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Sans
surprise, la réunion d'Alger du comité ministériel Opep
et non-Opep a reconduit l'accord de juin dernier
concernant le plafond de production et les quotas des pays qui y ont souscrit.
Une petite victoire psychologique, car si au sein des pays producteurs de
pétrole l'objectif est d'assurer autant d'offre que le marché demande, sans
trop aller jusqu'à l'inonder, ce qui serait une démarche suicidaire, dans
l'autre camp, celui des pays industrialisés, l'important est que les prix
restent stables dans une fourchette qui ne sanctionne pas la croissance.
A Alger, la réunion des pays Opep et non-Opep est allée dans ce sens, celui de maintenir une offre de pétrole ?'raisonnable'' et surtout de ne pas perturber l'équilibre des forces du marché. Les quotas de production décidés en juin dernier ont été maintenus à la réunion d'Alger, ce qui confirme cette cohésion au sein des pays producteurs et exportateurs de pétrole. La guerre des prix sera évitée, même si dans le camp des gros pays consommateurs, dont les Etats-Unis, les grincements de dents se font entendre. Le président américain Donald Trump, qui a appelé, dans des menaces à peine voilées, les pays Opep à augmenter l'offre de brut sur les marchés, et donc travailler pour faire baisser les prix, est peut-être le seul à penser que les prix du brut actuels sont catastrophiques pour les pays industrialisés. L'appel de Trump à l'Opep est beaucoup plus lié, en réalité, à ce besoin de redorer son blason, terriblement écorné par ses décisions impopulaires aux Etats-Unis, à l'approche des élections de mi-mandat de novembre prochain, ainsi que pour soutenir la compétitivité de l'industrie américaine face aux grandes majors européennes et asiatiques. Il n'est un secret pour personne que Trump, un allié fidèle des lobbies industriels américains, ne reculera devant rien pour améliorer la compétitivité des entreprises US en leur assurant un pétrole bon marché. D'autant qu'il a, dès son installation à la Maison Blanche, encouragé les producteurs de pétrole de schiste pour contrecarrer les objectifs de l'Opep d'arriver à des prix raisonnables, autant pour les pays producteurs que les pays consommateurs. C'est ce qui a réuni, en fait, les objectifs des pays membres de l'Organisation et ceux non-Opep dans une initiative historique, qui consiste à produire ce que le marché demande et, surtout, veiller au niveau de chaque pays membre à ce que le quota alloué ne soit dépassé. A Alger, cette démarche reste soutenue et même les Saoudiens y ont souscrit, même si, dans l'intervalle, il y a le problème de la compensation de la production iranienne à régler. Les signaux étaient au vert à la veille de la réunion d'Alger, avec les déclarations du ministre saoudien du Pétrole, Khaled El Falah, qui avait laissé entendre que Ryad est satisfaite ?'du travail qui a été fait entre les producteurs Opep et non-Opep''. Certes, Moscou et Ryad avaient déjà en juin dernier demandé à ce que l'accord d'Alger de 2016 soit revu, appelant à un relèvement de leur quota. Mais, il est certain que le résultat de la réunion d'Alger est une satisfaction pour tous ceux qui travaillent pour que les prix du pétrole remontent, en dépit des attentes du président américain qui espère que les pays du CCG, dont l'Arabie Saoudite, vont quand même prendre une décision pour compenser l'effet des sanctions visant directement les exportations iraniennes. Une tactique qui consiste à éviter une surchauffe des prix du brut à quelques semaines des élections législatives de novembre aux Etats-Unis qui pourraient mettre le camp des républicains en infériorité au Sénat et au Congrès. Ce qui serait catastrophique pour Trump. |
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