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Le
marché du médicament est «un marché très lucratif», a estimé hier mercredi
Farid Benhamdine, président de la Société algérienne
de pharmacie. Il a souligné à la radio nationale que ce marché est «lucratif,
mais indispensable et nécessaire». Ce marché représente en Algérie 3,8
milliards de dollars, soit 0,4% du chiffre d'affaires mondial, a-t-il indiqué, ajoutant que «ce n'est pas exagéré au
niveau mondial». Pour autant, M. Benhamdine relève
que le marketing dans le secteur pharmaceutique représente en Algérie 10% à 15%
du prix du médicament et débité du budget du ministère
de la Santé.
Cette manne financière, M. Benhamdine l'estime entre 300 et 400 millions de dollars, et «c'est énorme». Pour le président de la Société algérienne de pharmacie, «le médicament est un produit spécial dans son marketing et doit être utilisé pour la formation», car «la formation médicale continue est indispensable, et il faut que le personnel de santé soit au courant de qui se passe dans le monde, il faut qu'il connaisse le service médical rendu d'un produit, la qualité et le prix». Il a expliqué que les recettes tirées du marketing des médicaments et produits pharmaceutiques financent les sociétés savantes, les séminaires et colloques scientifiques. «Les formations médicales sont faites par des sociétés savantes, et cette manne de 400 millions de dollars, il faut que les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur aient un droit de regard sur cela». Car, pour M. Benhamdine, «ce sont les laboratoires pharmaceutiques qui gèrent ces 400 millions de dollars de marketing. Les laboratoires en Algérie récupèrent cette manne en dinars, pour ceux installés à l'étranger, ils la récupèrent en devises», estimant qu»'il faut que cette manne soit redistribuée sur différents secteurs et services de santé et actions de service public, et ne doit pas être limitée à financer des congrès et des séminaires médicaux.» Pour la gestion de cette manne financière tirée du marketing des médicaments, il a souligné que le ministère doit avoir des «déclarations obligatoires sur les affectations d'argent pour les associations médicales.» En rappelant le décret du 6 juillet 1992 relatif à l'information médicale et scientifique, M. Benhamdine a estimé qu»'il faut que ce décret soit respecté. Si les laboratoires financent des séminaires, il faut que cela soit transparent». Par ailleurs, sur la production nationale de médicaments, il a relevé qu'elle se situe entre 55 et 60% des besoins. «Nous sommes entre 1,1 milliard de dollars de médicaments produits localement, et 1,9 md de dollars d'importation», a-t-il précisé, soulignant que «nous sommes partis de 5% à 55% pour la consommation locale. On a fait de gros efforts» en matière de production de médicaments. Il a dans la foulée conseillé aux industriels du médicament de «passer à autre chose», et qu'ils se lancent «dans les fusions-acquisitions.» Selon le cabinet d'études britannique Oxford Business Group (OBG), l'Algérie est «deuxième marché pharmaceutique sur le continent africain après l'Afrique du Sud, avec des ventes annuelles totalisant trois milliards de dollars.» Le marché algérien du médicament pèse quatre milliards de dollars, et beaucoup de groupes internationaux, comme Pfizer, Novonordisk, Aventis, ont déjà «les deux pieds» sur le marché algérien, avec une partie de la production réalisée en Algérie, qui est exportée. Il reste par ailleurs circonspect sur le rôle de la future agence du médicament, instituée en 2008, mais pas encore fonctionnelle. «L'agence nationale des produits pharmaceutiques va naître», mais «lorsque je l'ai signalé en 2008, j'avais dit que c'était un «mort né», car elle n'avait aucun moyen pour fonctionner normalement.» |
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