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Léger vent
d'optimisme sur les marchés après l'accord vendredi à Vienne entre l'Opep et les pays non-Opep menés
par la Russie. Pour des pays comme l'Algérie, pris à la gorge par de lourds
déficits budgétaires, c'est de bon augure. L'accord conclu à l'arraché vendredi
a redonné des espoirs notamment à l'Algérie quant à une reprise des prix du
brut. L'accord rassure également les marchés sur une meilleure régulation de
l'offre de pétrole, tout en évitant les attitudes isolées et égoïstes, première
cause de la chute des cours.
Le deal entre pays membres de l'Opep et leurs alliés non-Opep porte sur une réduction de 1,2 million de barils/j, une sorte de réponse aux commentaires des analystes qui avaient estimé à la veille de cette réunion que réduire la production de 1 mbj ne suffisait pas à rassurer les marchés, ni éponger l'abondance de brut sur le marché. L'accord serait en réalité le résultat d'un compromis entre pays Opep et non-Opep et, surtout, le poids de la Russie, deuxième producteur mondial de brut, qui a pesé sur une décision perçue comme une sorte de réponse claire à la pression du président américain pour que les pays Opep maintiennent un niveau de production élevé afin que «les automobilistes américains puissent continuer de rouler pour pas cher». Une exigence insolente pour tous les pays producteurs de pétrole dont la Russie qui est entrée, avec la Chine, dans une sorte de dialectique de la confrontation avec Washington. Car si pour Moscou ce n'est pas la période pour revoir à la baisse sa production, il était évident que les exigences intolérables des Etats-Unis allaient provoquer une réponse appropriée, d'autant qu'une hausse de la production ruinerait pratiquement les espoirs de tout le monde quant à un redressement durable des cours. C'est une autre victoire contre le diktat, la pression et le chantage des Américains qui sont en train de tout faire pour ramener le prix du brut à moins de 50 dollars/baril. Le bras de fer a donc penché pour cette nouvelle alliance entre l'OPEP et ses partenaires, dont la Russie, ce qui à l'évidence va provoquer l'émergence d'un nouvel ensemble qui produit la moitié du brut mis sur le marché mondial. Ce n'est pas rien, d'autant que la production de schiste n'est pas à l'ordre du jour et que les efforts des pays producteurs restent concentrés sur l'obtention d'un prix juste et équilibré du baril de pétrole. La réunion de vendredi à Vienne a par ailleurs lancé des signaux positifs pour les marchés et rassuré sur la cohésion confirmée entre pays Opep et leurs partenaires, même si l'objectif d'une réduction de 1,5 mbj n'a pas été atteint. Mais, dans la situation actuelle du marché et les contingences géopolitiques stressantes avec les sanctions américaines contre l'Iran, et la guerre commerciale avec la Chine, il ne faut pas faire la fine bouche, et surtout ne pas désespérer que l'Opep, avec moins de dissensions internes et plus de cohésion avec des poids lourds comme la Russie, est capable de se réapproprier son prestige et son poids sur les marchés pétroliers. Pour le reste, il est acquis que le pétrole, avec le charbon, sera pour des dizaines d'années encore la principale énergie qui fera fonctionner l'économie mondiale. Qu'il soit conventionnel ou pas, les grandes industries ont toujours besoin de pétrole, transformé ou pas, et tout le défi pour des pays dépendants comme l'Algérie est de le maintenir à des seuils rémunérateurs de leurs investissements. |
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