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L'Association
algérienne de lutte contre la corruption (AACC) estime que «faute de volonté
politique», le fléau de la corruption «ne cesse de faire d'énormes dégâts» en
Algérie.
Dans un communiqué publié à l'occasion du «15ème anniversaire de l'adoption de la Convention des Nations unies contre la corruption» et la «15ème édition de la Journée internationale contre la corruption», célébrée le 9 décembre de chaque année, l'AACC s'interroge «Où en est-on en Algérie?» dans ce domaine. L'Association affirme que cette journée ne «ne sera pas» célébrée en Algérie car «les pouvoirs publics n'ayant pas inscrit à leur agenda cette «Journée des Nations unies» et n'autorisant pas la société civile, dont l'AACC, à célébrer cette journée». Le communiqué rappelle que l'Algérie est signataire de la CNUCC, le 9 décembre 2003, et «l'a ratifiée le 19 avril 2004». Deux ans plus tard, «les députés votèrent le 3 janvier 2006 la loi relative à la prévention et la lutte contre la corruption». Quinze ans plus tard, et «faute de volonté politique», le résultat «est nul», affirme l'AACC. En Algérie, «ce fléau ne cesse de faire d'énormes dégâts, aussi bien pour la grande corruption que la petite corruption, toutes les deux s'étant généralisées grâce à un climat de totale impunité». «Pour preuve supplémentaire de cette absence de volonté politique, la loi du 20 février 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption est en net décalage par rapport aux mesures et aux recommandations de la CNUCC, et ce décalage est un choix politique du pouvoir en place», affirme l'Association qui cite «trois exemples». Le premier concerne «l'absence d'indépendance de l'ONPLC (Organe national de prévention et de lutte contre la corruption)» qui «12 années après sa création, vient de lancer un appel à candidatures pour des experts, des consultants et des hauts fonctionnaires, confirmant par là sa longue hibernation». Le deuxième exemple concerne la «protection des dénonciateurs et des victimes de la corruption» prévu par la CNUCC. Au contraire, affirme l'AACC, «la loi algérienne du 20 février 2006 met en avant surtout la pénalisation de la dénonciation calomnieuse», une disposition «confirmée par les faits» puisque «les lanceurs d'alerte en matière de corruption font l'objet systématique de représailles, voire d'emprisonnements arbitraires», lit-on dans le document. Quant au troisième exemple cité par l'Association algérienne de lutte contre la corruption, il concerne le «processus de déclaration de patrimoine des agents publics tel que prévu par la loi du 20 février 2006» que l'AACC juge «non seulement incomplet par rapport à ce que préconise la CNUCC», mais qu'en plus il «n'est pas appliqué». Par ailleurs, le communiqué estime qu'en matière de lutte contre la corruption, la justice en Algérie est caractérisée par l'«absence d'indépendance des magistrats» et leur «incompétence manifeste à traiter des dossiers de grande corruption à prolongement international», ainsi que l'«impunité pour les corrompus «protégés»». Pour l'AACC, «l'Algérie doit mener sans plus tarder» la lutte contre la corruption. «Pour ce faire, une volonté politique ferme est indispensable, appuyée par des objectifs clairs, objectifs qui doivent s'inscrire dans une stratégie nationale cohérente, le tout devant baigner dans un contexte démocratique et de liberté. Ce combat doit aussi s'intégrer dans celui de la communauté internationale. L'Algérie en est encore loin mais aucun combat n'est perdu d'avance», ajoute le communiqué. |
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