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Jugés
hier par le tribunal criminel de première instance pour association de
malfaiteurs, vol qualifié et incendie volontaire ayant ciblé un bar-restaurant
de Cap Falcon en 2016, deux marins ont été condamnés à huit ans de prison
tandis qu'un troisième accusé se trouvant en fuite a écopé de 20 ans par
contumace.
Selon l'arrêt de renvoi lu lors de l'audience, les faits remontent à une nuit de novembre 2016 quand Kh. El Hadj, K. Bohos et S. Abdelmounaïm ont pénétré par effraction dans un bar-restaurant où ils ont consommé plusieurs bouteilles d'alcool, mis la main sur 16.000 DA et un téléviseur plasma et allumé un incendie. Retrouvés grâce aux images prises par une caméra, les deux premiers seront interpellés par la police et interrogés. Ils avoueront les faits qui leurs étaient reprochés mais nieront l'incendie volontaire. Ils seront rapidement inculpés pour les chefs d'accusation cités plus haut et mis en détention alors que leur complice Abdelmounaïm ne sera jamais pris. Lors de l'audience, les deux accusés, marins de profession, ont avoué avoir pénétré dans l'établissement de restauration mais avec la seule intention de consommer de l'alcool : «Nous avons commencé à boire à minuit et aux environs de trois heures de matin, nous avions achevé nos provisions. Nous avons alors décidé d'aller à la recherche d'un débit d'alcool mais tous étaient fermés. C'est là que nous avons décidé de pénétrer dans le bar de mon voisin. Mais nous n'y avons jamais mis le feu», ont-ils relaté à la barre. Appelé à témoigner, A. Nabil, propriétaire du bar-restaurant, a minimisé les dégâts occasionnés et le préjudice subi : «Ils n'ont pas brûlé grand-chose (?) Quand je suis arrivé au restaurant à 9h du matin, le feu était déjà éteint (?) Ils ont rendu le téléviseur et le démodulateur qu'ils avaient pris», a-t-il déclaré en substance, manifestement peu désireux de charger les prévenus. Convaincu que les trois accusés avaient fracturé le restaurant-bar dans l'intention de commettre un vol et d'avoir tenté d'y mettre le feu pour effacer toute preuve pouvant les relier au forfait, le représentant du ministère public requerra la peine de 15 ans assortie d'une amende d'un million de dinars contre Kh. El Hadj et K. Bohos, et 20 ans assortis de deux millions de dinars contre le fuyard. Pour les avocats de la défense, le dossier d'accusation ne présente aucune preuve matérielle soutenant la thèse de l'association de malfaiteurs ni de l'incendie volontaire : «Il s'agit là de deux jeunes qui voulaient juste poursuivre la soirée. Ils étaient en état d'ébriété et n'avaient, à aucun moment, nourri le projet d'organiser un vol et de mettre le feu pour effacer les traces, comme veut le faire accroire le ministère public.», ont-ils plaidé en substance en évoquant «un certain nombre de contradictions dans les rapports de police» et l'absence d'un quelconque rapport de la protection civile «qui aurait certainement intervenu s'il s'était agi d'un véritable incendie» : «Ils sont entrés par effraction pour boire de l'alcool et l'un d'eux a involontairement provoqué un début d'incendie en jetant un cigare mal éteint. C'est à cela que se résume tout le dossier», ont-ils ajouté en plaidant l'acquittement pour l'association de malfaiteurs et l'incendie volontaire, et en réclamant les circonstances atténuantes. |
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