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Heureusement
que l'Etat, dans sa dimension d'institution est là, présent et existant. Sinon,
la nation sera livrée à une vacance frisant le rien et le néant.
L'Etat tient à assurer ses responsabilités. Ses institutions républicaines sont en permanence dans un service public continu et sans cesse au service de tous. Tant bien que mal, il les assure aussi par le biais de personnes, qui toutefois ne sont pas toutes au niveau qu'exige d'elles la charge publique. Il y a ceux qui pensent à leur carrière, d'autres qui pensent à celle des autres. Cependant, un Etat est sensé fonctionner également dans sa dimension d'exercice du pouvoir par le biais des partis. Seulement ce paysage politique, ces partis, ces oppositions, ces alliances ne semblent pas totalement impliqués dans l'effort nécessaire à la perfection du service étatique. Si la plupart des partis sont en congé la suite pour les autres n'est qu'une affaire de retard, d'ajournement ou de guet approprié. Les séances d'un comité central, d'un madjless echoura ou d'un bureau national vont ressembler à une ultime réunion du conseil pédagogique d'une école entérinant ainsi la fin d'un cursus chahuté et l'entame de longues vacances. Les anciens élèves, les nouveaux inscrits, les recalés, les redoublants, les maitres de salle et les chefs de cours vont enfin se reposer. Il est question de réprimandes et surtout de menaces d'exclusion pour mauvais comportement. Les avertissements et les blâmes n'ont pas suffit à contenir la turbulence de certains élèves seniors qui se sont distingués au cours de l'année par leur entorse au règlement intérieur. Parents d'eux-mêmes, ils vont affronter l'ire de la pécore blessée, malmenée et brimée tout au long de la période annuelle. Ce ne seront pas des vacances au sens de Jules Ferry, mais une vacance au sens de l'activité dynamique politique. Bizarre, est que cette corporation pluri- partisane ait plusieurs vacances dans l'année. Avec cette nuance entre vacances et vacuité. L'Etat, par obligation de survie et de symbiose doit faire par le biais de partis une image de séraphin pleine d'atouts modernistes, de nuances philosophiques et de couleurs politiques différentes les unes que les autres. Le parti est devenu sous l'ère du nouveau concept étatique une thérapeutique apte à contenir tous les virus liés aux anciennes notions de gouvernance. La dictature n'est pas la même. L'oligarchie n'a plus le même manoir comme le royalisme ne siège plus sur des trônes où perché ; le monarque auréolé asservit au lieu de servir. L'idiotie collective n'a pu imaginer des tranquillisants politiques à injecter envers la contestation des foules, que la tromperie quasi-officielle et la sensation légale d'avoir liberté et initiative de créer, de s'exprimer, de se réunir. Le leurre défie le réel et reste quand bien même l'un des meilleures hypnoses dont la faculté d'abasourdir les spectateurs est édifiante. Que les élections, considérées comme l'un des moyens les plus démocratiques aient la charge d'apporter à chaque lot quinquennal un quota de personnes. Tantôt bleues, tantôt ternes à force d'aller, venir et revenir, elles ne seront qu'une copie à l'identique de ceux qui les ont précédés. Et ceci n'est que de la responsabilité des partis. La force de la mobilisation des flots démographiques se perd par compte à rebours chez tous les partis. Ces partis continuent à croire que c'est par le nombre de sièges que l'on calcule la force politique, alors que d'autres soutiennent que seul le nombre de militants compte pour l'évaluation d'une prétendue domination politique. Cependant personne ne pense qu'il va falloir puiser autre alternative, tendant à renouveler le mode opératoire de la conquête du pouvoir. C'est dans cette société que l'on appelle civile, ces citoyens que l'on appelle peuple que peut se trouver la réinvention du monde politique de demain. Ainsi, constat est fait qu'aucun de ces partis agissant dans la scène nationale n'a pensé s'astreindre à faire l'état des lieux ou scruter l'état des cieux à venir. Ils continuent et signent faisant croire à autrui, un éventuel assainissement des rangs, une tentative de déstabilisation ou un sentiment inaccepté de jalousie piquante. Se contentant de conciliabules restreints les chefs ne soumettent à l'analyse que l'actualité ou les faits saillants immédiats. Jamais leur départ. Il est temps chez ces corporations de changer de tête. Chez ces partis encore vivants et en dynamique, l'ordre du jour se confine certainement en la lecture respective de rapports de circonstances et de compte rendu de missions. La prévision n'est jamais perçue telle une nécessité rentable dans le long terme. C'est habituellement de l'urgent que naît le ponctuel dans la résolution des cas soulevés ici et là. Ni les démissions successives des responsables locaux, ni le départ massif des adhérents encore moins la défection unanime ou la désertion arrangée des inscrits, symptômes majeurs somme toute de la maladie élective qui ronge la base des partis, ne semblent troubler outre mesure ceux qui président aux destinées de ces associations politiques. Cultivant à leur manière et à leur tour la conscience de fait qu'ils ne sont là que pour une incertitude chronique dont ils ne connaissent point ni le point de chute ni les causes de leur mort, ces leaders participent en jouant un rôle providentiel, au jeu des clans, des plans et du hasard des hommes et des circonstances. Ils n'avaient de cure que d'attendre sereins et sans enthousiasme l'heure fatidique où sous un motif quelconque, quitteront sans états d'âme leur perchoir. Se sentant de simples travailleurs, fonctionnaires ou commis de partis, les leaders n'auraient fait que ce qu'ils avaient à faire. Accomplir une mission de service public. Aucune doctrine, aucune philosophie et nulle empreinte idéologique n'est venue dorer leur passage. Ils sont presque partis comme ils étaient venus. Avec fracas et insouciance. A la limite du contraire, la zizanie, la grogne et le complot scientifique avaient fissuré pas mal d'édifices. En fait de stratégie pour des horizons lointains, il demeure constant de remarquer l'absence de toute approche tendant à élever les partis en structure aspirant doléances et attentes pour devenir en phase de développement de véritables réceptacles de soucis et de préoccupations. L'objectif étant de canaliser la masse vers un front de défense d'intérêts communs suivant une certaine méthode politique à partager par l'ensemble des sujets. Il est urgent par salut public de réorganiser la loi sur les partis en y imposant un cahier de charges impliquant la responsabilité politique et faisant éviter la léthargie, le repli, la réserve et l'attente sur la bande d'arrêt d'urgence. Cette mauvaise tactique du " on va voir ". Un parti une fois agréé doit aller vers la société et non pas le contraire. (Nous y reviendrons) Avec la disparition de l'unicité de vue et de partis l'on croyait balayer un système alors que l'on avait sans le savoir permis à un autre plus virulent, tenace et perspicace de s'installer confortablement. Les partis qui venaient de naitre un peu partout à l'époque, jouant à un jeu arrangeant toutes les parties (pouvoir -autres) se plaisaient dans la nouvelle posture qui d'ailleurs n'augurait aucun espoir de voir se dissiper le spectre de la main-mise politique. Qui des guignols, qui des crédules, tous pensaient détenir la potion mystérieuse et magique de pouvoir prescrire un traitement adéquat aux souffrances qui allaient affliger pour longtemps tout le corps social. Le phantasme au nombre de quinze et plus gagnait allégrement les bureaux où l'octroi des agréments se faisait sur simple présentation d'un rapport d'intention. La multiplicité d'organisations différentes dans la dénomination ne multipliait pas pour autant la diversité dans l'option des choix, de projets et surtout de repères idéologiques. Et ainsi c'était l'Etat qui produisait les partis pour qu'ils soient au service de la nation. Enfin seul l'Etat, avec ou sans partis reste apte à la gestion de la nation. Cette nation qui dans le sens historique devra s'exprimer par toutes ses sensibilités est encore en attente d'une certaine symbiose organique. Contenue dans un sentiment national, la nation demeure le patrimoine de toute la collectivité qui la caractérise. Sans couleur politique, sans régime particulier. Seuls des éléments de vie communautaire dans l'espace et dans le temps constituent son socle et ses fondements. Elle ne pourra jamais subir ni l'humeur d'un pouvoir, ni la domination précaire d'un système. Elle est là, malgré les aléas. Cependant, il ne peut y avoir de pérennité sans fortes institutions étatiques. Si ce n'était l'Etat poli, regardant, la nation n'aurait plus l'espoir qui s'affiche encore sur tous les fronts de ses composantes. |
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