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Constantine - Des conseils aux diabétiques à l'approche du ramadhan

par A. M.

«Il ne faut pas cacher le soleil avec un tamis», a déclaré hier le Dr. Belaid Nadia, médecin généraliste diabétologue à la polyclinique de Boumerzoug qui fait partie de l'établissement public de santé de proximité (EPSP) Bachir Mentouri de Constantine. Il considère que la prévention est tout. Si elle est bien appliquée elle peut aider énormément, plus que les médicaments, les patients atteints de maladies chroniques comme le diabète. Pour la circonstance, elle anime régulièrement des séances pédagogiques dans son unité sur le thème du «diabète et Ramadan», sujet incontournable qui revient chaque année à l'approche du mois sacré chez les diabétologues et les associations civiles versées dans la sensibilisation sur cette pathologie qu'il faut combattre avec vigueur, sans relâche. «Car, dit-elle, elle progresse d'une façon effroyable aussi bien chez nous que dans le monde où l'on compte aujourd'hui plus d'un demi milliard de gens touchés par cette maladie».

L'activité de prévention est placée cette année dans le cadre la Journée mondiale de la santé et est animée par des diabétologues, des spécialistes en nutrition, en diététique et en charia islamique. Dans l'unité de soins de Boumerzoug, nous avons assisté à une séance de sensibilisation avec un groupe d'une dizaine de diabétiques venus entendre les conseils de leur médecin sur le comportement à adopter pendant le Ramadan, surtout sur la question de savoir s'il faut jeûner ou non. Les malades sont introduits par groupe de 6 ou 7 pour une séance d'une demi-heure durant laquelle ils reçoivent les conseils du médecin traitant sur le comportement à adopter au cours de ce mois de jeûne, sur la question elle-même du jeûne qu'il ne faut pas faire sans l'avis du médecin, etc. A la fin de la séance, nous avons interrogé le Dr. Belaid sur l'état de la prévention en Algérie par rapport aux voisins et l'Afrique en général. «On n'en fera jamais assez», s'est-elle contentée de dire sans oser des comparaisons. «On doit faire de la prévention parce que c'est la pierre angulaire de tout traitement des maladies chroniques, car on doit faire prendre conscience au malade que la prévalence du diabète augmente chaque année. Et pour éviter le pire il faut suivre des mesures hygiéno-diététiques», a-t-elle souligné. «A l'unité de Boumerzoug, nous avons constaté que les séances d'éducation thérapeutiques des diabétiques apportent beaucoup de fruits. Le malade est conscient que le seul médicament ne peut pas empêcher que le taux de sucre dans le sang augmente. Et puis il est arrivé à se convaincre que ces séances sont bénéfiques. Ce qui est vrai parce que, grâce à cela, nous sommes arrivés à réduire l'insuline chez les malades», a ajouté le Dr. Belaid.