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La santé et la
sécurité au travail sont des préoccupations essentielles pour tous les
employeurs et employés. C'est pourquoi, chaque année et dans de nombreux pays,
la journée santé et sécurité au travail est célébrée le 28 avril pour
sensibiliser le public à l'importance de la santé et de la sécurité au travail.
Le thème de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail est coordonné par l'Organisation internationale du travail qui chaque année a décidé d'explorer de nouveaux thèmes. Chaque année donc, le monde du travail en collaboration avec l'Organisation Internationale du Travail (OIT) organise la journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, pour promouvoir la prévention des risques professionnels dans tous les pays. Cette année, le thème portera sur l'exploration des impacts du changement climatique sur la sécurité et la santé au travail. L'évolution des conditions météorologiques a des répercussions notables sur le monde du travail, en particulier sur la sécurité et la santé des travailleurs. Le but est de rappeler l'importance de la participation de tous les acteurs pour protéger le milieu de travail et préserver la sécurité ainsi que la santé des travailleurs. Le jeudi 25 avril 2024, à la veille de cette journée mondiale, un événement mondial réunissant des experts et des conférenciers a été organisé pour discuter de la manière de protéger les travailleurs et de répondre à ce défi mondial. Les Journées mondiales de la sécurité et de la santé au travail des années écoulées se sont concentrées sur différents thèmes, avec un accent particulier sur la pandémie de Covid-19. Ces journées mondiales se sont axées sur des stratégies de renforcement des systèmes nationaux de sécurité et de santé au travail (SST) visant à accroître la résilience, pour faire face aux crises actuelles et futures, en mettant à profit les leçons tirées et l'expérience acquise dans le monde du travail. A- Thèmes débattus et mesures arrêtées lors de la 20e édition de l'année 2023 : A-1. Au niveau de l'OIT (Organisation internationale du travail) En juin 2022, la Conférence internationale du travail a décidé d'inclure dans le cadre des droits et principes fondamentaux de l'Organisation internationale du travail (OIT) le concept «d'environnement de travail sûr et salubre». Le 28 avril 2023, l'OIT a entériné cette décision en invitant des experts à discuter des implications que cela pourrait avoir sur le monde du travail, ainsi que la mise en application pratique de ce concept dans le monde professionnel. Cette rencontre a aussi permis de présenter les conclusions des recherches sur l'état de mise en œuvre de diverses dispositions des conventions fondamentales n°155 et n°187. À cette occasion, la convention n°155 sur la sécurité et la santé au travail et la convention n°187 sur le cadre promotionnel pour la sécurité et la santé au travail ont été déclarées conventions fondamentales. Les deux conventions ont pour but d'établir et de mettre en œuvre des politiques nationales de santé et sécurité au travail (SST) cohérentes, grâce à un dialogue entre le gouvernement et les organisations d'employeurs et de travailleurs. Ces conventions qui s'appliquent à toutes les entreprises économiques abordent différents points liés à la sécurité et la santé au travail et responsabilisent les chefs d'entreprise. A-2. En Algérie Présidant avec le ministre de la Santé, Abdelhak Saïhi, la célébration de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail (28 avril 2023), M. Fayçal Bentaleb, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, a souligné que les données statistiques de la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (CNAS) font ressortir que le nombre des accidents de travail enregistrés en 2022 a connu une baisse de 10% par rapport à l'année 2018. Concernant les maladies professionnelles, M. Bentaleb a affirmé que les cas déclarés annuellement avaient baissé de 47%, en 2022 par rapport à l'année 2018. S'exprimant à l'occasion de cette journée mondiale sur la santé et la sécurité au travail le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, a révélé que dans le domaine du contrôle, les rapports des services de l'Inspection du travail indiquent qu'au cours de l'année 2022 les inspections ont touché 128.618 établissements employant plus de 3.500.000 travailleurs des secteurs publics et privés pour s'assurer du respect des exigences établies dans le domaine de la prévention des risques professionnels, ce qui a conduit à l'émission d'un peu plus de 142.000 mises en demeure et 4.500 rapports d'infraction. S'agissant de la révision des textes réglementaires du travail, Fayçal Bentaleb dira que les services de son département ministériel préparent un projet de décret exécutif en cours d'étude portant sur les conditions de réglementation de l'enseignement, de l'information et de la formation des travailleurs et les procédures d'obtention d'accréditation et d'approbation appliquées aux institutions et centres de formation dans le domaine de la prévention des risques professionnels pour contrôler l'activité de formation et renforcer les capacités des travailleurs dans le domaine de la sécurité et de la santé au travail. Intervenant lors de cette journée mondiale, le ministre de la Santé Abdelhak Saïhi, a mis en exergue « l'importance extrême » accordée par l'Etat à la santé et la sécurité dans le domaine du travail, soulignant que son secteur œuvrait en coordination avec le secteur du travail à permettre au travailleur d'accomplir ses missions dans de bonnes conditions et un environnement favorable. De son côté la Sous-Directrice de la prévention des risques professionnels au ministère du Travail, a soutenu, dans une déclaration à l'APS qu'une actualisation du «profil national» en matière de sécurité et de santé au travail est en cours. Il est destiné à servir de «document de référence» pour l'élaboration des futurs plans d'action en matière de sécurité et de santé au travail. Pour sa part, le Secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Hamou Touahria, a évoqué les efforts consentis en vue de garantir la santé et la sécurité dans le travail, soulignant l'importance de l'élargissement des sessions de formation et des activités de sensibilisation dans ce domaine». B) Situation actuelle de la prévention des risques professionnels B-1 Accidents du travail et maladies professionnelles Le Bureau international du travail a publié un rapport « La sécurité en chiffres » qui montre que 2,2 millions de travailleurs dans le monde meurent chaque année dans le cadre de leur travail, à la suite d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle, soit 5.000 personnes par jour. L'augmentation des accidents du travail et des maladies professionnelles continue. Une nouvelle estimation du BIT nous apprend que le nombre d'accidents du travail et de maladies professionnelles est en augmentation du fait de la rapide industrialisation de certains pays en voie de développement. Il se produit chaque année près de 268 millions d'accidents du travail non mortels dans le monde, et 160 millions de nouveaux cas de maladies professionnelles qui sont enregistrés chaque année. L'OIT a déjà estimé à près de 4% la part des indemnités et absences du travail dues aux accidents du travail et aux maladies professionnelles dans le PIB mondial. La répartition par régions montre que le nombre des accidents du travail a diminué dans beaucoup de pays industrialisés, contrairement à certains pays d'Asie et d'Amérique latine qui connaissent un développement rapide, où ces accidents sont en progression. En Chine, les accidents mortels auraient fortement augmenté, mais il reste difficile de trouver des sources fiables. En Amérique latine, l'augmentation des effectifs du secteur du bâtiment et le développement de ce secteur auraient déclenché une forte progression des accidents mortels. En Algérie, les données et statistiques de la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (CNAS) diffusées lors de la précédente journée mondiale de la SST de l'année 2023 par le ministre du Travail laissent apparaître que le nombre des accidents du travail enregistrés en 2022 s'élève à 42.946 accidents, soit une baisse de 10% par rapport à l'année 2018 où il a été enregistré 47.755 accidents. En ce qui concerne les maladies professionnelles, le ministre du Travail a affirmé que les cas déclarés annuellement ont baissé de 47%, passant de 410 cas en 2018 à 216 cas en 2022. C) La CNAS : organisation de «portes ouvertes» Animée par les cadres de la CNAS, de l'Inspection du travail et de la Médecine du travail, cette manifestation s'est déroulée du 15 novembre 2023 au 15 mars 2024 au niveau des agences de la CNAS réparties à travers le pays et a porté sur différents thèmes. Les thèmes programmés lors de ces portes ouvertes diffèrent d'une agence à l'autre. Les thèmes abordés ont porté notamment sur les accidents du travail, les maladies professionnelles, la législation du travail, les commissions paritaires d'hygiène et de sécurité. La lutte contre la fraude aux prestations de la sécurité sociale a été également programmée par quelques agences. La prévention des risques chimiques professionnels, dont l'objectif est d'instaurer une culture de prévention des risques chimiques et de sensibiliser les employeurs aux mesures préventives nécessaires fut l'objet d'un thème programmé par la CNAS d'Alger lors des journées «portes ouvertes». Parallèlement à cette manifestation, la CNAS agence d'Alger a consacré une journée d'étude pour expliquer les objectifs de ces portes ouvertes visant la «sensibilisation des employeurs à la nécessité de créer un environnement sans risques, notamment chimiques», en prenant «les mesures de prévention de ce danger». La prévention des risques chimiques en milieu professionnel a été également le thème abordé par la CNAS de Guelma. Ainsi, placée sous le thème «Améliorer les connaissances pour la prévention des risques chimiques», cette manifestation, organisée au niveau de l'agence de Guelma et à travers ses différents points répartis à travers la wilaya. Dans leur analyse du risque chimique, des spécialistes en la matière, ayant participé à ces portes ouvertes, ont donné des explications concentrées essentiellement sur les risques d'atteinte à la santé des individus et de l'environnement. L'utilisation et la fabrication des produits chimiques ont fortement contribué à faciliter et améliorer les conditions de vie du citoyen, cependant, cette activité n'est pas dénuée de risque, qui est évidemment présent dans de nombreux domaines de la vie avec ses conséquences néfastes. Notons à ce sujet que des médecins spécialistes en médecine de travail, des chefs d'entreprises, des syndicats des travailleurs, la protection civile et les experts en sécurité chimique, ont été invités, pour accompagner l'évènement, avec des interventions et explications sur le sujet, afin d'éclairer les participants sur les mesures à prendre et les méthodes à adopter, notamment au niveau des entreprises, pour garantir les conditions de sécurité aux employés. Ces journées d'information ont été également une opportunité pour faire connaître la législation en vigueur relative à la protection des travailleurs contre le risque chimique. Au niveau de la Direction de la CNAS de Batna, le problème de la lutte contre la fraude à la sécurité sociale a également fait l'objet d'une rencontre de sensibilisation pour tous les partenaires concernés pour s'impliquer dans la lutte contre ce phénomène, Les responsables de la CNAS de Batna ont, toutefois, indiqué, qu'à travers cette action, il s'agit pour ladite institution de sensibiliser et d'informer les assurés sociaux dans le but de leur faire prendre conscience de la fraude qui sévit en matière de déclaration des prestations de service prodiguées par divers services de santé publique et privée. Les différentes formes de fraude portent notamment sur l'usage de congés de maladie injustifiés, faux certificats médicaux et de collusion avec les professionnels de la santé. La fraude s'étend également aux ordonnances médicales falsifiées, aux documents de traitement et aux déclarations mensongères liées aux accidents du travail et aux maladies, apprend-on. La CNAS de Mascara a organisé sa campagne de sensibilisation et d'information à l'effet de mettre à niveau, conjoncture oblige, une série de dispositions d'actualité visant les procédures de gestion. Enfin, les partenaires ciblés lors de cette campagne, qui s'est étalée du 15 novembre 2023 au 7 mars 2024, sont les assurés sociaux, les professionnels de la santé, les pharmaciens conventionnés, les médecins, centres d'hémodialyse et cliniques et avait pour objectif de rappeler les mesures qu'il faut réactualiser pour fluidifier les relations avec la CNAS. Le volet de la lutte contre la fraude sous toutes ses formes avec ses conséquences et les mesures de contrôle mises en place, a été également débattu par l'agence CNAS de Mascara. A l'instar de quelques wilayas ayant organisé une campagne sur la fraude, la Caisse d'assurance maladie des salariés CNAS agence d'Oran, a lancé une campagne à l'attention de ses usagers sur le phénomène de la fraude dans les prestations de l'organisme sous le thème «préserver la continuité du système de l'assurance sociale, notre responsabilité à tous», indique un communiqué de la CNAS d'Oran. Cette campagne de sensibilisation qui a débuté le 15 novembre 2023 et s'est étalée jusqu'au 7 mars 2024 a concerné la catégorie des assurés sociaux et leurs ayants droit, les professionnels de la santé, les pharmaciens conventionnés, les médecins publics et privés, les cliniques de chirurgie du cœur conventionnées avec l'organisme, les cliniques de gynécologie et les centres de dialyse conventionnés avec la CNAS. La CNAS d'Oran, dans son communiqué, a affirmé donner la plus haute importance à cette campagne du fait de la sensibilisation du plus grand nombre des catégories concernées des dangers et risques de la fraude dans les prestations de l'assurance sociale, notamment l'utilisation irraisonnable de la carte Chifa et les conséquences que cela induit sur le plan de la loi. La CNAS de Béjaïa figure également parmi les agences ayant sensibilisé à la lutte contre la fraude. C'est ainsi que la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (CNAS), agence de Béjaïa, a lancé sa campagne de sensibilisation sur la lutte contre la fraude aux prestations de la sécurité sociale, début décembre 2023, en organisant une journée d'étude et de sensibilisation. Cette action s'inscrit dans le cadre d'un programme national qui s'est étalé jusqu'au mois de mars 2024, à travers l'ensemble du territoire national. Placée sous le slogan «la préservation du système de la sécurité sociale est l'affaire de tous», cette campagne vise, selon l'organisme, à atteindre l'objectif de la rationalisation des dépenses et surtout préserver l'équilibre du système de la sécurité sociale en faisant face aux pratiques illégales qui nuisent la santé financière de la caisse et la qualité de la prise en charge des assurés. Toujours dans le même contexte, le sud de l'Algérie n'a pas été laissé en marge. L'agence CNAS de la wilaya de Naâma a ouvert ses portes durant la période allant du 10 au 19 janvier 2024. Ces journées, qui ont été organisées au siège de l'Agence sise à Aïn-Sefra, consistent à inviter et à mieux informer les employeurs de tous secteurs confondus sur les déclarations annuelles et les déclarations des activités. L'agence de wilaya de la CNAS de Sétif a organisé des journées « Portes ouvertes » intitulées « l'impact de la numérisation ». L'objectif à travers cette manifestation est d'informer l'assuré et les employeurs sur les avancées relevées par cette caisse d'assurances sociales sur divers fronts, notamment celui de la numérisation et les prestations qui sont offertes via sa nouvelle application. «La numérisation du contrôle médical permet désormais à l'assuré d'avoir droit au contrôle médical, a priori à distance, et dans le cadre des facilités intégrées de consulter le dossier médical au niveau des différentes agences du pays et établir une relation directe entre le pharmacien». Autant de facilités qui sont d'autant plus allégées par l'utilisation du SMS avec les assurés et employeurs et l'utilisation de guichets itinérants dans les zones démunies et souvent éloignés à l'effet de se rapprocher de l'assuré et prendre en charge ses préoccupations sur place. C-1 Objectif des journées « portes ouvertes ». Cette campagne de sensibilisation organisée par les agences CNAS sur initiative de la Direction Générale CNAS, à travers le territoire national et qui s'est étalée pour la plupart du mois de novembre 2023 jusqu'au mois de mars 2024, avait pour but de sensibiliser le public sur l'importance de la santé et de la sécurité au travail en organisant des manifestations et activités spéciales en entreprises. Il faut rappeler dans ce sens que ces manifestations se traduisent généralement par l'organisation de journées d'études. Aussi, l'objectif attendu de cette semaine est de sensibiliser le grand public sur l'intérêt de la prévention pour préserver la santé, et d'une manière spécifique inciter les assurés sociaux à suivre toutes les mesures sanitaires afin de préserver leur santé et éviter tous les facteurs de risque des maladies. A travers les journées portes ouvertes, le staff médical et de prévention interviennent auprès des assurés sociaux pour leur expliquer que la CNAS accorde une grande importance à l'aspect de la prise en charge des travailleurs malades, ce qui a permis au système de la sécurité sociale en Algérie de se classer parmi les pays pionniers. Cette impression est partagée par le Directeur général de l'Organisation internationale du travail (OIT) M. Gilbert. Lors de sa visite récente en Algérie du 20 au 23 avril 2024 et au cours de laquelle il s'est entretenu avec le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, M. Fayçal Bentaleb, sur les voies et moyens de renforcer la coopération avec cette agence onusienne, le Directeur général de l'OIT a salué « l'expérience pionnière de l'Algérie dans le domaine de la sécurité sociale et du dialogue social ». Selon le communiqué de la CNAS, ces journées ont pour objectif d'ancrer la culture de prévention à travers plusieurs thèmes, liés notamment à la prévention de certaines maladies comme le diabète, notamment à l'approche du mois de ramadhan, la prise en charge des accidents de travail et des maladies professionnelles comme le cancer, outre la prévention et la lutte contre le tabagisme ». D) Conclusion : Les journées 'portes ouvertes'' organisées par la CNAS sont des manifestations qui se traduisent généralement par l'organisation de journées d'études. C'est une occasion pour faire connaître la législation en vigueur concernant la protection des travailleurs contre les risques tout en mettant la contribution de la CNAS en la matière. En organisant cette journée, on peut encourager les employeurs à mettre en place des démarches de sécurité efficaces et à fournir des informations en matière de sécurité, de prévention et de gestion des risques. Cela peut également inciter les travailleurs à être plus vigilants sur leur propre sécurité et à signaler tout incident ou danger potentiel. Selon la doctrine des Nations unies, chaque journée internationale représente une occasion d'informer le public sur des thèmes liés à des enjeux majeurs comme les droits fondamentaux, le développement durable ou la santé. Ces journées permettent au système des Nations unies, aux pouvoirs publics et à la société civile d'organiser des activités de sensibilisation et de mobiliser des ressources. Les dépenses engagées annuellement par la CNAS liées aux accidents du travail et maladies professionnelles en Algérie dépassent les 25 milliards de dinars. Une baisse de 10% a été enregistrée par les accidents du travail et de 47% par les maladies professionnelles au cours des 5 dernières années. Nous estimons que la prévention des risques professionnels en Algérie est une question de facteur humain, s'il est bien sensibilisé, bien formé, bien suivi, bien motivé, bien équipé en protection individuelle que collective, il y aurait moins d'accidents du travail et moins de maladies professionnelles. Cependant, nous énumérons ci-dessous les points sur lesquels il faudrait s'attarder afin de réduire la facture salée du coût des risques professionnels et les graves conséquences que subissent et le travailleur, sa famille et les caisses de sécurité sociale. Ces points portent sur la formation, l'intensification du contrôle sur le terrain et le service d'hygiène et de sécurité. Les commissions paritaires d'hygiène et de sécurité chargées de la prévention des risques professionnels régies par le décret exécutif n°05-09 du 08 janvier 2005 sont composées de membres représentant l'employeur et le syndicat et dont les profils généralement ne répondent pas souvent au volet hygiène et sécurité. Il faudrait donc assurer leur formation et également l'élargir au personnel d'exécution. Cette formation est prévue par des textes notamment le décret exécutif n° 02-427 du 04 décembre 2002 relatif aux conditions d'organisation de l'instruction de l'information et de la formation des travailleurs dans le domaine de la prévention des risques professionnels, notamment les articles 21 et 22. L'absence de formation des membres des commissions paritaires d'hygiène et de sécurité est constatée sur le terrain. Ce sont des élus représentant les travailleurs ainsi que des cadres généralement sans aucune formation appropriée qui sont désignés par leur hiérarchie (Employeur, SG du Comité de participation). Ces membres doivent être formés dans des instituts spécialisés dans la prévention des risques professionnels tels que l'INPRP, l'OPREBAT qui ont donné d'excellents résultats au niveau national. Ces organismes de formation ont élaboré des programmes conçus exclusivement aux membres des commissions d'hygiène et de sécurité du travail conformément au texte sus-cité relatif à la formation des travailleurs dans le domaine de la PRP. Des membres des CHS bien formés peuvent à eux seuls noter les anomalies, alerter les services concernés et dresser des rapports aux responsables de l'organisme pour une prise en charge réelle des carences inhérentes au volet sécurité du travail. Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale a évoqué, lors de la journée mondiale sur la SST de l'année écoulée, la préparation par son département ministériel d'un projet de décret exécutif en cours d'étude portant sur les conditions de réglementation de l'enseignement, de l'information et de la formation des travailleurs et les procédures d'obtention d'accréditation et d'approbation appliquées aux institutions et centres de formation dans le domaine de la prévention des risques professionnels. Ce texte apporterait sans doute un plus pour le renforcement des capacités des travailleurs en général dans le domaine de la sécurité et de la santé au travail sur le terrain. Sur un autre plan, il est constaté que le commerce du cosmétique pousse comme des champignons dans toutes les villes au niveau national d'où la fabrication du produit chimique en nette augmentation. Les agences CNAS de Guelma et Alger ont évoqué, lors de ces journées « portes ouvertes » la culture de prévention des risques chimiques. Les entreprises concernées par la fabrication du produit chimique sont appelées à adopter une méthode claire pour garantir les conditions de sécurité aux travailleurs et généraliser ainsi les dispositifs nationaux en matière de prévention contre les risques chimiques, vu notamment l'augmentation de la fabrication des produits chimiques, en sus de l'émergence de nouveaux types de substances chimiques provoquant des problèmes de santé aux travailleurs qui y sont exposés. Toujours dans le même contexte, il faudrait également s'intéresser à ces petites et moyennes entreprises notamment celles dont l'effectif est moins de 50 travailleurs et qui sont nombreuses. Ces entreprises ignorant complètement les textes en vigueur dans ce sens n'ont pas de service d'hygiène et de sécurité comme le prévoit le décret exécutif n° 05-11 du 8 janvier 2005 fixant les conditions de création, d'organisation et de fonctionnement du service d'hygiène et de sécurité ainsi que ses attributions notamment les articles 2 et 3 dont les teneurs suivent : Art. 2. - Le service d'hygiène et de sécurité constitue une structure organique de l'organisme employeur. La création du service d'hygiène et de sécurité est obligatoire chaque fois que l'importance de l'organisme employeur ou la nature de ses activités l'exigent. Art. 3. - L'organisme employeur est tenu de créer un service d'hygiène et de sécurité lorsque le nombre de travailleurs employés est supérieur à cinquante (50) travailleurs. Les journées 'portes ouvertes ' sont organisées par la CNAS au niveau national avec objectif de sensibiliser les chefs d'entreprises et les travailleurs pour qu'ils s'impliquent activement dans la gestion des risques. Cette implication passe aussi par le respect de la réglementation relative à l'hygiène et la sécurité du travail et la mise en place de méthodes et consignes pour préserver la sécurité des travailleurs et bien sûr aboutir à la réduction des accidents du travail et des maladies professionnelles. En face de cette situation, nous avons sur le plateau deux paramètres : - le rendement qui est une source de richesse pour le gestionnaire; - la prévention des risques professionnels qui est une dépense pour ce même gestionnaire. Nous comprenons la situation de l'employeur qui n'arrive pas à payer les salaires de ses travailleurs et qui ne dépense pas pour leur sécurité sachant pour lui qu'il s'agit d'une dépense non rentable. Il faudrait que les responsables des unités et entreprises comprennent que plus l'investissement en matière de prévention des risques professionnels est important, moins la réparation est coûteuse. Nous terminerons ces avis pour dire que l'employeur a une obligation d'assurer la sécurité et la santé physique de ses salariés. A cet effet, nous préconisons les recommandations suivantes : -Au niveau des unités/entreprises lors de l'élaboration des prévisions budgétaires annuelles dégager une enveloppe réservée exclusivement au volet « prévention des risques professionnels». -Intensifier l'action d'information et de sensibilisation des chefs d'entreprises sur la prévention des risques professionnels. La prise en charge des points sus-énumérés réduiraient de beaucoup les accidents du travail et les maladies professionnelles. L'organisation d'assises nationales à organiser par le ministère du Travail est souhaitable pour arrêter des recommandations et faire face à ce drame. Ce volet a connu un grand évènement il y a 33 ans, c'était la Conférence nationale sur la prévention des risques professionnels organisée en mars 1985 par l'UGTA et le Secrétariat permanent du Comité central du FLN et a donné d'excellents résultats dont certaines recommandations sont toujours en vigueur. *Ex-Harbour Master /Directeur de la Capitainerie/Cadre Dirigeant. Expert maritime agréé près les tribunaux (non opérationnel) - Ex-Formateur en Hygiène et Sécurité du Travail au CFA de Mazagran - Mostaganem (Promotions d'Inspecteurs du Travail) SOURCE : QUOTIDIEN D'ORAN du 22 avril 2024. «Rubrique Evénement» ; Le ministre du Travail s'entretient avec le DG de l'OIT Site OIT avril 2024.«Accueil OIT», Thème santé et sécurité au travail. LA RÉDACTION, 07 janvier 2024: Journée 'Portes ouvertes sur la CNAS de Batna : lutte contre la fraude. L'EXPRESS DZ du 18 décembre 2023: portes ouvertes sur la prévention des risques chimiques en milieu professionnel. SITE CNAS ORAN : 17 décembre 2023: La CNAS Oran lutte contre la fraude dans les prestations. QUOTIDIEN D'ORAN du 03 décembre 2023 .rubrique Oranie : La Cnas revient à la charge. QUOTIDIEN D'ORAN du 30 avril 2023 «Rubrique Evénement : Baisse de 10% des accidents du travail. ONS Alger : Rubrique «Emploi et Chômage». |