonction en remplacement de Tebboune, en août 2017. Constitutionnellement, l'article 98 indique que le gouvernement doit soumettre à l'Assemblée populaire nationale une déclaration de politique générale, chaque année, suivie par un débat sur le travail du gouvernement. Toujours selon l'article constitutionnel, «cette discussion peut donner lieu à une motion de censure déposée par l'Assemblée populaire nationale conformément aux dispositions des articles 153, 154 et 155, et le Premier ministre peut demander à l'Assemblée populaire nationale un vote de confiance ». Si le Parlement refuse ce vote, le président de la République peut, avant d'accepter la démission du gouvernement, recourir aux dispositions de l'article 147, et le gouvernement peut alors soumettre au Sénat une déclaration de politique générale. Pour beaucoup d'observateurs, Ouyahia serait victime de son ambition, prêtée ou avérée, à la succession de Bouteflika. La dernière sortie médiatique de l'ancien président de l'APN, Ziari, aurait fait plus de mal qu'autre chose au Premier ministre perçu comme l'unique candidat « sérieux » pour briguer la présidence dans le cas où Bouteflika ne se présenterait pas pour un cinquième mandat. D'autres lectures font le lien avec le dossier Bouhadja « chassé» du perchoir de la Chambre basse. Pour le moment, le communiqué des services du Premier ministre est le seul document officiel qui a été publié sur une affaire à suivre évidemment. |
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